BARREAU 7

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L'angoisse commence à chuter, dans mon corps, lorsque je me concentre sur la beauté de Jordan. Mais, avec malheur et réalité, je sais que dès lors où je cesserais de me focaliser dessus, tout remontera à la surface et viendra me torturer de nouveau, comme au bon vieux temps, si puis-je dire.

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— Pourquoi tu ne parles pas ?

— J'ai rien à dire. Arrête de me faire chier !

Plus personne ne parle dans la maison, excepté deux personnes. Ma mère et Julien qui, visiblement, se prenne la tête.

— Tu sais très bien comment est Théo, vis-à-vis de tout cela, et  tu ne fais qu'empirer son état en agissant comme ça. C'est enfantin de ta part, Julien, tu le sais ça ?! dit-elle sous un ton de mépris.

— Mais..., tente de répondre Julien, avant de se faire couper la parole si soudainement par la mère de Jordan.

— Il n'y a aucun "mais" de permis ici, est-ce que c'est clair ?  Personne dans cette maison, dans nos familles, n'est homophobes. Alors pourquoi agis-tu ainsi face à Jordan, et surtout Théo ? Tu es froid, vilain, agressif dans ton regard.

J'ai mis un pied dans la maison, après que Jordan se soit décidé de rentrer malgré la dispute que nous entendions depuis l'extérieur. Mais maintenant que je sais qu'ils parlent de moi, je n'ai qu'une envie : sortir de nouveau et ne plus jamais rentrer. Jordan me lance un regard doux, et glisse l'une de ses mains dans mon dos, comme pour m'empêcher de faire machine arrière. Je déteste ça..., lui ai-je marmonné.

— Je trouve juste ça bizarre, c'est tout ! C'est nouveau, inattendu et super bizarre, eût déclaré sèchement Julien en agitant ses bras un peu partout.

Je ne comprends pas. Que veut-il insinuer ? Un hétérosexuel n'est guère plus "bizarre" qu'un bisexuel ou qu'une personne homosexuelle. Selon moi, et ma vision des choses, nous sommes tous égaux. Et lorsque cela concerne l'amour porté pour autrui, nous le sommes tout autant. Est-ce qu'aimer une personne du même sexe que le sien est... interdit ? 

— Putain, tu comprends vraiment rien. Tu es désespérant, je suis fatigué de toi ! 

J'ai aperçu ma mère et celle de Jordan s'échapper de la cuisine, pour se réfugier dans la salle de bain, au bout du couloir. Ai-je le droit d'être ici, de rester parmi eux ? Mon ventre est noué, et je me sens faible de ne pas être capable de passer au-dessus de son avis, ou bien même de le confronter. Je suis fatigué de rester bloqué ainsi, de toujours rester au même point d'angoisse sans jamais régler mes problèmes par moi-même. De toujours demander l'aide de quelqu'un qui saura gérer cela mieux que moi, qui saura gérer tout simplement. Je m'avance jusqu'à la cuisine, où je prends place sur mon assise avant de soupirer et délaisser un sourire crispé autour de moi. Tout le monde me le rends, compatissant avec la situation. Tous, sauf ma mère, celle de Jordan et Julien qui s'est éclipsé de table lorsqu'il m'a vu arriver.

—————

Je suis assis sur le lit que je partage avec Jordan, depuis quelques jours. J'avais hâte de pouvoir toujours être avec lui, comme quand nous sommes au loat, mais je ne suis plus vraiment sur que tout cela soit bon. J'ai peur de tout faire foirer, de le rendre malheureux avec le temps...

— Théo, tu veux une ou deux portion ? me demande Jordan, dans la cuisine pour laquelle il m'a quitté afin de préparer quelque chose de consistant pour le repas.

Je ne sais plus ce qu'il m'a dit faire, j'ai oublié. Je sais qu'il me l'a dit, mais je n'arrive pas à garder ma mémoire intacte depuis que je me suis affalé dans le lit.

— Je... Je sais pas... Une seule. S'il-te-plaît ! lui ai-je répondu, assez douteux et vague.

— Et hop là, une portion pour monsieur Becker !

Je me redresse sur le lit, avant de prendre mon assiette qu'il a décidé d'emmener jusqu'ici. Je le remercie, le laisse prendre place à mes côtés avant de soupirer. Je réfléchis encore, perdu dans mes sombres pensées, dans mes nombreuses questions... 

— Tout va bien, tu réfléchis à quoi ? me demande Jordan, curieux, une fourchette dans la bouche.

— Tu crois que si nous dévoilons à nos familles que nous habitons ensembles, ils vont bien le prendre ? Genre... Je sais pas, on a été rapides, non ? Et Julien, il comprendra plus tard ? J'ai pas envie qu'il me haïsse pour tout ça, que ça dégénère et que... 

La main de Jordan s'échoue sur ma bouche, cette dernière bien trop bavarde à son goût, avant de me démontrer la bonne manière de respirer. Je l'imite, avant de déposer ma fourchette dans le centre de mon assiette. Mes yeux me piquent, mon nez aussi, j'ai une soudaine envie de pleurer. Quand vais-je pouvoir arrêter de réfléchir autant et juste vivre une vie normale, digne de ce nom ? Les lèvres de Jordan remplace sa main, tandis qu'il me réconforte et éloigne les mauvaises ondes et les démons me tournant autour.

— Je te protègerai toujours, contre n'importe quoi et n'importe qui, Théo. Je ne laisserais rien ni personne te blesser, ou te détruire davantage. Tu me comprends ? Je suis là, je ne te laisserais jamais. Je t'aime.

𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕  𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant