Il est temps de partir.
-Tu es sure que tu veux venir avec moi, Flora ? Cela risque d'être dangereux.
-Vous savez déjà ma réponse professeur. Je n'ai pas envie de rester toute seule à Londres, et puis je veux revoir Luke moi aussi.
-Bien, mais reste prudente, d'accord ?
-C'est promis !
Il se dit qu'il fallait tout de même garder un œil sur elle. Après tout, la dernière fois qu'elle lui avait promis de rester prudente, elle avait été kidnappée...
Et c'est sur ces mots que le professeur démarra sa voiture. Depuis que le « sort » de Folsense avait été levé, on n'avait plus besoin de prendre le Molentary-Express en première classe pour s'y rendre. À présent, plusieurs compagnies ferroviaires vendaient des billets pour Folsense. Le trajet ne posait donc aucun problème, hormis peut-être la longue durée du voyage...
-Serons-nous bientôt arrivés, professeur ?
-Je crains que non, Flora, le train a démarré il y a à peine deux heures.
-Mais le trajet n'était pas si long, la dernière fois !
-C'est juste une impression, Folsense n'a pas pu se déplacer de toute façon.
Cette réflexion fit rire la jeune fille.
-Si Folsense n'a pas bougé, alors c'est surement Londres qui l'a fait !
Layton esquissa un léger sourire avant de détourner le regard vers la fenêtre du compartiment. Flora n'était jamais allée à Folsense ; le chemin avec lequel elle effectuait la comparaison était celui séparant Dropstone de Londres. Folsense étant plus éloigné, il craignait qu'elle ne s'ennuyât de plus en plus avec le trajet.
-Vous avez raison, ajouta-t-elle finalement, ça doit être une impression. Puisque la dernière fois, j'étais occupée à me cacher et à vous fuir.
-C'est certain.
Sur ces derniers mots, la jeune fille ouvrit son sac de voyage et sortit un petit livre d'images qu'elle avait emporté avec elle. Elle avait dépassé l'âge de lire de ce genre de livres, mais celui-là était assez spécial, puisqu'on peut déplacer certaines images pour changer complètement l'histoire. Le professeur ainsi que Luke le lui avaient offert le jour de son arrivée à Londres. Apparemment, ils l'avaient ramené de Saint-Mystère.
Layton, lui, continuait de contempler le paysage à travers la fenêtre. Même si, en réalité, il ne se concentrait pas du tout sur ce dernier. Il y avait tant de points d'ombre dans cette histoire. Et chaque fois qu'il trouvait une explication à l'un d'entre eux, ceci créait une nouvelle problématique.
C'est ainsi que s'effectua le voyage, un mélange de réflexions, de jeu, d'un peu d'ennui. Le professeur n'était pas moins impatient que sa fille adoptive, c'est juste qu'il le montrait différemment.
« Prochain arrêt, Folsense »
L'annonce du chef du train vint briser ce silence qui s'était étendu sur plusieurs heures. Les passagers qui allaient descendre à Folsense -et qui étaient assez nombreux- se préparèrent à sortir.
Quelques minutes plus tard, le véhicule s'arrêta et les voyageurs se mirent à descendre, d'autres à monter ; il y avait des touristes, des habitants de tout âge, des commerçants. Le mouvement et l'atmosphère de la ville avaient complètement changé. La gare de Folsense, naguère si lugubre, s'était transformée en un lieu très animé ; et nos deux héros n'allaient pas tarder à découvrir qu'elle n'était pas la seule...
Car à peine avaient-ils pénétré en ville, qu'ils furent frappés par l'apparence générale de celle-ci. Layton, qui avait assisté à un changement, été d'autant plus stupéfait. Toutes ces bâtisses, tous ces immeubles, tous ces gens, comment tout cela peut-il ce réaliser en si peu de temps ?
Professeur, cette ville est vraiment magnifique ! s'exclama la jeune Reinhold en regardant autour d'elle.
-C'est... vraiment surprenant.
-Qu'est-ce qu'on va faire à présent ?
-Je pense qu'il vaudrait mieux trouver un hôtel pour commencer, nous y laisserons nos bagages pour être plus libres. Et peut-être voudras-tu te reposer toi aussi, le voyage a été long et tu es surement fatiguée.
-Non non, je ne suis pas du tout fatiguée, professeur.
Flora mentait. Elle était très lassée, mais ne voulait pas offrir un argument au professeur la prochaine fois qu'il ne voudra pas l'emmener avec lui dans ses aventures.
Mais la recherche de l'hôtel dura plus que prévu ; et quand ils en trouvèrent finalement un, il commençait à faire tard. Alors, Layton décida de reporter les investigations au lendemain, le jour où il devait rencontrer Luke.
Il était près de minuit quand Hershel Layton s'allongea sur son lit, tenant les deux lettres entre les mains, car il avait rapporté celle de Schrader également; il avait l'étrange sensation que les deux affaires étaient liées. Comment ? Il ne le savait pas.
Cette lettre ne l'inquiétait pas vraiment au début, mais elle est devenue un véritable mystère maintenant, à cause de ce qu'il a appris...
Car, avant son départ à Folsense, il était parti voir le docteur Schrader qui était revenu du colloque.
« -Bonjour docteur Schrader, je vois que vous êtes revenu.
-Hershel ! Quelle surprise. Oui j'étais en Amérique, j'avais oublié de te prévenir que je partais. De toute façon, la décision a été prise à la dernière minute.
-Je comprends tout-à-fait... »
Il se souvient encore de l'expression de son mentor. Comme ce dernier n'avait pas parlé de la lettre, Hershel décida d'entamer la discussion.
« -Docteur Schrader...
-Oui, mon garçon ?
-Je voulais vous poser une question... concernant la lettre que vous m'avez envoyée.
-Une lettre ?
-Oui, celle où vous me demandez de vous rejoindre dans votre bureau.
-Tu dois faire erreur, je ne t'ai jamais envoyé la moindre lettre, pas ces derniers temps, en tout cas. »
Cette discussion ne cessait de se répéter dans l'esprit du professeur, en particulier la dernière réplique. Ce jour-là, il avait immédiatement changé de sujet ; il savait maintenant une chose, c'est qu'il avait eu tort en croyant que le mystère avait atteint son paroxysme.
Il déposa les deux lettres sur sa table de chevet. Il devait se reposer, car le lendemain allait être plein de nouveaux mystères, beaucoup plus qu'il n'aurait jamais pu imaginer.
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Professeur Layton et l'ultime énigme
Hayran KurguUn village, une boîte et le temps, Quel point commun entre ces trois éléments? Un professeur averti, Et son fidèle apprenti, Qui, par le plus beau des hasards les avaient rencontrés, Le mystère est donc percé. Ou bien plus encore, Un lien plus fort...