Chapitre 45 : Compétition

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Leandro

La rage tordait mes entrailles à mesure que nous remontions l'allée, suivis par les autres voitures du groupe. Je sentais l'adrénaline pulser dans mes veines, mon sang qui claquait dans mes tempes. Putain j'adorais cette sensation.
Notre présence avait certainement déjà été remarquée, mais je m'en battais les couilles. Je voulais en finir avec cette histoire une bonne fois pour toute.
Il restait seulement quelques mètres avant d'arriver devant l'entrée, devant mon entrée.
J'adressai un regard lourd de sens à Marco dans le rétroviseur et il hocha la tête. Lui aussi il tenait à cet endroit.

Je n'ai même pas pris la peine de couper le contact. Les portières se sont ouvertes à la volée et les hommes ont jailli des voitures.
La porte en bois massif s'est ouverte et le pauvre soldat qui avait tenté de donner l'alerte, tomba au sol criblé de balles. Voilà au moins maintenant ils sauraient que nous étions là.
Marco fit signe à deux gars de le suivre et il longèrent la bâtisse pour atteindre le jardin de devant. Je fis un signe de tête à Tino pour qu'il fasse le tour par l'autre côté. Charly l'accompagna, une Kalachnikov dans les mains.
On entendit des voix à l'intérieur, mais personne ne surgit de l'entrée. Bizarre. Soudain des balles sifflèrent sans nos oreilles, dispersant les reste des hommes, et le temps que je tourne la tête, Santo avait tiré sur notre assaillant qui s'était posté à la fenêtre du premier étage. Ce dernier bascula à l'avant et tomba au sol dans un bruit d'os brisés. J'esquissai un sourire carnassier en m'adressant au fils de pute :

- Fais gaffe, il te reste plus que 2 balles.

Il serra sa mâchoire, réalisant qu'il avait grillé l'une de ses cartouches.

- Peut être, mais moi au moins j'en ai déjà buté un.

Ah le fils de pute. Il voulait faire la compet.

- Je savais pas qu'on jouait à ça, mais ça me va.

Il venait de réveiller le monstre qui sommeillait à l'intérieur de moi. C'était mort, impossible qu'il me gagne à ce jeu là. Mon égo en prendrait un trop gros coup.
Le bruit des balles reprit et des hommes se mirent à hurler, dedans, dehors. En quelques secondes, c'était devenu le chaos absolu.
Je m'engouffrai à l'intérieur de la maison, ou nos gars étaient déjà entrés, certains grimpant les escaliers, d'autres explorant les divers salons. J'enjambais deux corps pour me frayer un chemin à travers le hall. Je reconnu un gringalet qui avait le Z tatoué sur la main. Dire que je m'en foutais aurait été un mensonge. Ces mecs là été venus se battre pour un truc qui les concernaient pas. Pour moi et ma petite vengeance personnelle.
J'ai eu encore plus envie de buter celui qui m'avait tout pris.

- Stefano, où est ce que tu te caches ? Hurlais-je dans la maison, Toi qui as des grosses couilles sors de ton trou et évite à tes hommes de mourir bêtement.

J'entendis un bruit dans le couloir derrière moi je pivotais sur moi-même, le bras tendu et je pressai la détente à l'aveugle, abattant l'homme qui fonçait sur moi en rechargeant son arme. On lui a jamais dit qu'il faut attendre d'avoir rechargé pour attaquer ?

- Et de un, comptais je à voix basse.

Santo qui était dans mon dos, applaudit sarcastiquement.

- Waouh je suis impressionné, tu tues ceux qui sont même pas armés toi. Classe pour un patron.

- Il était armé connard. 

Et merde pourquoi je me justifiais maintenant ?
Agacé par ses remarques, je lui fis signe de me suivre dans le couloir qui menait au sous sol. Je progressais, le poignard dissimulé dans ma manche, mon flingue braqué devant moi. Au moindre faux pas je risquai gros. Et si je manquais ma cible, je n'aurais plus le droit à l'erreur. Même si j'étais sur de m'en sortir au corps à corps, je ne pourrais rien faire contre une balle bien placée.
Le sang continuait d'affluer dans mes tempes, assourdissant mon cerveau et je plaçais un doigt sur ma bouche pour lui signifier de fermer sa gueule.
Dans la précipitation ils avaient laissé la porte blindée entrouverte. Je la pointais du doigt à Santo qui hocha la tête silencieusement pour la contourner. Il l'entrebâilla un peu plus et jeta un œil de l'autre côté. On entendait des bruits de voix mais ils devaient être assez loin car il forma un « O » avec ses doigts libres, indiquant que la voix était libre.
J'aurai presque été prêt à admettre qu'il était un coéquipier potable, s'il n'avait pas formé un poing avec sa main et mimé une pipe avec sa langue. Quel trou du cul.

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant