Les rois de la ville

Chapitre 51 : Chasse au trésor

Leandro

Tout n'était plus que rouge autour de moi.
Comme un taureau enragé, les narines dilatées, ma respiration était lourde et saccadée.
J'ai même pas vu ce que les gars ont fait ensuite, je me souviens juste que Marco m'a fait m'asseoir sur le siège passager d'un Range Rover et qu'il a démarré en trombe.
J'aurai été incapable de conduire. Incapable de faire la moindre action qui aurait nécessité de faire fonctionner mon cerveau pour autre chose que pour appuyer sur une détente.

Du sang.
Elle avait du sang qui avait coulé le long de ses cuisses.
Est ce que ça voulait dire que ...?

Putain je préférai même pas y penser. Mais une chose était sûre, mes idées quant à la manière dont je tuerai Stefano, devenaient de plus en plus créatives au fil des secondes.
Je n'avais plus que ça en tête. L'attraper, et le massacrer. 

J'arrive Amore.

Une vague de culpabilité et de haine fit trembler mon corps tout entier. Comme toujours, elle payait les conséquences de mes actes. A croire que rien ne me servait de leçon. Ma main forma un poing et s'écrasa dans le tableau de bord. Le sang gicla et si un bras ne m'avait pas stoppé je suis presque sûr que j'aurai été jusqu'à me briser les os.
Personne n'osait parler dans la voiture.
Je crois que Charly avait ramassé mon téléphone dans le jet et avait vu la photo à travers l'écran brisé. Je savais pas si ils avaient compris ce que j'avais vu moi, mais ils avaient compris que la situation était urgente et critique.

Santo

Elle s'était endormie profondément.
Elle avait fini par lâcher ma main et les yeux clos, son corps s'était blotti contre le mien. Dire que je n'avais rien ressenti aurait été un mensonge. La tension dans la pièce exigue était palpable. Mes mains auraient été capables de se balader si j'avais été sous la couette avec elle...
Ses sourcils étaient toujours froncés et ses longs cils s'était collés entre eux à force d'avoir trop pleurer, provoquant un besoin urgent de la serrer dans mes bras si ça avait permis de recoller les morceaux de son cœur.

Sa poitrine continuait de se soulever à intervalles réguliers lorsque l'avion atterrit. Avec une lenteur extrême, je parvins a m'éloigner d'elle, et à m'extirper du lit. Je lui jetai un dernier regard avant de quitter la petite cabine.
Hors de question qu'elle vienne avec nous. Elle resterai là et nous rejoindrai seulement quand je jugerai qu'elle ne risquerait rien.

Les autres avaient l'air occupés lorsque je traversais l'avion pour aller jusqu'au cockpit. Je voulais prévenir le pilote que la brune resterait ici et que si elle avait besoin de quoi que ce soit, même d'un putain de vibromasseur, il irait lui chercher.
J'étais en train de sortir du cockpit quand le téléphone de Leandro traversa la cabine. Son hurlement me donna la chair de poule et en une fraction de seconde Marco et Tino se jetèrent sur lui pour le maîtriser.

J'avais vu des hommes en colère, mais le spectacle que j'avais sous les yeux était bien pus impressionnant que tout ce que j'avais croisé. Il ressemblait à une bête enragée, les yeux fous roulant dans tous les sens, une veine saillante barrant son front. Il agitaient les poings, fracassant tout ce qui osait se trouver sur son passage. Ses hommes le retenaient en lui parlant dans leur langue, sans obtenir aucune réponse.
Les monstres ne parlent pas de toute façon.

Charly, qui était resté immobile depuis tout à l'heure, attrapa le téléphone qui était au sol et le retourna pour regarder l'écran fissuré. Son visage se figea alors dans une indéchiffrable, et il se contenta de tourner l'appareil dans ma direction pour que je regarde à mon tour.

Tout s'expliquait.   
On été arrivés trop tard. Ils avaient eu la blonde. Elle était bâillonnée et ses mains étaient attachées dans son dos. Et sa pose ... elle était assise de manière étrange. J'arrivais pas à bien voir, une fissure brouillant l'écran pile à l'endroit où je cru apercevoir une traînée rouge ? J'étais pas certain, c'était dur à discerner.