𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕ 𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.

BARREAU 6

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J'ai affreusement mal au crâne. Je suis étendu sur le sol du studio de Théodort, je n'arrivais pas à marcher davantage pour atteindre le mien.

Hier, j'ai décidé de tourner malgré ma perte de connaissances. Je l'ai fait pour le loat, pour les abonnés, et aussi pour Jordan.

Je me sens lessivé.

Lorsque Jordan a appris ce qu'il m'était arrivé, il m'a pris dans ses bras, encore une fois. Je me sentais bien à ce moment-là, avec ses bras autour de mes épaules.

Il n'a rien dit, et je pense qu'il a compris que je ne voulais décevoir personne ce jour-là.

Bien que je déteste, en ce moment, faire quelques choses en rapport avec internet, j'aime plus que tout mes abonnés. Cela peut être perçu comme paradoxale, contradictoire, mais je préfère me montrer devant la caméra plutôt que de les décevoir. Je préfère faire des crises de paniques à n'en plus finir plutôt que de blessés des millions de personnes.

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Jordan viens d'entrer dans le studio en compagnie de Linca et Théodort. Il m'a apporté une bouteille d'eau, je suis déshydraté en sachant que je n'ai bu aucun verre aujourd'hui. Si Yann apprends ça, je donne pas cher de ma peau.

— Tiens, bois, tu en as besoin, m'a-t-il dit en me laissant la bouteille contre le sol.

Je l'ai remercier, avant de m'asseoir afin d'avaler l'eau sans mourir d'étouffement. J'ai entendu le staff tout à l'heure, ils disaient que j'ai probablement une légère commotion cérébrale mais, moi-même, je n'en sais trop rien. Je ne sais même pas si je me suis cogné la tête en tombant.

Mais il y a quelques trucs qui me font penser au fait de, potentiellement, en avoir une très, mais trèèèès légère... C'est le fait d'avoir un trou de mémoire. Je ne me rappelle qu'avec difficultés du tournage, et hier quelques souvenirs de la journée se sont effacés au fur et à mesure que le temps défilait contre l'horloge.

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— Théo, ça va ? Tu as mal quelque part ? Si ça ne va pas, tu me le dis. Et si tu as besoin de quelques choses, tu m'en fais part sans faute. Compris ?

— Chef, oui chef ! ai-je répondu en laissant un rire s'échapper de ma bouche.

Jordan me regarde dans les yeux et nous entrons dans le studio. Je me sens un peu mieux depuis que je me suis réhydrater.

Mes pensées se bousculent et j'en viens à penser que Jordan est vraiment très attachant lorsqu'il s'inquiète, il en deviendrait presque mignon. Maintenant, avant chaque tournages, il fait en sorte d'être avec moi. Toujours, toujours, toujours.

— Tant mieux alors. Mais tu es sûr, hein ?

— Oui, ça va, arrête de t'inquiéter. Je vais mieux Jordan.

Je prends mon hoodie gris avant de l'enfiler, j'ai un peu froid depuis une heure. Effet secondaire des médocs que j'ai pris pour la douleur... Jordan, quant à lui, il a carrément changé de tee-shirt pour en mettre un plus confortable et déjà, un peu plus propre. J'ai pu apercevoir ces quelques tatouages et franchement, je les aime bien.

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Je n'ai pas mal au ventre, mais j'ai quand même des sueurs froides. Toutes les trente secondes, j'ai un frisson désagréable qui me parcourt la moelle épinière.

Jordan et moi-même sommes assis l'un à côté de l'autre et nous restons silencieux. Nous avons un tournage assez spécial avec une OP.  Malgré qu'il ai l'air parfaitement concentré, je ne peux m'empêcher de lui poser la question qui me trottine dans la tête depuis quelques minutes déjà.

— Eh... T'es pas stressé ?

— Si, un peu.

— Ok, ai-je répondu à sa suite.

En vérité, moi aussi je le suis. Mais ce que je ne dirait pas, c'est que je le suis beaucoup moins quand il est là, avec moi.