Sous un ciel rouge

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   Le cor raisonne sous la cime des arbres. Assise sur un tronc recouvert de mousse, Alya nettoie la lame de son épée pour la quatrième fois depuis le lever du soleil. Le combat n'a pas commencé pourtant c'est comme si elle était déjà recouverte de sang.

Au loin, elle aperçoit Torvi qui aide son fils à fermer son armure. D'ici, elle peut le voir frissonner sous l'effet de la peur. La jeune femme sait très bien ce que ça fait de ne pas savoir si c'est la victoire ou la mort qui l'attend au bout du champ de bataille.

Ubbe s'approche d'elle et lui retire l'épée des mains.

- Il me semble qu'elle est suffisamment propre. Pour l'utilité qu'elle aura, ça ne sert à rien d'y passer autant de temps. Tu devrais aller manger quelque chose.

Les mains tournées vers le ciel, Alya remarque qu'elles tremblent. On ne cesse jamais d'avoir peur, on s'y habitue, on l'oublie. On finit par oublier qu'une fois qu'une épée nous transperce le cœur il n'y a plus rien. La vie sur terre continue, mais sans nous, jusqu'à ce que les traces de nos pas s'effacent avec le temps.

Comme suggéré, elle suit le fils de Ragnar jusqu'au chaudron encore chaud près du grand feu de camps et se sert un bol de cette étrange mixture qu'il contient. D'un trait, elle avale la matière répugnante tant au gout, qu'à l'odeur et se rend vers la tente de Rikk où elle le trouve en train de s'apprêter.

Torse nu, elle remarque que des tatouages recouvrent l'entièreté de son buste.

- Je ne savais pas que tu en avais autant, dit-elle un peu gênée de ne pas avoir signalé son arrivée. J'aimerais te parler.

- Inutile Alya, je sais ce que tu vas me demander. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Que ce soit le sort que je réserve à Hvitserk ou notre mariage, rien de tout ça ne changera. J'ai promis de te protéger quoi qu'il arrive et je compte tenir ma parole.

Il soupire, se rendant compte que son ton est sec et autoritaire.

- Toi et moi, nous pouvons être heureux, j'en suis certain, dit-il en posant une main froide sur la joue de la jeune femme.

- C'est la raison pour laquelle j'ai accepté de t'épouser, répond Alya en retirant doucement sa main. Mais ne me fais pas regretter cette décision.

Elle dépose un baiser sur sa joue avant de quitter la tante et de partir se préparer à son tour. Elle traverse le campement en observant les guerriers se hâter à leurs préparatifs mais un sentiment étrange l'envahi, accompagné d'un étourdissement, comme si elle sortait de son corps pour observer le monde du dessus. Tant d'hommes et de femmes vont mourir sur le champ de bataille, peut-être qu'elle en fera partie ou peut-être va-t-elle perdre des amis. Certains sont très jeunes, Alya ne leur donnerai pas plus de treize ans, d'autres sont si vieux qu'elle doute qu'il puis lever leur épée du sol. Des frères et sœurs vont se voir séparés par la morts, des enfants ne verront pas leur parents revenir à eux, les attendant éternellement en espérant qu'ils n'aient pas souffert.

La jeune femme entre dans sa tente, sur ses couvertures est posé à plat son armure qui semble avoir été nettoyée tant elle brille. Â côté de celle-ci, se trouve un petit bol contenant un liquide noir et épais destinés au maquillage de guerre.

- Enfin, te voilà, dit Torvi accompagnée de Lagertha. Deux mères qui espère survivre en tout premier lieux pour leurs enfants. Torvi a dû laisser son fils et sa fille sous la garde de M argrethe. Elle n'en parle pas, mais son inquiétude se lit sur visage.

- Tes traits sont tirés Alya, remarque Lagertha en commençant à aider la jeune femme à se déshabiller, tu n'as pas beaucoup dormi et tu risques de le payer cher pendant le combat.

VIKINGS - Le sang des DieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant