Vie(s) de folie(s)

67 - Tour

J'ai des listes pour absolument tout
C'est facile, c'es tout doux
Je les empile comme des legos avec expertise
Le truc, c'est que mes tours imitent celle de Pise

M'enfin bon, il paraît qu'elle se redresse
Et moi j'ignore toujours à qui je m'adresse
Peut-être que mes tours je les veux trop Babel
Et dans l'amoncellement d'abstrait je m'emmêle

Il y a la liste des meilleurs souvenirs
En deux parties, tout ne rentrait pas
Ca en fait des rires à parcourir
Et j'aime y retrouver ces morceaux de moi

La ficelle des sensations d'enfances
La pluie à l'abri dans la poussette
Sons, odeurs, touchers, visions en latence
Toujours plus, ma mémoire s'époussette

Ces trucs que je trouve stupides à l'école
Je la pensais plus longue, c'est la colère
Bien régulière mais toujours éphémère
Puis j'oublie, c'est la tristesse qui recolle

En vrac : des ébauches de poèmes,
Des idées d'histoires pour le siècle prochain
Quand j'écrirai enfin ou bien sans fin
C'est la saga que j'aime

Et ces messages jamais envoyés
Des cris de détresses restés enfermés
La même chanson : inquiéter, souhaits bafoués
Les mots avant et après l'absence répétée

V'là les brouillons de formalité
SMS et Mails à copier coller
Toujours dans mon esprit à trotter
Et la peur d'encore se planter

Il y a leurs futurs cadeaux, leurs numéros
Les courses, achats et musiques en un clic
Mes oeuvres préférées et citations pleines d'humilité
Les rêves, mots et expressions inventés sans trêve

Les blagues à la con, les rappels pour le dindon
Les séries, livres, films à dévorer ou déjà consommées
Ces choses au fond du trou, à garder, juste au cas où
Des mots sans fin pour les maux de demain

Car le téléphone se fait vieux
Il faudrait tout transférer
Ca pourrait s'en aller
Les notes numériques, ma mélodie

Une gentille manie, ça s'explique pas
C'est bête et rassurant
Pas comme les peurs : l'oubli, le temps,
Disparaître, mourir. Ca y est, j'ai fait le tour.