❛ 𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟❜𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘 ; ❜┊˚ ̥۪͙۪◌
théo est un garçon plutôt très anxieux.
Les crises de paniques s'enchaînent à
chacun des tournages effectuées pour
sa chaîne YouTube. Il s'isole jusqu'à ce
que Jordan, son meilleur ami, le force...
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Je ne sais plus quoi dire. Je fige devant son regard, qui, désormais, me transperce. Mon cerveau cherche un sens à ses mots, car moi-même je n'arrive pas à les capter comme ils me sont parvenus.
Jordan ne dit rien. Moi non plus.
3 minutes se sont écoulés, dans un parfait silence ou seulement nos yeux viennent à se parler. Mon rythme cardiaque s'accélère, prenant en compte la possibilité de prendre ses mots au pied de la lettre. Sont-ils réels ?
Je sais que je dois aller tourner, mais je sens comme une envie de négligence concernant cette vidéo. Même si avec les mots prononcés il y a quelques minutes, je sais que j'arriverai à tourner parce qu'il reste qu'une infime trace d'angoisse dans mes tripes.
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Nous sommes le lendemain. Et je ne lui ai pas répondu. J'ai fuis, m'éloignant de lui en courant jusqu'à mon studio où je me suis enfermé.
Je ne sais vraiment plus quoi penser de tout cela. Je suis avachi sur la chaise de bureau de Thomas, et je réfléchis. Jordan est là aussi, mais il ne m'adresse aucun regard et n'a pas ouvert la bouche depuis le début de la conversation entre les garçons et moi-même concernant une vidéo pour dévoiler l'espace détente.
Je pense qu'il faudra que je me bouge un peu. Que je lui parle en premier, car lui, il ne le fera pas. Je le comprends dans le fond. Il m'a "avoué" son attirance et je n'ai rien dit. Au lieu de ça, je l'ai laissé seul, au milieu de la cuisine, sans aucune réponse de ma part.
Je tapote l'épaule de Jordan, il m'adresse finalement un coup d'œil avant que je ne lui demande de me suivre. Je m'excuse auprès des autres avant de tirer la manche de mon ami, enfin si je peux encore le surnommer ainsi, jusqu'à mon studio, tout près.
- Jordan ?
Il se tourne vers moi, arrangeant sa manche que j'ai légèrement froissé. Je sens, je vois, que son regard est hésitant et confus. Mêlé à de la surprise aussi. Je ferme la porte derrière moi, et je l'invite à s'asseoir sur le canapé-lit refermé depuis hier soir.
Je m'assois, en tailleur avant de tenir mes pieds dans mes mains. Comme un geste de réconfort et de courage solitaire. Il prend place aussi, sur un bout du canapé-lit avant de croiser ses bras contre sa poitrine.
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-il.
Il a l'air assez mal à l'aise. Son regard ne s'encre plus dans le mien, il l'évite. Et je me sens encore plus loin de lui, rien qu'avec ce comportement. Mais comment lui en vouloir ? Je ne peux pas.
- Je... Concernant hier...
Sa tête se détourne, et il se met à fixer l'aquarium. Le jugeant subitement bien plus intéressant que moi. Il joue avec sa bague, la faisant jongler d'un doigt à l'autre. Comme s'il cherchait à me faire comprendre qu'il était occupé, et qu'il n'avait pas de temps à me consacrer.
- Enfaîte, j'sais pas trop quoi dire... J'arrive pas à comprendre tout ça. Pourtant j'y ai intensément pensé toute la journée d'hier mais...- commençai-je.
- C'est pourtant simple Théo. Je t'aime. Qu'est-ce qu'il y a de difficile à cerner dans trois mots ?
Il l'a dit dans un murmure, à peine audible, mais suffisant pour que cela parvienne jusqu'à mes oreilles et que cela déclenche une vague de chaleur dans mon estomac. Du bonheur ?
- Dans... Quel sens, au juste ?
- Dans le sens que je t'aime. Dans quel autre tu veux que ce soit, abruti ?! m'a-t-il déclaré, sourcils froncés.
J'ai un léger mouvement de recul face à son agressivité soudaine. Visiblement, il n'a pas l'air de trop vouloir en parler non plus. Pense-t-il que ce soit une erreur ?
Je ne sais plus quoi dire. Alors je ne fais que le regarder. Mes yeux tombe sur ses cheveux, ses mains, ses vêtement, sa peau, ses yeux, son nez, ses lèvres... Le silence est lourd entre nous. Jordan regarde mes mains, puis remonte jusqu'à mon visage où nos yeux viennent se croiser. Son regard reste plongé dans le mien, si fort, que j'ai la vague impression qu'il me tire en avant, contre lui.
Nos lèvres finissent par se toucher. Un frisson parcourt mon échine, jusqu'à ma base capillaire. Mes yeux se ferment, comme un automatisme tandis qu'une main se pose sur l'une de mes joues, et que la mienne mime le même geste pour rencontrer l'une des siennes.
Ses lèvres sont douces, fruitées, foncées, humides, et agréables. Elles caressent les miennes, gercées, légèrement désagréable. Mon nez frôle le sien, avant que nos bouches se quittent dans un accord impartial. Mes yeux replongent dans les siens, dans ceux de ce garçon dont je suis sûr que, aujourd'hui...
- Je t'aime, Jordan.
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Je suis serein, tout comme l'est Jordan. Soudain, il y a une sensation étrange dans ma main droite. La température y est plus grande, imposante, plus chaude comparé à ma main gauche. C'est doux, si doux. Très agréable et réconfortant par ailleurs. Je sais ce que c'est, donc je ne regarde pas. Théodort agite une main devant le visage de Jordan pour le sortir de sa rêverie, et lui explique le déroulement et les choses à faire cette semaine. Il acquiesce, je fais de même, comme tous le reste du groupe avant qu'un estomac ne sonne l'heure du repas, ce qui nous force à nous lever. Je n'ai pas besoin de réagir, je sens cette chaleur agréable me tirer vers l'avant. Je me lève, trottine afin de ne pas tomber. Je laisse mes yeux dérivés contre ma main, tenue contre celles de ce garçon. Jordan Rondelli.