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C'était comme une impression que la situation ne s'arrangerait jamais entre eux

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C'était comme une impression que la situation ne s'arrangerait jamais entre eux. De par, car Axel avait été bien différent de l'image qu'elle s'était bâtie de lui. Il était sans doute pire que les autres — avait aggravé la situation avec son silence et le laissez-passer qu'il avait distribué à tous ceux qui avaient gâché sa vie.

Le plus difficile était de savoir que leurs actions n'avaient eu d'impact que dans sa vie. Aujourd'hui, à cause d'eux, un peu pouvait la stresser. Voir toutes ces choses nouvelles s'additionner aux anciennes était comme être engloutie dans un tourbillon d'émotions anesthésiantes. Dans l'escalier, talonnée par Axel, l'envie de faire demi-tour se manifestait.

Trouver sa place dans une nouvelle ville, pour commencer une nouvelle année scolaire, dans un nouvel établissement et avec de nouveaux amis étaient déjà assez stressant. Dylane aurait voulu tourner la page, ne plus se soucier du passé, de ses problèmes ou de ceux des autres.

Ne plus avoir peur d'être jugée, quoi qu'elle dise. Ne plus vivre dans la solitude forcée. Ou ne plus en souffrir et la désirer, pour enfin apprécier les moments entre elle et ses pensées. Ses nouvelles envies, après leur discussion, étaient déjà à oublier.

Dylane savait qu'il devait lui être impossible de comprendre son état actuel. Les autres, ça n'avait jamais été grave, mais une habitude indolore. C'était d'apprendre que ses amies étaient à l'origine de ce harcèlement qui dominait le problème à digérer. C'était comme si...

Souffle haletant.

Comme si personne ne lui avait donné la possibilité d'être. Elle n'était qu'une plage. Les gens allaient et venaient, piétinaient son sable et nageaient dans son eau. Des mots, des regards, des rumeurs, des gestes, des actes — toutes ces choses lui avaient ôté son identité.

Souffle haletant.

Elle n'était qu'un nom qui les amusait et les avait tant amusés, chaque jour de cours, semaine, mois — année, comme une bande d'amis qui se retrouveraient sur cette plage ayant son nom. Pour s'amuser, profiter de leur temps libre en la trépignant. C'était comme si...

Souffle haletant.

Comme si personne ne lui avait donné le temps de découvrir de nouvelles terres avec ses vagues, qu'elle était , faisant de ses émotions et de ses ressentis des grains de sable étouffants. L'eau avait presque tout emporté, se muant en ce moment même en une boule dans son estomac.

Souffle haletant.

Mais qui j'suis pour les gens ? pensa-t-elle. Et il semblait important de le comprendre pour apaiser ses pensées parasites, ou au moins les ignorer. Elle savait qu'Axel ne pouvait pas comprendre que leurs mots étaient gravés sur elle, telles des calottes glaciaires prêtes à l'effondrement que seule elle ressentirait.

Souffle haletant.

Dylane Michaud avait subi leurs paroles, jusqu'à devenir aux yeux d'inconnus connus de tous, — qu'elle ne connaissait même pas à Sercey — ce qu'ils avaient injustement défini en elle. Elle était devenue la définition qu'ils avaient décidé de lui attribuer il y a longtemps, bien, bien longtemps, sans son consentement, et surtout, sans lui avoir parlé.

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