| Héritage |Jean x Reader

Chapitre 31: La 57ème expédition extra-muros

Aujourd'hui était le grand jour. Chose rare, je m'étais réveillée, ce matin, plutôt rapidement. L'excitation de voir le monde extérieur mêlée à la peur m'avait fait m'activer ce matin, alors que d'habitude, il fallait jouer des pieds et des mains pour me faire sortir du lit. J'eus même le temps de prendre mon petit-déjeuner. Mais comme attendu, je n'avais pas d'appétit. Je me forçais néanmoins à manger une tartine accompagnée d'un jus de fruit. J'étais excitée de voir le monde extérieur mais l'angoisse qui s'était faite ressentir la vieille était toujours présente.

Une fois terminée, je suis très vite allée rejoindre Hoshi. J'étais un peu en avance. J'en profitai donc pour chouchouter ma monture avant d'aller rejoindre mon escouade. Il y avait déjà dû monde qui s'activait à l'extérieur. En entrant dans les écuries, je ne pus m'empêcher de penser aux événements de la veille. Inconsciemment je passai un doigt sur mes lèvres. Puis je ramenai cette même main devant moi et l'admirai bêtement. C'était avec cette même main que j'avais aidé Jean à terminer sa petite affaire.

En repensant à la scène, mes joues s'embrasèrent. Je secouai la tête et allai rejoindre ma monture. Je ne savais pas comment j'allais devoir faire face à Jean. Mais je devais me ressaisir et me concentrer sur ce qui allait bientôt nous attendre. Ce n'était pas le moment de se laisser déconcentrer par de telles puérilités. Perdue dans mes pensées je brossai Hochi.

Néanmoins c'était bien plus que cela. C'était la première fois que je voyais mais surtout touchais l'engin d'un homme. Et si Jean n'était pas intervenu, qui sait jusqu'où nous serions allés. Je voulais tellement en parler aux filles : Mikasa et Sasha. Cela faisait tellement longtemps que nous n'avions pas eu de réunion de fille. La dernière devait bien remonter à avant la mort de Lina...

Je soupirai... Je ne savais pas comment je pourrais amener le sujet. Mais j'avais besoin de me confier à quelqu'un afin de pouvoir mettre de l'ordre dans mes pensées. C'était dans ces moment-là que Lina me manquait terriblement. Elle était ma confidente. Je pouvais lui parler de tout sans avoir à craindre qu'elle ne me juge. Si elle et Marco était encore en vie, qui sait, peut-être que nous aurions toutes les deux des propos ou une expérience similaire à échanger. J'étais convaincue que s'ils avaient été encore en vie, ils seraient déjà ensemble. Ils n'auraient pas tourné autour du pot comme nous pouvions le faire ; Jean et moi.

Enfin non, nous étions plus du genre à foncer tête baissée, sans prendre le temps de discuter. On se tournait autour. On était tous les deux attirés l'un par l'autre. Mais dès qu'il s'agissait de prendre du recul et de mettre des mots sur ce que représentait l'autre, il n'y avait plus personne. Il fallait absolument que je mette de l'ordre dans ma tête, et en discuter avec quelqu'un devrait m'aider. Toujours perdue dans mes pensées, je m'activai à seller mon cheval puis à vérifier ses sabots. Tout cela en étant tout de même méticuleuse.

Néanmoins, même si j'avais fortement besoin d'en discuter avec les filles, je me voyais mal tout leur raconter. Encore moins avec Sasha. Je savais pertinemment qu'elle en parlerait à Connie... Je ne pouvais pas lui en vouloir. Tous les deux étaient très proches. Peut-être que de son côté Jean en aurait discuter avec Connie. Donc Sasha ne lui apprendrait rien de nouveau. Mais ces deux-là ne s'empêcheront pas de nous charrier... C'était bien trop compliqué pour moi. Et ne parlons, même pas, de Mikasa. Elle ne pourrait pas s'empêcher d'en parler à Armin et Eren.

« Lina pourquoi n'étais-tu plus là ? » me plaignis-je intérieurement.

Lina l'aurait surement raconté à Marco. Mais ce serait moins embarrassant qu'avec Mikasa et Sasha. Mais si je survivais à aujourd'hui, j'aimerais au moins en parler avec quelqu'un. Hoshi me poussa, en me donnant un coup de tête. Ce qui reporta toute mon attention sur mon compagnon. Je lui chuchotai des excuses et le caressai. Il avait raison je devais être au meilleur de ma forme aujourd'hui. Je ne pouvais pas laisser des pensées polluer ma concentration. Je n'avais pas le droit à l'erreur aujourd'hui. Au risque, d'en perdre la vie.