❛ 𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟❜𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘 ; ❜┊˚ ̥۪͙۪◌
théo est un garçon plutôt très anxieux.
Les crises de paniques s'enchaînent à
chacun des tournages effectuées pour
sa chaîne YouTube. Il s'isole jusqu'à ce
que Jordan, son meilleur ami, le force...
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Cette sensation si familière... Elle remonte. Elle s'incruste dans mon corps, discrètement aux premiers abords avant de devenir plus forte, plus intense, plus meurtrière. Plus douloureuse.
Cette sensation ? J'ai envie de la tuer.
Pourquoi devrais-je continuer à être constamment sur mes gardes, attendre son retour chaque jour que Dieu fait ? Pourquoi rester fort dans une souffrance sans nom ? Pourquoi devrais-je continuer à me battre lorsque la peur, elle-même, est ma plus grosse faiblesse ?
Pour être honnête, le sentiment que j'ai le plus vécu et éprouvé de toute ma vie fût la peur. Et je pense ne jamais cesser d'être apeuré, effrayé, tétanisé face à elle. Face à cette peur indescriptible.
J'ai appris que je ne pouvais la vaincre alors qu'elle était sur son propre territoire. Alors je la laisse s'installer dans chaque pores de ma peau, chaque recoin de mes organes et de mon esprit embrumé. Je me fais, encore et toujours, poignardé par l'angoisse...ce qui donne un avantage certain à mes démons. Ce qui leurs permet de continuer leur périple, de s'incruster en moi davantage comme du poison sur une lame bien affuté et logé dans mon estomac.
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Je suis en position latéral de sécurité, sur le petit canapé du studio de Jordan. Assez étroit pour accueillir mon corps dans cette position mais je m'en contrefiche un peu. Jordan est partit me chercher de l'eau, ou une boisson. Ce qu'il reste dans la cuisine en soit. Il m'a ouvertement déclaré que cela me ferait le plus grand bien de m'hydrater.
Il entre dans la pièce, ce qui me fait me redresser un peu. Il a une petite bouteille d'eau dans la main, qu'il finit par me tendre une fois arrivé à ma hauteur. Je la prends. Il s'assoit à côté de moi. Je bois quelques gorgées avant de me repositionner comme précédemment. Je resserre mes jambes contre mon corps, fortement, espérant secrètement qu'elles m'étouffent. Ou qu'elles fassent suffoquer la douleur logée dans ma poitrine depuis des minutes.
Jordan se penche afin de faire croiser ses pupilles océan dans les miennes, couleur cuivre. J'aimerai tellement lui dire que je vais bien, mais il ne me croirait pas. Parce qu'il sait. Il sait que rien ne va, et ce depuis longtemps déjà.
La douleur s'intensifie de nouveau, comme si mes démons cherchaient à me dévorer de l'intérieur. Pour en finir avec moi, et ne laisser qu'une carcasse vide et désemparée. J'ai l'impression de me faire transpercer par une multitudes de couteaux encore plus aiguisées que les premiers, et c'est insoutenable.
Je ne peux pas retenir le torrent d'eau salée déferlant sur mes joues, ni les contractions de mon visage sous l'afflux de douleur que je ressens. Mon ventre deviens, à chaque fois, la partie de mon corps la plus douloureuse avant les tournages. Ensuite, il vient le tour aux poumons, qui, eux, me donnent l'impression de mourir asphyxié peu à peu.
Je sens la main de Jordan se poser sur mon épaule, la frotter et me la tapoter avec une affection sans pareille. Comme toujours. Il ne parle pas. Il ne me pose aucune questions. Car il sait pertinemment ce qui se passe.
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- Il reste encore 15 minutes, déclare haut et fort Arnaud.
Il ne reste que 15 minutes avant que je ne rejoigne les enfers de mon quotidiens. Seulement 15 minutes, bordel... Je sens Jordan me frôler l'épaule avant de faire glisser une main discrète dans mon dos pour le caresser énergiquement. Il sait.
- Tu y arriveras ? Si jamais, on peut ann...-
- Tout va bien, je vais y arriver. Du moins j'essaierai, ai-je répondu sans même lui laisser le temps de finir sa phrase.
Je sais qu'il sait que je viens de lui mentir. Et je sais qu'il sens mes muscles se tendre sous la douleur, mes tremblement de peur m'assaillirent. J'ai des sueurs froides, la nausée mais comme toujours, comme à chaque fois, je contrôle mon corps et mon esprit pour ne pas céder. Et comme toujours, j'y arrive car il est là.
Jordan m'a câliné quelques secondes, dans un semblant d'accolade amicale avant de me frotter les cheveux comme à un enfant ayant réussi un exercice. Il me sourit. Je tente de lui rendre son si fabuleux sourire mais avec mon visage tordu de douleur, cela ne doit pas être si majestueux ni agréable à regarder.
J'ai chaud. Tellement chaud que j'ai limite envie de me noyer dans un lac gelé et ne jamais remonter à la surface. Serait-ce la meilleure solution pour vaincre mes démons ? Me tuer pour les tuer.
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2 petites minutes avant de franchir les portes de l'enfer. Les garçons s'activent afin de tout préparer, et le studio est toujours aussi semblables dans ma tête. Aujourd'hui, idée de Jordan, nous allons faire un essayer de ne pas rire mais avec une gorgée d'eau dans la bouche. Il avait déjà fait une vidéo de ce genre en compagnie de Théodort, Théobabac et Thomas. Apparemment, d'après ces dires, ils avaient tous bien rigoler et il a pensé que cela pourrait me mettre à l'aise en faisant ce genre de format vidéo. Un peu plus détente et conneries plutôt qu'assez sérieux.
Un millions de choses me traversent l'esprit en ce moment même. Je suis à l'affût de la moindre poussière, mais je sens que mon corps ne serait pas capable d'agir si jamais quelque chose se produisait. Je suis paralysé.
Ils sont là. Ils rôdent autour de moi, ils m'encerclent et rigole de mon état. Ils se moquent, me dégrade et s'amuse à me planter ces lames meurtrières dans la poitrine. Encore et encore. Et la peur me guète, elle est au aguet, prête à bondir et m'arracher le coeur au moment le plus fatidique.
Son regard se pose sur moi. Deux billes bleutés comme un ciel dégagé d'été. L'une de ses mains atteint ma joue, chaude, et l'autre s'enroule contre mes épaules. Je me sens protégé, pas totalement mais suffisamment pour ne pas céder à la panique ni manquer de m'évanouir. Comme la dernière fois.