Chapitre 28 : Boston

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Hello,

Désolé pour la pause, j'ai profité des fêtes en famille et j'ai pris quelques jours de congés. J'espère que vous ça va, que ce satané virus vous épargne.
En tout cas je vous souhaite une très belle année à toutes et à tous !

Xoxo


Leandro


A bout de souffle, je poussais enfin la porte ronde de la trappe qui nous ferait sortir de ces égouts puants et sordides. Ni lui ni moi n'avions parlé durant la traversée. Marco avait fermé la marche et nous avions progressé dans les tunnels souterrains au rythme lent de ma respiration affolée. Mes muscles me faisaient terriblement mal, et une migraine atroce avait envahie ma boîte crânienne. Par moment, j'avais du m'arrêter pour reposer mes jambes qui n'avaient pas portées de poids depuis si longtemps. Et quand enfin j'avais vu l'échelle qui nous mènerait vers la sortie, mon coeur s'était gonflé d'espoir, me donnant le regain d'énergie nécessaire pour l'atteindre.

La porte s'ouvrit dans l'obscurité d'une zone désaffectée. J'attendis quelques secondes, m'assurant qu'il n'y avait personne, et comme je m'y attendais, l'endroit était désert. D'une main tremblante je parvins à me hisser sur le rebord glissant de la trappe et je marquait une courte pause pour reprendre ma respiration. Celle de Marco faisait écho à la mienne et je savais que pour lui aussi la traversée avait été éprouvante. Et ce, malgré sa condition physique meilleure que la mienne.

Tant bien que mal j'arrivais à me redresser et lorsque mon corps fut entièrement à l'extérieur je pris le temps d'observer les lieux que je connaissais déjà. C'était ici que je l'avais amenée la première fois. C'était là que j'avais du la trainer de force pour faire chanter son père. C'était ici même que pour la première fois mon coeur d'ordinaire sans pitié avait faibli.

- Je savais pas que le passage secret nous mènerait ici.

La voix de Marco me tira de mes pensées. Il se tenait à mes côtés et époussetait son pantalon comme si ça allait suffire à ôter la crasse des égouts.

- Y'a pleins de choses que tu ignores.

J'avais pas envie de faire la conversation. J'étais épuisé et à bout de force. Le corps que j'avais passé tant d'années à façonner semblait ne plus pouvoir me supporter. Pourtant, il allait bien falloir qu'on se barre d'ici pensais-je.
J'arrivais pas à structurer mes pensées pour mettre au point un plan qui tenait la route. Je divaguais, perdu entre ses ondulations blondes et son regard jaune. Un horrible sentiment de culpabilité m'envahit tout à coup. Moi qui n'avait jamais ressenti l'angoisse, je commençais à trop connaître ce goût amer. Qu'est ce qu'elle faisait ? Est ce qu'elle allait bien ? Est ce qu'elle pensais que je l'avais abandonnée ? Elle en aurait eu le droit...

- Arrêtes... commença Marco en posant sa main sur mon épaule.

Je levais les yeux vers lui, surpris par son geste de compassion. C'était pas le genre de chose auxquelles j'étais habitué, et encore moins venant de lui. Mais je ne me dégageais pas. Il continua,

- Arrêtes de te torturer le cerveau. Ils ont rien sur elle. Ils savent pas où elle est.

Il avait l'air sincère. De toute façon, la seule manière d'en avoir le coeur net c'était de le constater de mes propres yeux. J'hochais la tête, parce que je pouvais rien faire de plus. Et je m'empressais de changer de sujet avant que mon instant de faiblesse devienne plus gênant.

- Appelles Tino, dis lui de venir nous récupérer. On va rouler jusqu'à Boston, là bas j'ai un contact qui nous fera prendre un avion de ligne. Pendant le trajet je veux que tu contactes le peu d'hommes de confiance qu'il nous reste, ici ou à Napoli, j'en ai rien à foutre mais tu vas me monter une putain d'armée. C'est clair ?

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant