Chapitre 58 : Les présentations

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Leandro

Maddie serre l'échographie dans sa petite main alors que je roule en direction de la maison de sa mère, le cœur léger. 
Les mots du docteur repassent en boucle dans mon esprit. Le bébé, mon fils, va bien. Elle va bien. Elle a juste besoin de repos. Je peux faire ça pour elle. Il le faut. 

Les choses ont changées, comme si mes objectifs avaient pris une toute autre direction. Tout s'embrouille là-haut dans ma tête. Ma priorité c'est eux à présent. Et la Mano Nera ? Est ce que j'ai vraiment envie de les embarquer dans tout ça ? T'es con ou quoi, c'est trop tard pour penser à ça maintenant. 

Il est 8h du matin et les gars m'ont prévenu qu'ils avaient fini le nettoyage. Tant mieux. Je savais que je pouvais compter sur eux et une partie de moi est même affectée de savoir que les frères mexicains vont partir maintenant que la mission est finie. Et dire que je pouvais pas me les voir au début. 

- Comment tu te sens ? 

Je lui pose la question en risquant un regard dans sa direction, alors que je gare la voiture devant le portail.
Pour toute réponse, sa main entoure la mienne qui repose sur sa cuisse et cette dernière trouve instinctivement le chemin vers sa joue. Elle l'appuie contre ma paume en fermant les yeux. 

- J'arrive pas à croire que c'est fini. 

J'avale ma salive et je mords ma lèvre de culpabilité. Je me déteste de lui avoir fait vivre tout ça. Je me déteste tellement que je ne sais pas si j'arriverai à me pardonner un jour. 
Comme si elle lisait dans mes pensées, elle se redresse légèrement et se penche vers moi pour enfouir son visage dans mon cou. 

- Eh, arrête de te torturer le cerveau. J'ai choisi cette vie, je t'ai choisi toi, souffle t-elle alors.

Sa chaleur m'enveloppe et je me tourne vers en coupant le contact. Sa beauté me frappe une nouvelle fois. Comme si c'était encore possible. J'aime cette fille. Je l'aime comme un fou. 

- Qu'est ce que j'ai fais pour mériter un ange comme toi ? 

Ses lèvres s'étirent dans un sourire certes fatigué mais éblouissant. 

- Tu n'es pas quelqu'un de mauvais Leandro. Et tu sera le meilleur père de la terre. 

Putain, si elle était pas dans cette situation, je l'aurai prise ici dans cette voiture. La même flamme embrase son regard, mais ce n'est pas raisonnable. 
Deux mois, merde je vais jamais tenir. 
Je dois la dévorer du regard parce qu'elle me tape mollement le torse en retenant un petit rire. 

- Je pensais que le grand Capo avait un meilleur mental que ça. 

Elle ouvre la portière mais je lui retiens le poignet en plantant mes iris dans son regard jaune. 

- Tu fais bien de t'inquiéter Amore. Si on veut que ça fonctionne on va mettre quelques règles en place. 

Je désigne sa robe bleue qu'elle porte toujours et qui moule ses formes à la perfection. 

- Déjà, ça, à partir de maintenant c'est interdit. J'ai pleins de jogging et de T shirt que je serais ravi de voir sur ton petit cul. 

Elle renverse la tête en arrière et part dans un éclat de rire franc. Je fais mon possible pour retenir le mien, mais je ne cache pas ma joie de la voir heureuse. 

- Rigoles pas, je suis très sérieux. 

- Tu mettrai pas la vie de ton fils en danger pour une petite robe ? me lance t-elle sur un ton séducteur.

Les rois de la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant