28 - Escalier

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La pointe s'enfonce davantage,
La lance remue, tourne, commence le carnage.

Une marche montée,
La douleur aussi a augmenté.

Il faut s'accrocher à la rampe,
Le cœur peut-il avoir une crampe ?

Pourquoi je l'entends plus tambouriner,
Que j'entends mes pas résonner ?

Pourquoi quand c'est ce bois qui ne cesse de craquer,
C'est moi qui vais m'effondrer ?

Le palier est plat,
Le palier tournoi.

Est-ce pire de devoir encore monter,
Ou de demeurer
Au même endroit,
Quand tout ton intérieur se mouvoit ?

Il faut lutter,
Juste le temps de poser les pieds
Jusque ne plus pouvoir grimper,
Jusque s'écrouler.

Se retenir,
Est-ce le pire,
Ou bien le ressentir
Même assumé, est-ce assez souffrir ?

Quelle phrase pourrais-je choisir ?
Ou est-ce une pulsion qui va me trahir,
Trahissent-elles vraiment quand elles se contentent de dire ?
Balancer des mots, escalader, s'écrouler; ça je peux le prédire.

Le bruit des vibrations,
Celle qui raisonnent dans les cages des punitions,
Celle de l'escalier qui porte bien son nom,
La thoracique pour ma difficile respiration.

Le craquèlement de mes articulations,
N'est-il pas un indicateur de mes préoccupations ?
Comment ces bruits ne sont-ils pas devenus une identification ?
Comment sont-ils devenus ma résiliation ?

J'aurais aimé faire de ce poème un escalier,
Mais pour arriver au sommet
J'aurai dû commencer,
Par de courtes phrases rimées
Quand la majorité de ce que je fais,
N'est que très peu écourté.


Vie(s) de folie(s)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant