Chapitre 49 : RAS

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Maddie 

L'appel avait été des plus bizarres, un échange de banalités sans queue ni tête, et le visage de Francesco était devenu livide pendant un court instant, avant de retrouver son air jovial et léger. 
Pourquoi Leandro n'avait pas demandé à me parler ? 

- Tout va bien ? demandais-je d'un ton mal assuré alors qu'il venait de raccrocher. 

Il me gratifia d'un sourire et son éternel clin d'œil. 

- Pour le mieux ! Il a finit de s'occuper de ce qu'il avait à faire à New York. Il devrait être ici dans peu de temps. 

Quelque chose dans sa manière de me le dire, me suggérait tout l'inverse. J'avais remarqué ses coups d'œil par dessus mon épaule et comment sa main avait tâtée l'intérieur de sa veste pour vérifier que son arme était bien là où elle devait être. Je détestai l'admettre, mais je commençais à avoir l'habitude de ce genre de comportement. 

- Vous êtes peut être doué pour tuer des gens, par contre vous êtes un bien mauvais menteur. 

S'il se passait quelque chose, je voulais qu'il me le dise. J'en avais marre de ces faux semblants. 
Il se massa les phalanges en fronçant les sourcils comme si je venais de dire la plus grosse absurdité qu'il n'ait jamais entendue.

- Ma p'tite, le jour où il y aura un vrai problème, et Dieu sait que je ne veux pas que ça arrive, croyez moi vous serez au courant. 

J'avais envie de lui dire que ça marchait pas, que j'avais bien vu à quel point il était devenu chelou depuis l'appel, mais les mots ne sortirent pas. Comme si de rien n'était, il se leva et pianota quelque chose sur son téléphone avant de me regarder en m'offrant son bras, les yeux rieurs. 

- Allons y. Il y a encore d'autres choses que j'aimerai vous montrer ! 

Je comprenais plus rien à ce qu'il se passait. Tout ceci était trop... étrange
Je me levai à mon tour et attrapai son bras qui était anormalement crispé. Il me mentait, je le savais. Ca crevait les yeux. Nous marchions jusqu'à la voiture lorsque je lui dis : 

- Avant ça j'aimerai repasser à la maison...

J'aurai pu jurer que son regard s'était assombrit alors qu'il fixait ses chaussures et il ne me laissa pas finir ma phrase. 

- Non, désolé ça devra attendre. 

J'avais eu ma réponse. Il y avait bien quelque chose qui clochait. Je me postai devant lui en croisant les bras, le regard furieux. Je voyais bien qu'il était agacé mais j'en avais rien à foutre. Ses yeux cherchaient dans toutes les directions, comme s'il avait peur que quelque chose, ou quelqu'un apparaisse. 

- Soit vous me dîtes ce qui se passe, soit je hurle que vous êtes un vieux pervers qui essaye de me kidnapper. 

Dans d'autres circonstances je suis sure qu'il aurait explosé de rire, mais il se contenta de soupirer en m'attrapant le bras fermement pour nous diriger vers la voiture d'un pas décidé. Il parla d'une voix basse, pour être sur que nous serions les seuls à entendre : 

- Putain le patron va me tuer ... montez, je vais vous expliquer. 

Il m'ouvrit la portière et je m'engouffrai à l'intérieur, tremblante à l'idée d'avoir encore découvert quelque chose qui, vu sa tête, n'augurai rien de bon. 
Il trottina pour faire le tour et s'installa à mes côtés. Il sortit l'arme qu'il avait dans la poche intérieure de sa veste et vérifia qu'elle était correctement chargée. Après quoi il se tourna vers moi et m'adressa un sourire navré. 

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant