Tu sais, non c'est pas vrai
Tu ne sais pas
Je ne sais pas vraiment crierTu sais, c'est faux
Tu ignores
Qu'hier encore j'ai essayéJ'aimerai que tu saches,
Non c'est moi qui aimerai savoir
Crier pour de vraiC'est vrai, je parles fort souvent,
Tu ne le sais sûrement pas,
Parfois je ne le réalise même pasTu ne sais peut-être pas que parfois
Ma voix tranche sans que je l'ai commandé
Mais presque jamais elle n'est érailléeTu sais, c'est vrai qu'il m'arrive de m'emporter
Mais sais-tu que je suis incapable d'haïr ?
Ma colère se mue en tristesse démultipliéeTu sais, pourtant, je suis comme vous
Je sens la brûlure acide parcourir mes veines
Peut-être est-ce l'amertume que je ne sais pas digérerMais tu sais le tigre de feu aussi doit se reposer
Et quand il s'en va, un poids s'abat
Du rugissement ne reste que l'écho d'un plaintif miaulementTu l'as déjà connu la douleur lancinante
Qui te tors les tripes et te perce le cœur
Et à l'agonie, ne devrait-on pas hurler à la mort ?Tu sais pas hein que j'arrive pas à crier
Au sol un fétus replié a peur de ne pas vivre
Quand il ne vit déjà plusSais-tu ce qui fait le plus mal ?
Quand frappe l'impression de ne pouvoir t'offrir aucune issue
Il ne reste plus qu'à appeler à l'aide
Mais chaque fois, le sais-tu, j'ignore qui joindre
Et la pire des souffrances c'est quand rebondissent
Contre les murs les répétitions des faibles gémissement« Au secours, au secours, au secours », tu m'entends ?
Mon message de plainte est bien trop long
La liste des contacts est vide, les destinataires tous dans l'avionC'est fou comme le vide peut résonner tu trouves pas ?
Hier encore je me suis énervée, j'ai hurlé des centaines de mots
Quand la boule pleine de piquants est revenue, je me suis tuSais-tu que tu n'as vu qu'un reflet ?
Hier encore j'ai essayé
J'aurais tellement voulu crierTu sais, on hait tous souffrir
Tu sais, j'aimerai pouvoir crier pour de vrai
Tu sais que je ne sais pas haïrTu l'as déjà fait, imaginer la puissance d'un cri ?
J'aimerai en lancer un cinématographique
De ceux qui glacent le sangMoi je sais hurler des mots
Je ne sais pas crier cette douleur sans nom
Sais-tu mes maux ?Tu ne sais pas que je n'ai rien de la tigresse,
Tu sais que la liesse je ne sais plus que peu la donner
As-tu vu l'ombre lointaine du chat dans ma gorge ?Je sais que j'ai voulu me déchirer les cordes vocales
d'un vrai cri, mais même seule
Je pense au silence précieux des voisinsJe sais que j'ai voulu tout faire vibrer
D'un vrai cri, et dans la campagne isolée
J'ai pensé au repos des animaux égarésJe sais que dès que je veux crier pour de vrai
Je ne peux que faire semblant de feuler
En boule, mes deux mains pressent mon ventreJe sais qu'elles veulent s'enfoncer mes mains
Mais je refuse de m'enfoncer, tu devrais le savoir
Elles voudraient aussi que je pousse un cri
Je sais me frotter à la boule pleine de piquants pour l'éloigner
Quand elle reviendra je n'aurai que des chuchotements
De mots vaguement rassurants dans ma recherche de retentissantJe ne sais pas haïr, je ne sais pas crier
Tu ne sais pas
Je sais que je dois te laisser au passé
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Vie(s) de folie(s)
PoetryIci vous trouverez : - ces maux que vous avez parfois vécu, qui rongent de l'intérieur - les coups de folie de la vie, la légèreté d'assumer ses bizarreries - ce que nous avons en nous, dont nous ne devons pas avoir honte, mais que la société a déci...