BARREAU 4

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Nous sommes à l'aéroport de Valence et nous attendons de pouvoir prendre l'avion en direction Paris. Je n'arrête pas de penser à cette semaine de vacances. Jordan n'a pas arrêté de me démontrer de l'affection. C'était quelque chose de plutôt agréable, et j'en viens à être troublé de ne pas être si choqué que cela. C'est comme une banalité et c'est effrayant.

Je veux dire... il m'a câliné un nombre incalculables de fois, me tenant chaque fois l'une de mes mains disponibles, passant chaque soirée sur mon lit, une place, avec moi, alors qu'il possédait le sien. Et j'en passe encore plusieurs, de ces marques d'affection.

Je ne suis pas gay. Enfin, je ne pense pas l'être. Tout comme je ne pense pas être bisexuelle et pourtant, il y a des moments où mon corps réagit comme celui d'une adolescente face à son crush de lycée. Et c'est à chaque fois avec Jordan. Jamais avec les autres. 

Je suis terriblement débile. Tout ça, c'est insensé. Ce n'est même pas plausible à 1%. 

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Nous arrivons au parking de l'aéroport où ma voiture nous attends, afin de nous ramener jusqu'au loat. Chacun de nous 5 déposons nos valises dans le coffre, devenant une véritable partie de Tetris afin qu'elles rentrent toutes, avant que je ne monte à l'arrière, laissant Jordan prendre le volant, et que les autres garçons prennent leurs places. Ils se sont battus, comme des enfants, pour savoir qui monte côté passager et c'est Arnaud qui a gagné. 

Nous avons environ 3h de route jusqu'à Angers, ce qui est finalement assez long. Mais je tente de me réconforter en me disant que, comme chaque balade en voiture, il y aura des conneries, des arrêt pour interpeller les gens, ou alors des chansons étranges provenant de la playlist à Théodort, ou alors celles de Jordan. Les 3h passeront vite si on voit cela de ce côté.

Enfin, je dis ça exclusivement pour les 4 autres ; Jordan, Théodort, Thomas et Arnaud. En ce qui me concerne, je laisse mon dos endoloris retomber contre le siège, ajustant ma veste par-dessus mon torse avant d'enfoncer mon bonnet sur mon crâne, laissant mes écouteurs se loger davantage dans mes oreilles. Il me fixe, je le sens, même s'il est entrain de conduire, je sens son regard sur moi à travers le rétroviseur intérieur de la voiture. 

Je suis fatigué, mon cerveau ralentis et mon corps tout entier semble plus lourd qu'à l'accoutumé. Je n'ai pas dormi cette nuit, ou du moins uniquement 3h, alors je trouve ça assez normale de sentir mon esprit s'éloigner de plus en plus de la réalité. Tout ce qui m'entoure vient à disparaître : les sons, les vibrations, la lumière et surtout son regard.

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J'ouvre les yeux. J'ai dû m'endormir sans faire attention. Chose étrange, il n'y a aucun bruit, aucune vibrations ni aucune musique provenant de la voiture. Je me redresse un peu, mais je sens une pression sur mon torse qui raccourci chacune de mes respirations. Je baisse mon regard pour trouver la source de cette empêchement respiratoire, et qu'elle ne fût pas ma surprise de croiser la chevelure de Jordan, appuyé contre mon torse. Il dort. 

Je relève la tête pour regarder les alentours et je me rends compte bien vite que, en effet, je ne suis plus dans la voiture mais dans mon studio. Qu'est-ce que je fait là ? Est-ce que Jordan m'a porté de la voiture jusqu'ici ? J'ai dormi longtemps pour qu'il fasse nuit comme ça ? Est-ce que les autres sont encore au loat ? Pourquoi Jordan est avec moi ? Où sont mes valises ?

Mon cerveau bouillonne de tant de questions sans réponses que ça commence à me donner une légère migraine. Je soupire, porte une main à mon crâne avant de sentir Jordan bouger. Son corps a légèrement glisser, il se trouve maintenant à côté de moi. Sa main s'est glissé contre mon ventre, et il m'enlace comme la toute première fois où nous avons dormi ensemble, ici même, sur ce canapé-lit. L'une de ses jambes s'est enroulé contre l'une des miennes.

Un frisson longe ma colonne vertébrale. J'ai envie de passer mes mains dans ses cheveux, et de le câliner à la fois. J'ai tellement envie que tout cela soit comme... involontaire. J'ai tellement envie de savoir les raisons qui poussent Jordan à devenir aussi affectueux avec ma personne, j'ai tellement envie qu'il soit contient de ce qu'il fait et de l'effet que ça me procure à chaque fois. Ce sentiment de bonheur et d'euphorie. 

𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕  𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant