Petites histoires d'Hometown

[OS#10] Mitigé

Art par SmurfsAss sur DA
•••••••••••••

Il n'y avait rien de mieux que de rester dans son lit, se disait Kris, séquestré par son lit, embrassé par ses oreillers, câliné par son drap et enfin bercé par le silence. Il soupira de contentement, c'était le week-end et il pouvait enfin se reposer pleinement de sa semaine de cours. Sans rien, aucune perturbations. Du moins c'est ce qu'il espérait. Sa porte s'ouvrit lentement, puis les intrus marchant lentement dans la pénombre s'approchèrent de lui sans un bruit, enfin quand crier garde, Frisk sauta sur lui en riant et lui criant de se réveiller. Ce dernier surpris se leva en sursaut puis fut aveuglé par la lumière du soleil qui, s'immisça d'un coup dans la chambre quand on ouvrit les rideaux.

« Eh bien, toujours aussi dormeur frérot ! » S'écria une voix qui ne lui était pas inconnue, il ouvrit de nouveau les yeux et le vit, Asriel, se tenant là souriant. Kris sourit et lui sauta dans les bras.

« Je devrais faire gaffe, tu risques de me dépasser si tu continues de grandir ainsi » Souffla son frère en refermant l'étreinte, les deux frères restèrent donc dans cette position sous le regard de Frisk qui ne voulut se joindre à eux, connaissant parfaitement la proximité des deux garçons et les laissant profiter de leurs retrouvailles.

Ils se lâchèrent, et Kris le regarda avec le plus grand sourire qui soit, il était si inhabituel de la part de l'adolescent de s'exprimer aussi clairement mais le bonheur de le revoir était si grand qu'il ne pouvait se contenir. Asriel mit fin à ce moment de tendresse déclarant avec amusement que Kris sentait le bouc, il ricana et se dirigea vers la salle de bain tandis que Frisk et son frère descendirent. Il était enfin de retour, les vacances promettait se disait joyeusement le brun, ils pourraient de nouveau passer du temps ensemble et sans doute faire des choses stupides de temps en temps. Comme au bon vieux temps.

Il retourna dans sa chambre tout frais et y retrouva son frère sur son lit lisant leur vieux carnet de bord où ils écrivaient leurs différentes aventures au fil des années, pour la plupart imaginaires, Kris chérissait ce carnet plus que tout.

« Des années de souvenirs vivent dans ce carnet, quand nous étions des héros, des pirates et je réalise en te voyant maintenant que... tu as bien grandi, je me souviens encore de toi courant avec tes cornes rouges en criant que tu étais un preux chevalier (il soupira mélancoliquement) t'es un grand jeune homme maintenant. » Déclara Asriel en souriant légèrement, Kris n'appréciait que peu le discours, sans vraiment comprendre pourquoi mais le garda pour lui, comme toujours.

« Alors comment est l'université ? La grande ville et tout ? » Dit le jeune homme voulant changer de disque, Asriel ferma les yeux et soupira.

« C'est...compliqué disons, c'est très beau et actif d'une certaine manière mais les humains... » Il se stoppa, hésitant à dire ce qu'était la vie avec les humains.

« Mais ce n'est pas important ! Partons nous promener, je veux revoir la ville et puis nous ferons un tour à l'église pour saluer le père Alvin. » Dit le monstre en se levant d'un bond, évitant lui aussi un sujet le mettant mal à l'aise. Il aura semblé alors que c'était une spécialité chez eux, mais Kris ne voulait pas partir. Ayant un mauvais pressentiment.

C'est alors que dans l'heure qui suivit, ils quittèrent la maison familiale dans la bonne humeur, du moins c'était au début. Le retour de son grand-frère ne leur faisait pas seulement plaisir à eux mais aussi à tous ceux l'ayant connu et vantant ses mérites dans chacune des conversations engagées durant leurs marches à travers la ville et évinçant Kris qui restait de côté et regardait son frère entouré de personnes qui ne cessait de les comparer certes, pas de manière méchante ou avilissante mais cela restait blessant, insistant sur le fait que le jeune homme devrait faire plus d'effort pour se rapprocher « du niveau » de son frère. Asriel riait à chacune de ces phrases, ne comprenant pas à quel point c'était blessant pour lui. Kris se mordit la lèvre, se retenant d'exploser, sans savoir de quoi il préservait les gens, de pleurs ? De colère ? Il ne savait pas, alors pendant que les adultes présents parlaient toujours à Asriel, il s'écarta et partit au parc.