BARREAU 3

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Il est 21H, et il cela fait deux heures que je suis dans mon studio, devant l'écran de mon ordinateur. J'entends les garçons discuter dans le couloir, probablement des récentes vidéos ou bien de nourriture, ce qui ne me surprend pas vraiment. 

Je m'étire, laisse mes muscles se détendre et mes os un peu rouillés craquer. Mes épaules me brûlent un peu, je suis mal assis sur ma chaise.

Mes yeux rencontrent un dossier particulier sur mon recueil de fichiers et je prends le temps de brancher mon casque audio avant de le lancer. Mes doigts frappent le bureau en rythme avec la mélodie se jouant dans mes oreilles et mon cœur, quant à lui, synchronise ses battements aux basses faisant trembler mon corps. Je me sens si bien, je ferme les yeux afin de me laisser guider par cette sensation devenue familière qu'est la musique que je confectionne. Je ne ressens aucun angoisse, aucune peur et aucun démons ne me tournent autour. Soudainement, une petite frappe amicale se ressent sur mon dos ce qui me force à m'échapper de ma transe, me déconcentre. Je lève les yeux de l'écran avant de rencontrer le visage de Théodort.

- Eh, ça fait cinq minutes qu'on t'appelle mon pote, tu viens ? me dit-il avant de sautiller comme il a l'habitude de le faire.

Je m'excuse, quitte mes dossiers avant de débrancher mon casque audio et me lever de ma chaise. Théodort, lui, commence déjà à marcher vers la porte de mon studio pour en sortir, et c'est lorsque je regarde mon portable que je me rends compte que ça fait bien 1h30 que mon cerveau s'est éteint pour ne laisser que la musique l'envahir. J'ai suivi mon cadet jusqu'à la salle détente où tous les autres sont réunis, et lorsque je m'approche des canapés, mes pupilles croisent celles de Jordan, assis sur le canapé du fond, qui me tapote la place libre à côté de lui.

Il sourit, ces dents blanches pointant entre ses lèvres. Je trottine jusqu'à lui, avant de me laisser tomber contre le canapé et soupirer. Enfin du confort. Mes épaules me brûlent toujours, mais un peu moins maintenant.

Je tente de suivre les discussions de chacun, d'y participer, mais mon esprit se focalise beaucoup trop sur les doigts de Jordan jouant avec mes bagues, les faisant rouler autour de mes doigts. Je sens son souffle chaud s'approcher, à l'arrière de ma nuque, tandis que son corps se colle davantage au mien.

- Tu faisais quoi pour pas nous entendre t'appeler ? me demande-t-il.

- J'étais entrain de bosser, et avec le casque j'entends rien, ai-je donc répondu sans aucune hésitation.

Je ne pouvais pas lui dire que j'écoutais les sons que je lui avais confectionné pour Noël. Un cadeau reste secret, jusqu'au bout, et je compte bien honorer ça.

Je le sens pouffer de rire dans mon dos avant qu'il ne m'embrasse l'arrière de l'oreille. Je suis persuadé que, si les autres me regardent, mon visage viendrait à tourner aussi rouge que le logo YouTube. Je sens toute les tensions de mon corps se relâcher, l'angoisse n'est pas là, et je me sens vraiment bien. Avec eux, avec lui.

Même si je sais que ce n'est que temporaire, j'aime profiter des instants comme ceux-ci. Cette peur incontrôlable me nargue toujours, à la fin, et à un point où je viens à croire et penser que j'ai peur de la peur elle-même. C'est irrationnel, je le sais bien, parce qu'avoir peur de la peur reviens à avoir peur de ses propres pensées néfastes. Et ça, c'est la pire sensation que l'on puisse ressentir.

𝗘𝗖𝗛𝗘𝗟𝗟𝗘 𝗗𝗘 𝗟'𝗔𝗡𝗚𝗢𝗜𝗦𝗦𝗘︕  𝗃𝗈𝗒𝗌𝗍𝗎.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant