Chapitre 3 : Four seasons

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Maddie 


Je commençais à le connaître par coeur et je savais que quand il était comme ça, quand son ton changeait pour celui là, alors il ne rigolait plus du tout. Parce qu'à chaque fois que ça s'était produit, un danger était tout proche de nous. C'est pour cette raison que je me suis retrouvée à le suivre jusqu'à sa voiture, garée dans la rue. 

J'avais pas posé de questions, déjà parce que j'avais pas envie de lui parler, ou du moins le moins possible et aussi parce que j'étais épuisée et que je rêvais d'une bonne douche et d'une nuit de sommeil. Alors si il voulait me faire partir de cet appartement, soit. Mais il n'avait pas pour autant gagné la partie. D'ailleurs, j'ai bien vu que ça l'avait fait chier que j'ailles me changer dans la salle de bain. Mais en même temps il s'attendait à quoi ? À débarquer à l'autre bout du pays et penser que tout serait oublié ? Non, c'était impossible. Petit coeur était bien trop blessé. Et petit coeur n'était plus seul maintenant. 

Il marchait devant moi et arrivé devant la voiture, il a même fait le tour pour m'ouvrir la portière. Je l'ai entendu me demander si j'avais besoin d'aide mais j'ai pas répondu et j'ai claquée la portière aussi fort que je le pouvais. Je crois qu'il a levé les yeux aux ciels mais je m'en tapais. Qu'il s'estime déjà bien content que je le suive je ne sais où. Il a fait le tour du véhicule pour aller côté conducteur. Il regardait tout autour de lui comme si il cherchait quelque chose, ou quelqu'un. J'en savais rien. Mais encore une fois j'allais pas lui faire le plaisir de poser la question. Alors je me suis tue et j'ai attendu qu'il démarre. 

Ses mots dans l'appartement me sont revenus en mémoire. Je comprenais toujours pas pourquoi il m'avait parlé du taxi. C'est vrai qu'en y repensant je m'étais sentie un peu mal à l'aise mais j'avais mis ça sur le compte que sa présence à lui m'avait troublée. Pourquoi est ce qu'il m'avait demandé ça ? Je comprenais plus rien à la tournure que les évènements prenaient, mais je voyais bien qu'il était agité. Il surveillait les rétroviseurs, passaient lorsque les feux devenaient orange, faisait le tour de certains blocs pour finalement repartir dans la même direction. Et n'y tenant plus j'ai fini pas demander :

- Tu as peur qu'on soit suivis ou quoi ? 

Il a tourné la tête vers moi et m'a caressée avec ses yeux bleus si purs et puissants. Ca à suffit pour faire monter le feu à mes joues. J'avais presque oublié le pouvoir qu'il avait sur moi. 

- Simple précaution, répondit-il avec un sourire en coin. 

J'ai de nouveau fixé la route. Savoir qu'il me regardait de cette façon me déstabilisait et si je voulais être forte et lui résister il allait falloir que je me reconcentre. J'ai petit à petit fini par comprendre qu'on faisait le même trajet que celui que j'avais fait quelques heures plus tôt, mais en sens inverse cette fois. 

Pose pas de questions, pose pas de questions Maddie. 

- Où est ce qu'on va ? 

C'est sorti tout seul. Je me suis instinctivement mordue la lèvre comme si ça allait effacer le fait que je venais de lui parler alors que je faisais mon possible pour l'ignorer. Mais cette fois je n'ai pas tournée ma tête vers lui. Il fallait que je garde le peu de dignité qu'il me restait. 

- A mon hôtel, répondit-il. 

Et alors qu'il prononçait ces mots, il s'est engagé dans la petite allée qui menait à l'hôtel Four Seasons. Sa présence à cette fête d'Halloween prenait tout son sens maintenant, forcément, il logeait directement sur place. Une coïncidence qui me fit frissonner. Comme si, quoi que je fasse, nous étions destinés à nous retrouver. J'ai chassé cette pensée de mon esprit lorsque l'un des valets vint ouvrir ma portière. Je suis descendu et j'ai attendu qu'il tende ses clés au valet avant de me faire un signe de la tête m'invitant à le suivre. 

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant