𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕ 𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.

BARREAU 9

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Les vacances sont terminées. Nous sommes tous retournés travailler, faire ce que l'on est censés aimer. Tourner des vidéos. Je vérifie toutes les caméras, le son et finalise les derniers réglages. Je n'ai même pas commencer à tourner que je panique déjà. Rien ni personne ne peut empêcher mon corps de réagir ainsi. J'ai comme un mécanisme de défense qui s'enclenche, pour tenter de me préserver, me protéger des malheurs d'Internet, de la vie en elle-même. Tout cela est superficiel, et pourtant si dur à terrasser. Mon cœur s'accélère considérablement, je me sens pas à ma place. Faîtes que cela cesse, je vous en supplie... Je tente d'écouter Jordan, qui vient d'entrer, et qui me répète de ne pas penser à la peur, que ça lui donne moins d'importance, mais je n'ai jamais rien fait de plus difficile que de regarder cette caméra, cherchant à éviter le moment que je redoute le plus. Cette caméra, je l'analyse, chaque détail qui l'a façonne, chaque accroc, je peux apercevoir la petite lumière rouge qui m'annonce qu'elle est bien opérationnelle, mais je perçois également que cette couleur ne ressemble pas au vin mais à du sang, celui qui pompe désespérément dans mon cœur, transportés par mes veines.

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J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine, brisant chacune de mes côtes, compressant mes poumons afin de m'empêcher de respirer. Mon dos est appuyé contre la fenêtre de la pièce détente, j'essaie de trouver une respiration calme et reposée en attendant que Jordan ne revienne et me prenne contre lui, pour chasser tout ce poids néfaste qui me ronge. Je veux sentir ses bras autour de moi, et sa voix qui me répète que je ne suis pas seul, qu'il est là, toujours. Je pense que... la simple vision de son visage pourrait m'aider à retrouver mes esprits, à les arranger de nouveau. Mais Jordan ne revient pas, et il ne me reste qu'une quinzaine de minutes avant de retrouver Théodort pour tourner. Que vais-je faire, comme ça, tout seul ?! Je passe nerveusement une main dans ma nuque, la gratte, avant d'apercevoir thomas et Arnaud passer devant moi. Je regarde dans leur direction, comme pour leur lancer un appel à l'aide, mais il ne m'ont pas vus. Je prends une grande inspiration alors qu'une goutte de sueurs froides tombe lentement le long de mon dos. Et là, je commence à paniquer, et je perds la notion du temps.  Il n'est toujours pas là. Je ferme les yeux, prend une dernière respiration et lorsque je les ouvre de nouveau, c'est avec surprise car Théodort m'a fait une accolade, et m'a traîné jusqu'au studio, pour tourner ma hantise. Je marche à ses côtés, il est le seul à discuter, je ne l'entends même pas, je ne me concentre que sur les battements de mon cœur qui s'accélère encore, de plus belle, encore plus vite et lorsque mes pieds passent la porte de mon studio, je crois faire une crise cardiaque. Une douleur me lance, dans ma poitrine, et tout s'effondre. Je ne vois plus rien, je ne sens plus rien. J'entends juste Théodort me déclarer trois mots. Allez, c'est partis !