Chapitre 32 : Les plus belles teintes de l'océan

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Maddie

Mon coeur avait volé en éclat. La douleur que je ressentait à cet instant précis n'avait d'égale.
Devant ses yeux remplis de tristesse et de dégoût, je n'avais réussi à articuler le moindre mot. Pourtant il y avait tant de choses que j'aurai pu lui dire pour éteindre le feu. Et les seules choses que j'avais réussi à sortir, laissaient planer une impression de culpabilité.
A quoi est ce que tu pensais ?

C'était donc ainsi que se passeraient nos retrouvailles ? Teintées d'amertume et de colère ? J'avais attendu que la voiture démarre dans la cour pour fondre en larmes. J'avais la haine. Contre moi et contre Santo. Mes pieds étaient plus que jamais de retour sur la terre ferme. Malgré la peine et son visage plein de rage, mes yeux s'étaient perdus dans l'immensité de son bleu et de sa beauté brute et agressive. Son aura avait imprégné la pièce de toute sa supériorité et son autorité. Et malgré tout, mes entrailles avaient brulé de retrouver son contact et sa chaleur.
Cette journée qui aurait du être remplie de bonheur, avait prit une toute autre tournure par ma faute. Et je me devais de sauver ce qui était encore possible d'une manière ou d'une autre.
J'avais été inconsciente de dire à Santo de venir. J'en voulais à mon corps d'avoir frémit en sa présence. J'en voulais à mon esprit d'avoir divagué l'espace de quelques instants. Parce que mon évidence ne portait pas son nom. Mon âme sœur ne parlait pas sa langue.

Ma moitié avait le regard fait des plus belles teintes de l'océan.

Une horrible migraine a finit par investir ma boîte crânienne. Les larmes avaient trop coulées. La peine était trop intense. Ses paroles raisonnaient comme un lointain écho et une douloureuse pointe venait taillader mon cœur. Ils n'étaient toujours pas de retour et je doutais qu'ils rentrent de si tôt. Je commençais à le connaitre, je savais que s'éloigner était sa manière à lui de se calmer. Enfin, je priais pour que ce soit le cas cette fois-ci encore.

Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, je savais juste que j'avais passé assez de temps enfermée. Je décidais de faire ma toilette et surtout d'ôter cette nuisette qui me répugnait à présent. Je jetais un coup d'oeil dans le miroir et je pris peur devant ma mine affreuse. Le visage boursoufflé et les yeux rougis, j'enfilais un cycliste et un T shirt trop grand avant de descendre. Il n'y avait pas grand chose que je puisse faire pour me racheter, mais me lancer dans la cuisine me changerait certainement les idées. Je parcourus les placards brièvement et en sortis le nécessaire pour faire des cookies. Tu es ridicule, me chuchota la voix dans ma tête. Laisse moi tranquille, lui répondis-je avant de me lancer dans la préparation de l'appareil.
Mon cerveau sembla apprécier ce moment de répit. En pétrissant la pate avec mes doigts, je ne pensais plus à rien. Je me concentrais pour former des petite boules égales que je plaçais sur la plaque de cuisson avant de les enfourner. Une délicieuse odeur embaumait l'espace et alors que le four sonna annonçant que les cookies étaient prêts, j'entendis crisser des pneus sur le gravier de la cour. Mon cœur s'emballa et je luttais contre mon envie de courir me réfugier à l'étage. Calmes toi Maddie, si tu as l'air coupable, il ne te pardonneras jamais.

Les portières claquèrent et l'instant d'après la clé tourna dans la serrure. C'est lui qui entra en premier, suivi par Marco et le jeune brun qui les accompagnait. Les mains tremblantes je disposais les cookies dans une grande assiette dorée mais ils ne firent pas attention à moi, trop absorbés par leur conversation dont je ne comprenais pas le moindre mot. Je levais les yeux discrètement vers le salon et ils se posèrent sur son imposante silhouette dos à moi. Il portait une veste à capuche noire et un jogging de la même couleur. Il déposa une arme sur la table et lorsqu'il enleva sa veste, je remarquais un bandage sur son avant-bras gauche. Qu'est ce qu'il lui était arrivé ?

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant