Chapitre 55 : Les Anges

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Maddie


J'ai attendu que les balles transpercent nos peaux collées. Mais rien de tout cela n'est arrivé.

Une première détonation à brisé la nuit et en une fraction de seconde, Leandro m'a allongée  sur le sol, en prenant soin d'être le plus délicat possible malgré l'urgence, positionnant son corps au dessus du mien.

Son regard avait changé. Un mélange de surprise et d'incompréhension traversa ses pupilles dilatées et il risqua un regard par dessus son épaule.
Son corps imposant me bloqua la vue mais lorsque je l'entendis hurler en italien je compris que la chance avait enfin finie par tourner en notre faveur.

- Lascia fare a me! (laissez le moi!)

Sa voix rauque n'avait plus rien d'humain. Elle ressemblait plus à celle d'une bête enragée. Il s'écarta un peu de moi et penchant ma tête en avant entre nos deux corps, je parvins à voir trois corps étalés au sol alors que le bruit des balles avait cessé. Tout s'était enchainé si vite, d'autres hommes étaient là à présent. La silhouette de Marco fut la première que je reconnu. Il se tenait au dessus de Stefano, emprisonnant ses mains dans son dos alors que ce dernier lui lançais des injures que je ne comprenais pas.
Quelqu'un s'était approché de ma mère et de Sylvia, et il défaisait les liens qui les retenaient.

Est ce que c'était ... ?

Je plissai les yeux pour mieux discerner mais Leandro déposa un baiser sur mon front et il m'enveloppa de ses bras pour m'aider à me relever.

- On dirait que les anges sont avec nous ce soir Amore.

- Qu'est ce que-

Ma voix avait du mal à formuler une phrase cohérente tant mes émotions étaient contradictoires, mélangeant peur, soulagement et angoisse.
Il écarta une mèche qui était tombée devant mes yeux et il me souleva dans ses bras pendant qu'il nous faisait passer de l'autre côté du fossé où était le corps de Gustav.

- Laisse moi juste le temps de finir ce que j'ai à faire, et ensuite je vais prendre soin de toi ok ? Je te promets de faire ça vite.

J'enfouis mon visage au creux de son cou, épuisée par tout ça. Je voulais juste que ça s'arrête, que tout ça ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

Des voix s'élevaient autour de nous mais elles me parurent toutes lointaines quand celle de ma mère s'éleva.

- Oh mon dieu Maddie !

Ses mains agrippèrent mes bras pendant que Leandro me déposait au sol. Il s'éloigna de nous et ma mère m'emprisonna dans ses bras, tremblante et les joues noyées de larmes. Elle inclinait la tête d'avant en arrière pour me scruter des ses yeux noisettes, voulant s'assurer que tout allait bien.
Mais maman, tout va mal et tu le sais très bien

- Il faut que tu ailles à l'hôpital chérie, murmura t-elle

J'étais incapable de faire le moindre mouvement, sans doute en état de choc du à la violence des évènements. Je savais pertinemment que je devais voir quelqu'un, mais j'étais ailleurs, comme si mon corps n'était plus qu'une coquille vide.
Une main caressa alors mes cheveux et Sylvia appuya doucement sa tête contre mon épaule. Nous nous laissâmes aller, au rythme de nos sanglots et de notre peine. L'espace d'un instant j'oubliais tout autour de nous. Il n'existait plus que nos trois corps et âmes meurtries que sans doute rien ne pourrai jamais réparer.
Je n'avais aucune idée de ce qu'ils étaient en train de faire, je ne savais même pas qui était là en dehors de Marco. Je suppose que ça m'était égal. Je voulais juste rentrer chez moi.
Encore fallait-il que j'en ai un, de chez moi.

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant