POUR MA VICTOIRE

CHAPITRE 39

-Eh doucement, Vic, ça vas aller, me chuchote la voix rassurante de ma meilleure amie.

J'ai envie de lui crier que non, que tout va mal et que rien ne se passe comme je l'avais imaginé. Surtout pas avec ma famille. Ella me sert encore plus dans ses bras. Je craque complètement, mes larmes forment une tache humide sur son haut.

Je me relève pour ouvrir la baie-vitrée et inspirer de l'air frai. J'aperçois William au bord de la piscine, la tête entre ses mains, tel que je le connais il regrette ce qui vient de se passer et moi aussi. Pourquoi la vie devient si compliquée quand nous commençons à devenir adultes ? Pourquoi ne pas rester dans l'innocence infantile, à jouer avec nos amis sans se soucier des problèmes ?

Je retourne à l'intérieur, je monte précipitamment dans ma salle de bain et fais couler l'eau chaude dans la douche. Je me déshabille, inspecte mon corps pour vérifier que je n'ai aucun bleu et file sous l'eau chaude. J'évacue toute le douleur qui me ronge de l'intérieur, la demande en mariage ou plutôt une demande forcée, la dispute entre Tyler et William, ma dispute avec mon meilleur ami. Et surtout Tyler, il faut qu'il sorte de mes pensées, de mes rêves et de mes cauchemars. Comment je peux être attachée à un mec si insolent et si beau en si peu de temps ?

L'eau bouillante ruisselle sur ma peau toute bronzée. En sortant de la douche, je remarque quelque bleu au niveau de ma taille. Rien d'alarmant, juste trois petits ronds d'une couleur verdâtres qui s'étendent sur quelques millimètres de ma peau bronzée qui ont été provoqué lors de ma dispute avec William. Il doit en avoir quelques un s'en doute. J'enroule ma serviette autour de moi et sors de ma salle de bain.

En me dirigeant vers ma penderie, je vois ma meilleure amie allongée sur mon lit. Elle pianote sur son téléphone, le regard concentré sur l'écran. J'attrape un short et un débardeur blanc que j'enfile rapidement. Je jette ma serviette par terre et la rejoins en courant sur mon lit.

Je la serre dans mes bras, c'est à ce moment que je me rends compte quelle m'avait tellement manquée. Je lui chuchote à l'oreille que je suis désolée de ne pas l'avoir tenu au courant de tout ça, elle me rassure en me serrant plus fort. J'ai besoin d'elle, il faut qu'elle reste avec moi sinon je vais couler. En me dégageant de notre étreinte, je lui pose la question que je redoute le plus :

-Comment va William ? Il est en colère ou bien déçu de moi ?

-Il est en colère, oui, mais déçu je ne pense pas. Il ne cherche pas à te faire du mal, il veut que ton bien alors quand Tyler a débarqué il a cru bien faire de le remballer. Vic, tu ne connais à peine ce mec. C'est vrai que tous ces évènements sont sans doute perturbants pour toi. Mais nous on est là, il faut que tu le saches. Charles et Joséphine sont sympas mais ils ne te connaissent pas vraiment, alors que Will et moi nous te connaissons. On veut juste que tu ne te fies pas aux mauvaises personnes même si cette personne t'as aidé à fuguer.

Ma meilleure me reprend dans ses bras. Je me laisse faire comme si je n'étais plus maître de mon corps comme une poupée de chiffon.

-Tu n'as pas le droit de dire ça, dis-je en laissant couler mes larmes le long de mes joues déjà humides, il était là, lui. Je ne te reproche rien parce que je ne t'ai pas tenu informer de tout et puis c'est arrivé beaucoup trop vite. Je n'ai même pas eu le temps de parler à mes parents car à chaque appel je tombe sur leur messagerie.

-Ce n'est pas grave, je t'ai dis ce que j'en pense. J'ai toujours été franche avec toi et je le serai toujours comme je serai toujours à tes côtés quoi qu'il puisse arriver. Je te le promets.

Ma respiration est de plus en plus saccadée, mes yeux se brouillent, mon ventre crie famine et ma tête me tourne. Je ne trouve plus la force de parler. Je laisse ma tête sur l'épaule d'Ella. Je ne pense plus à rien, il n'y a plus rien dans mon esprit. Plus de Tyler, plus de William, plus de famille, rien que Ella et moi dans mon lit. J'entends son cur battre d'un rythme léger et régulier, son souffle aussi est régulier.