𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕ 𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.

BARREAU 10

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Je suis dans mon studio. Ouais, mon studio, tout seul, sans les autres, sans Jordan.

Je me sens seul, encore plus isolé par la peur. Sans la présence de mon meilleur ami, elle m'envahit davantage, bien plus rapidement, je l'ai réalisé hier.

Je suis assis sur ma chaise de bureau, fixant attentivement mon téléphone portable créant ainsi un étau de concentration sur la douleur dans mon estomac. Je sais bien que, plus je vais y penser et plus elle se renforcera mais je n'arrive pas, plus, à l'ignorer.

Je me demande ce que fais Jordan de son côté, où il est maintenant. Est-ce qu'il ressent le même vide que moi ? Est-ce qu'il sent, lui aussi, la douleur que créer mon absence autour de lui ?

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Je suis prêt physiquement, mais je ne le serais jamais psychologiquement. Je suis vêtu d'un ensemble de jogging, comme à mon habitude, en route pour un nouveau tournage. Mais même en ayant absolument tout ce dont j'ai besoin, j'ai la nette impression qu'il me manque quelque chose.

J'ai le coeur retourné, l'estomac bouillonnant et la tête qui va bientôt explosé. Je n'ai pratiquement plus de forces et, j'ai peur qu'à un moment donné, je m'évanouisse et laisse mon corps chuter douloureusement contre le sol froid des locaux. Je ne sens vraiment plus mes jambes tellement les battements de mon cœur sont inefficaces. Je suis engourdis de la tête au pied...

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Je me réveille en étant entouré des monteurs et mon premier réflexe et de chercher Jordan des yeux mais, malheureusement, je ne le vois pas.

J'ai un affreux mal de crâne. On me parle mais mon cerveau n'arrive pas à analyser les mots, ils se mélangent dans ma tête, entrant d'une oreille pour en sortir de l'autre. J'ai cru comprendre le mot "tournage" mais je ne vois aucun liens avec la situation actuelle.

Je tente de me lever mais j'ai dû mal à tenir sur mes jambes, je me rassis donc sur le banc tout proche de moi. Soudain, je comprends mieux ce que les membres du loat, affolés, me disent.

— Mastu, ça va ?

— Hmm-mm, ouais je pense, dis-je en posant une main sur mon crâne douloureux. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Ma vue se brouille avec légèreté mais je commence à reprendre mes esprits, petit à petit.

— Il peut pas se présenter devant une caméra comme ça, c'est hors de question !

Cette voix, elle viens de bien plus loin. Mais l'une des monteurs se trouvant devant moi viens à regarder dans mon dos, j'en déduis donc qu'ils sont au nombre de trois personnes avec moi.

— Mastu, tu te souviens de ce qu'il s'est passé ou pas ? me demande-t-elle.

J'ai beau réfléchir, je ne vois aucune réponse à sa question. Je me souviens avoir regardé l'heure sur ma montre puis le noir complet avant de m'éveillé de nouveau il y a quelques minutes de ça.

— Non... ai-je répondu dans un murmure.

— Tu t'es évanoui, t'as perdu connaissance en plein milieu du couloir.

Pardon ? Je me suis... évanoui ? Merde, mais je suis resté inconscient combien de temps ? J'ai raté le tournage ? J'ai retarder une vidéo de sortir ? Ces millions de personnes comptant sur moi, sur nous, je n'ai pas réussi à les satisfaire à temps ?

— Je vais demander à Thomas de déplacer le tournage d'aujourd'hui à plus tard, okay ? Tu peux pas tourner dans ces conditions, non.

— Si ! Je peux, les gars, c'est juste un coup de fatigue. Laissez-moi tourner, j'en suis capable, okay ? Faîtes-moi confiance !

Je les ai supplié,  mais les regards subtilement inquiets et désolés m'ont claquer de plein fouet. Ils ne me font pas confiance cette fois-ci.