74 - Ô, pars, Vent !

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Auparavant, jamais mes oreilles n'avaient tant sifflé

A l'évocation d'un simple nom.

Qu'importe mes vains "non" en protestation,

Un ange passe et surgissent ces mêmes lettres et sonorités.

J'ai tout désinstallé, tant tenter

Pour t'ôter de ma vue comme de mes pensées.

A quoi bon m'entêter ? C'est dans ma mémoire des espoirs

Que ton souvenir est parti se loger.

Toi t'es parti tout court,

Comme tant d'autres avant toi,

En coup de vent sur les toits

Et le temps qui cours toujours.

Il n'y a que ton prénom

Qui ne s'en va pas.

Oui, je sais, ça ne va pas,

Mais le murmure fripon

Caché sous mes jupons

Susurre que ce doit être l'univers

Qui me pousse à te dédier des vers

Et mentions en discussion

Quand bien même pour chacun de ces précédents

J'avais juré que ce serait le dernier.

Tant pis, je ne parierai pas un seul denier.

Je ne peux pas y croire, pas vrai ?

C'est ma tête, il lui faut constamment un moment

Pour comprendre, puis, suivre le plan,

Mais ton souvenir finira par s'estomper.

Un jour, les marques, enseignes et devantures,

Les enfants, amis et inconnus qu'on hèle

Pourront avoir le tintement de tes messages résonnant dans les ruelles,

Ton auréole en gravure,

Jusqu'à ton appellation vantarde

Sans que je ne sursaute un seul instant

Ou que j'y pense réellement.

Après tout, autrefois, je n'y prenais pas garde.

Elle est là l'explication, n'est-ce pas ?

Tout est une question d'attention.

T'as repris ta donation

Et me revoilà face à moi.

Reste plus qu'à combler le vide que t'as créé

Ta simple illusion

D'un complexe besoin de fusion

Hein oui que le destin a été inventé ?

Hein oui que c'est possible de t'oublier ?

Pour être sûre, par ce temps

Je brandis mon paravent

Et hurle au poids de ton indifférence de s'envoler

Vie(s) de folie(s)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant