Septembre a commencé, quel drôle de mois. Le 24 on fêtera un moi qui n'est plus si drôle que ça. Je ne voulais pas passer ce cap des 20 années que déjà les 21 ans pointent le bout de leur nez. Et puis non, ce n'est pas un nez. C'est un roc ! ... c'est un pic ! ... c'est un cap !
Septembre est entamé et j'attendrai tout le mois, de trouver la force en moi. Des attentes, ça j'en ai. Je suis forte pour attendre, tellement que ma boîte crânienne est devenue une salle d'attente de médecin, mais sans le médecin. Il est parti lui aussi. C'est un dimanche perpétuel là-dedans, un savant mélange de repos et d'appréhension, c'est bientôt la rentrée. La force est parfois trop longue à arriver, j'ai dû partir la chercher, lui tirer les vers du nez et la traîner ici. Elle a laissé une traînée de lamentations. J'ai ramené un semblant de force en moi que les autres n'ont pas trouvé. Ils ont fait semblant d'y croire quand ils ont déclaré "que la force soit avec toi".
Septembre est là. Pour ce mois, j'ai prévu d'accélérer les choses, stage et petits boulots en attendant le gros lot. Un grelot retentit. Il s'alarme car personne ne peut échapper au métro, boulot, dodo. Il me signale que le métro part chaque matin sans moi depuis le début du mois. Mais moi, brave, je lui répond : tout n'est pas perdu, je continue de faire dodo. Je cherche le sommeil, parfois si tard dans la nuit, que c'en devient tôt le matin. Je cherche stages et boulots tard le matin, et j'attends l'après-midi. Et de voir le temps défiler, j'angoisse sitôt que c'en devient la nuit. Mais c'est le devoir du temps de défiler, comme c'est le mien de m'accrocher.
Septembre s'écoulera, jour après jour, comme le font tous les mois. Alors que les vacances sont passées et qu'avec elles s'est envolée ma partie préférée de l'année, j'ai tout de même le fort souhait de rompre avec le passé dès septembre achevé. Et si août est passé, j'ai peur que septembre ne soit pas assez, je crains de ne jamais être assez. Mais si les craintes ne peuvent être oubliées, on peut se souvenir de les chasser, on peut se rappeler qu'elles ont existé, j'aimerai décider de les laisser au passé. Cette année je veux laisser, cette année je ne veux plus être lésée, de toute façon je ne peux plus être laissée. Mais ce que je veux surtout de cette année, c'est la passer.
C'est un nouveau septembre, pour un moi plus âgé. Il a en commun avec le passé craintes, déceptions et espoirs ravivés, parce que les espoirs ça te laisse à vif, comme un arrière goût d'été. Il fait chaud, presque lourd, et ça pèse sur le cœur, mais je suis contente d'en avoir un. Septembre, chaque année, c'est le doux début avant l'automne repu, avant l'hiver ardu, avant que tout accélère dans les nuits allongées. Tout va plus vite quand il fait noir, c'est parce que tu as fermé les yeux. Tu les rouvres et tout a changé. Septembre est un espoir : le doux des possibles qui nous est cher, les attentes fébriles sur une chaire à vif.
Septembre est commun, même s'il a de nouveau d'être celui de 2023. Sans grande originalité, ce que je veux à présent c'est du futur dans les dents. Sans grande nouveauté, je veux ce que je voulais déjà dans le passé. Pour ce mois de 2023, le moi de 2023 veut ce que voulaient les mois d'autrefois : des amitiés et des découvertes, car ces deux choses-là ont la particularité d'avoir toujours existé, mais d'être toujours à explorer.
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Vie(s) de folie(s)
PoesíaIci vous trouverez : - ces maux que vous avez parfois vécu, qui rongent de l'intérieur - les coups de folie de la vie, la légèreté d'assumer ses bizarreries - ce que nous avons en nous, dont nous ne devons pas avoir honte, mais que la société a déci...