𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕ 𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.

BARREAU 5

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Il m'avait regardé d'une manière si étrange. J'avais l'impression que son regard essayait de s'accrocher au mien, désespérément. Quand nous sommes entré dans le studio d'Inoxtag pour un tournage, mon niveau d'angoisse avait considérablement diminué. Je ne m'étais jamais sentis aussi confiant en allant dans un studio, et pourtant, dans ma tête, je sais que je n'étais pas aussi confiant que lui. Je ne le vois plus de la même manière. Il a un comportement si étrange et déstabilisant depuis quelques jours... Pourquoi agit-il ainsi ? Je ne comprends pas, non plus, pourquoi mon angoisse s'évapore lorsqu'il me parle, me touche ou me regarde. Je pense que... Je commence à peut-être sentir tout cela de manière différente.

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Nous sommes revenu du tournage avec Inoxtag et Michou, il y a de cela 2h, et nous sommes désormais au loat pour un nouveau tournage mais, cette fois-ci, en solitaire. Je serai seul. Je suis allongé sur le dos sur mon canapé-lit, et je fait travailler mes méninges afin de trouver un moyen temporaire pour combattre la peur qui me dévore l'estomac. Mais j'ai l'impression que plus je pense à elle et plus elle s'intensifie et prend de la place. 

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- Putain mais... Merde Jordan ! Tu dis que j'ne suis pas le seul mais j'suis pétrifié. J'ai... J'ai l'impression que l'angoisse cherche à me noyer par tout les moyens, bloquant chacun de mes sens et je n'arrive pas à la combattre. Jamais ! Tu dis, et je ne le nie pas, que tu es proche de moi mais j'ai toujours l'impression que c'est temporaire. J'ai l'impression que tu es le Soleil et que je suis Pluton. Quand tu es à 5 centimètres de moi, j'ai l'impression que c'est le double, que tu es à 10 centimètres. Et lorsque tu es à 2 mètres, en réalité, à mes yeux, tu en es...-

- À 4, c'est ça ? m'a-t-il dit en me coupant la parole. 

- Oui, ai-je répondu dans un murmure. J'ai toujours l'impression que tu es deux fois plus loin de moi qu'il n'y paraît. Je veux... merde, bordel de merde... Je veux seulement ressentir tes bras autour de moi, que ta peau touche la mienne à chaque fois. Et à chaque fois que ça arrive, je saurai pas comment te l'expliquer mais mon angoisse redescends en flèche. Tu comprends ce que j'te dis ?

Jordan reste silencieux un moment. Il plonge son regard dans le mien, et à ce moment-là, j'oublie tout ce qui m'entoure. 

J'ai explosé lorsqu'il m'a demandé si tout allait bien, et s'il pouvait m'aider en quoi que ce soit. Je n'ai pas su contrôler ma bouche, mes paroles, et je me suis sentis obligé de sortir une partie de ce que j'avais sur le cœur. 

Nous sommes dans la cuisine, et mon tournage doit se lancer dans environ 15 petites minutes. Jordan est à quelques mètres de moi, mais comme je l'ai dis, j'ai l'impression qu'il est plus loin encore. Cette distance me tue, autant que l'angoisse terrorisant mon estomac et autant que mes démons cherchant à faire cesser mon coeur de battre. 

Il ne fait que me fixer, pupilles contre pupilles. Je vois ses yeux se balancer de mon œil gauche à mon œil droit, rapidement qui plus est. Comme s'il n'arrivait pas à se concentrer sur l'un d'eux plus d'une demi-seconde. 

Et la peur, la confusion, l'angoisse m'assaillit de nouveau. Pourquoi ne dit-il rien ? Pourquoi n'agit-il pas ? Allez, bouge, dis quelque chose. Me laisse pas dans cet ouragan de confusion. 

Quand j'ouvre la bouche pour lui demander si j'avais dit quelque chose de bizarre, ou si je m'étais mal exprimé, il se racle la gorge. Prêt à parler. 

- Je... Hmm..., a-t-il simplement bafouillé.

Jordan referme aussitôt la bouche, et son regard s'abaisse contre mes lèvres. Puis le remonte jusqu'à mes yeux avant de l'abaisser de nouveau. Que fait-il donc ? Il ouvre la bouche de nouveau et déclare quatre mots qui viennent compresser mon coeur et chatouiller mon nez d'émotions. 

- Je t'aime, Théo.