Petites histoires d'Hometown

[OS#26] Side story : le bal 2/4

Une nouvelle journée, une nouvelle rengaine. Seul dans son magasin à s'occuper de ses chères amies végétales, Alourdi par son être qui ne faisait que lui rappeler tristement que bien des choses avaient changé et ne comptaient jamais redevenir comme avant. Mais s'y accrocher semblait la seule chose qui lui restait, bientôt la dure réalité viendrait le rattraper tant il s'est efforcé à l'ignorer. Asgore déposa sa truelle et se dirigea vers la caisse ou se trouvait son vieux modèle d'ordinateur, ce n'est pas comme s'il avait les moyens d'en prendre un nouveau mais en y voyant le positif, il aimait sa vieille machine car elle tenait la route. Se connectant, il n'y vit que des mails publicitaires, de son bailleur, de son avocat et bien d'autres sans intérêt. Toutefois il tomba sur divers messages de son artiste préférée, lui parlant du bal auquel elle avait hâte d'assister.

Le père esquissa un sourire, elle était la seule de ses enfants à le tenir informé de sa vie de façon récurrente. Asriel et Kris chacun leur à manière étaient occupés, Frisk n'avait littéralement aucun appareil pour le contacter. Ce n'était que pendant les visites de sa sœur et Kris qu'ils se voyaient. Dans un soupir il ferma son ordinateur, balayant ses yeux dans le vide de sa boutique. Etait-ce vraiment sa nouvelle vie depuis cet incident ? Asgore ressentit un pincement de cœur en mettant ses mains sur sa tête, avoir espoir ne semblait plus une possibilité. Mais il décida de prendre une grande inspiration et de continuer à travailler, jardiner le calmait et ce n'était pas en se morfondant qu'on changeait les choses.

Ni en ayant espoir d'ailleurs...

Il perdit la notion du temps en pratiquant sa passion, écoutant les besoins de sa seule compagnie dans ces moments difficiles. Derrière lui, sa fille revenant tout juste du lycée approcha sur la pointe des pieds avant de lui sauter dessus en criant. Surpris, Asgore tomba à la renverse. Quand il vit cette chevelure brune, il sourit à pleine dent, son artiste était venue le voir. Il n'en fallait pas beaucoup pour le toucher et à chacune de ses visites il était ému.

« J'espère que tu n'as pas encore le cœur fragile papa, ce serait dommage que tu nous quitte si tôt après un cri pareil. » Gloussa Chara pétillante de bonne humeur, on pouvait considérer qu'Asgore est privilégié dans la mesure où elle ne sourit jamais à sa mère ainsi.

« Pour qui me prends-tu Chara ? Je suis encore loin de cet âge ! J'ai encore beaucoup d'énergie à revendre. » Rit à son tour Asgore en se relevant. « Sinon, je suis très heureux de te voir mais n'es-tu pas censée être en cours ? »

Chara le regarda de travers en montrant l'heure avec son smartphone, Asgore réalisa tout le temps passé seul à s'occuper des fleurs. Cela le fit se sentir quelque peu triste pour être plus honnête.

« Les cours sont terminés depuis une heure, je suis juste allée déposer Frisk à la maison avant de venir t'aider avec la boutique. J'ai aussi tellement de choses à te raconter ! » Lança la jeune fille ne déposant son sac près du comptoir, Asgore cependant se mit sur son chemin.

« Ta mère ne serait pas d'accord pour que tu te salisses les mains avec moi, tu peux passer l'après-midi ici mais-

« Les gants et le tablier sont dans l'arrière-boutique n'est-ce-pas ? Je vais les chercher et je te raconte tout ! » Rétorqua la brune en ignorant totalement la partie mentionnant sa mère.

Il était clair pour Asgore que la jeune fille en voulait à sa mère, lui qui tient tant à retrouver de bonnes relations avec Toriel cela pouvait envenimer les choses entre eux. D'autant plus qu'il ne voulait pas que cette histoire d'adulte atteigne leurs enfants, peu importe les circonstances Toriel reste la mère de Chara, il ne voulait pas créer de discorde entre elles. La tristesse pointa légèrement en lui alors qu'il attendait sa fille. Asgore se dit qu'il fallait qu'ils discutent. Pendant ce temps, Chara fouillait les différent cartons pour trouver un tablier afin de travailler avec son père, toute joyeuse elle chantonnait doucement au simple fait de pouvoir passer du temps avec lui. Mais sa joie s'atténua en tombant sur des documents de compte du magasin et du bailleur de ce dernier.