Chapitre 43 : Joueurs

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Leandro

Inutile de vous dire qu'il m'avait été impossible de trouver le sommeil.
L'adrénaline m'avait tenu éveillé jusqu'à maintenant. Aujourd'hui j'allais récupéré ce qu'on m'avait prit. J'allais récupérer ce qui me revenait de droit.

A l'aube, après avoir donné les dernières consignes, nous nous étions engouffrés dans les 4x4 que mes gars sur place avaient préparé. Je devais rester concentré alors j'avais pris soin d'ignorer le fils de pute jusque là, mais le connard avait trouvé le moyen de monter dans la même caisse que moi.
Au lieu d'avoir ma blonde à côté de moi, je me retrouvais donc avec cet abruti qui était incapable de se la fermer plus de deux secondes.
Marco qui était assis à l'arrière, ,sembla remarquer que je faisais mon possible pour me calmer parce qu'il lui lança :

- Tu devrais la fermer sinon tu verras même pas à quoi ressemble la Villa César.

Santo esquissa un sourire satisfait en se tournant vers lui tout en jouant avec son arme.

- Ah bon ? Pourtant j'ai bien l'intention de buter du rital aujourd'hui.

Ce con ne tenait vraiment pas à la vie.
Je resserrai ma prise sur le volant, imaginant tenir son cou entre mes phalanges. Ça devenait de plus en plus dur de se retenir.

- Fais attention ce que tu dis, sifflais je les dents serrées.

Il ricana, comme si il ne me craignait pas et ça m'était insupportable. Heureusement pour lui nous étions bientôt arrivée dans la rue de la Villa. Le plan était simple : d'après les informations de mes taupes, les gardes effectuaient leur relève à 7h30. Un premier groupe en profiterais pour les neutraliser et autoriserais l'accès aux véhicules dans la propriété. Nous étions assez nombreux pour nous en sortir facilement. Pour la suite, on aviserait. Le but était de récupérer l'otage et pour ma part de buter Don Stefano. Je m'étais longtemps posé la question de savoir si je voulais le capturer et le torturer, mais j'avais jugé que j'avais perdu assez de temps à me faire chier avec lui. Alors je l'éliminerai et je me contenterai d'envoyer un petit souvenir de lui à Naples. Pour que les autres comprennent bien que le seul Capo , c'est moi.
Don Siro disait souvent qu'en éliminant la tête pensante, les suiveurs se transforment en girouettes. Je me demandais si tante Ada avait été une girouette elle aussi.

Je tournais à droite dans la rue de mon enfance, et reconnu au loin cet endroit si cher à mon cœur. Je garais la voiture sur le côté, et me tournais vers Santo qui continuait de balancer des conneries.

- On à finir de blaguer là, puto. T'as soif de sang ? Très bien. On va voir comment tu t'en sors. Combien tu as de balles dans ton chargeur ?

Une lueur de malice brillait dans mes yeux. Je venais d'avoir une idée qui rendrait cette matinée bien plus intéressante que ce qu'elle ne l'était déjà. Il faisait trop le malin, et ça me cassait les couilles.
Il déchargea son 9mm pour regarder puis il me répondit d'un air suffisant

- 10 balles, hermano

Je passais la langue sur mes dents en hochant lentement la tête. Ouais, on allait jouer un peu.

-  Jouons à un petit jeu, toi qui as l'air d'être un vrai dur à cuire. Laisse seulement 3 balles dans ton chargeur. Si t'en a plus, il te restera ton poignard. Le fils à maman a pas peur d'égorger un homme pas vrai ?

Il se pinça les lèvres et j'ai eu l'impression de lire le doute dans ses yeux une fraction de secondes. Il ne répondit pas desuite alors je me tournais vers Marco en haussant les épaules.

- Ah je me suis trompé de frère, Marco. Celui là c'est une tapette.

- Callate cabron. Je m'en bas les couilles de poignarder quelqu'un. Tu me prends pour un bleu, mais fais gaffe à comment tu me parles.

Il était enragé à présent. Tant mieux.
Il ôta le chargeur à nouveau et il fit tomber 7 balles sur le sol de la voiture. Voilà qui est mieux.
Je lui tapotais la joue, un peu fort j'avoue

- Tu vois quand tu veux.

Il bouillait de rage à côté de moi. Mais il savait qu'au moindre pas de travers, nous serions 4 à lui tomber dessus. Il n'était pas en position de force.

- T'en fais pas, j'ai peut être pas d'humour mais je suis un joueur moi aussi. Alors on va voir qui s'en sort le mieux entre toi et moi, dis-je

Sur ces mots, j'enlevais a mon tour les balles de mon arme jusqu'à ce qu'il n'en reste que 3. Je savais que nous prenions des risques inutiles, mais l'occasion était trop belle pour lui faire fermer sa gueule une bonne fois pour toute, et putain j'avais pas pu résister.

Soudain, l'alarme de mon téléphone retentit, dans l'habitacle.
7h30. C'était l'heure du début de l'assaut.

- Le spectacle va commencer, commenta Marco.

Et il avait raison. Quelques secondes après, une voiture nous dépassa et s'avança vers le portail de la propriété. Comme nous l'avions prévu, les gardes étaient en train de se passer le relais. Les 4 hommes se saluaient et semblaient s'échanger des banalités, sans remarquer la voiture qui fonçait vers eux.
Et ce fut très rapide. La vitre se baissa, et seul le bout du canon silencieux en sortit.
Il n'y eu pas un bruit, et les 4 silhouettes furent à terre. Il fallait nettoyer tout ça maintenant. Et ils appliquèrent les consignes. L'un d'eux récupéra le badge permettant l'accès sur l'un des corps, il déverrouilla la porte de la cahute de surveillance à côté du portail, pendant que 2 autres hommes traînaient les morts à l'intérieur de la petite pièce.
Le chauffeur de la voiture se dépêcha d'ouvrir le coffre et il en sorti un tuyau relié à une pompe portative et il aspergea le trottoir pour enlever les traces de sang.

7h32. L'affaire était réglée. J'attendis le signal et lorsque je reçu le sms, je démarrais le 4x4, le coeur battant à mille à l'heure, l'adrénaline inondant mes veines.

Ils avaient ouvert le portail, ils l'avaient fait.

Et maintenant c'était à notre tour de jouer.

Et au mien d'obtenir ma vengeance.

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant