Je sais que je ne fais que parler du passé
Les coins à potins qu'on disait
Les vieilles qui radotent qu'on s'appelaitChacun croit ce qu'il veut
Chacun croit ce qu'il peut
Au fond, je crois que je n'ai pas le choixJ'arrive pas à changer de sujet
Peut-être parce que j'ai rien réglé
Faire la paix avec mes blessures et regretsLe présent est une prison
Le passé le coin dans lequel je me blottis
Le futur la lumière qui filtre à travers les barreauxJe suis obligée de recommencer
Dans mon parloir, un interlocuteur
Je lui balance tout pendant des heuresFaut qu'il me comprenne
Je crois que je me comprend
Je comprends pas pourquoi il est partiLes visages s'enchaînent
J'espère que le suivant restera
Pour pas devoir rembobinerLa bande de la cassette a des allures de chaînes
Plus de visiteurs
J'imagine leurs fantômes quand je veux m'exprimerEt comment faire autrement ?
Je voudrais faire rire
Parler d'en ce moment légèrementMais voilà, je ne fais rien
C'est pourtant ce qu'ils demandent poliment
Il est trop monotone le quotidien d'un taulardAlors je mens, juste un peu,
Passé révolu, futur lointain
Deviennent proches un Bescherelle à la mainLes mêmes satanés anecdotes
De l'idéalisée enfance
De la maudite adolescenceJ'attends juste que quelqu'un les écoute
Pour de vrai
Jusqu'au bout, et poursuive la route
Peut-être qu'à plusieurs
On peut s'évader
Je suis lassée d'espérerJ'aime la profondeur d'une tendre mélancolie
Mais je connais trop bien les pièges de la nostalgie
J'ai usé mes cordes vocales dessusDésormais j'écris pour descendre en rappel
On se raccroche à ce qu'on peut
J'ai tenter tant d'approchesEt dans les années d'obscurité que je tais
J'ai goûter la tasse d'un nouveau thé
Son poison s'est infuséJe me suis tenue à en faire saigner mes mains
Au fil attaché au grappin
C'est sur moi qu'il a priseJ'ai accusé le passé
J'ai que le présent
J'ai voulu le futurDans mon présent trop plein
Dans mon présent d'obligations
De mon présent, j'ai voulu faire un tremplin
Direction le futur
Des promesses pour quand je serai libre
C'est con d'adorer les promesses sans pouvoir y croire
Quand aucune n'a été tenu
Quand j'ai dû briser certaines des miennes
Quand ce sont des mots et volontés sujets au temps
Le passé en perdition
Le présent prison
Le futur bourgeonEt toujours cette obsessions triptyque
Se cramponner aux nombres
Quand on ne sait plus déchiffrer les motsJe ne peux pas désirer autrefois
Lui aussi gangrené, c'est passé
Je suis pas bloquée dans le passé, j'en veux pas
Mais ça ils le savent pas
Ils ne m'entendent que tout conjuguer
Toujours à l'imparfaitOn croit les sons qu'on entend
L'instinct qui cogne en ton sein, le triste déchirement
La mélodie des doux rêves, le cri de colèreJe ne peux pas désirer d'autres aujourd'hui
C'est trop étroit, l'écart des barreaux s'est rétreci
Plus grand chose ne passe par ici, je n'en veux pasJe ne peux pas désirer un après
Chaque demain devient un aujourd'hui
D'autres ennuis infinis, je n'en veux plus
J'ignore comment on fait pour avoir un futur
J'ai répété que c'est ce que je veux
Je ne sais pas ce que je veuxJe veux des amis, du temps, de la vie
Je ne sais pas comment l'avoir
Je ne sais plus comment essayerAu fond, je ne sais plus comment vouloir,
Au fond, je ne sais plus
Au fond, je ne veux plusEt pourtant aveugle, je cherche encore
Sourde à mes lamentations comme à leurs recommandations
Sans rien toucher, sans plus le goût de rien, comment sentirQuand plus rien n'a de sens ?
Je sais pas, je sais plus, peut-être juste un peu
Elle est là ma quête, sans fiction, je cherche encoreDans le néant, je veux quand même le futur
Je ramène du réel d'ailleurs
Dans ce qui n'existe pas encore mais que je veux si fort
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Vie(s) de folie(s)
PoesiaIci vous trouverez : - ces maux que vous avez parfois vécu, qui rongent de l'intérieur - les coups de folie de la vie, la légèreté d'assumer ses bizarreries - ce que nous avons en nous, dont nous ne devons pas avoir honte, mais que la société a déci...