Là où ses cours allaient avoir lieu ressemblait à un bâtiment d'entreprise de marketing. D'après ce qu'elle avait entendu, c'était un ancien hangar. L'amphithéâtre était petit, comme elle aimait, et les professeurs étaient à l'opposé de ceux qu'elle avait eus à Sercey.
Ils étaient passionnés par les arts, comme ses camarades avec qui elle s'était très bien entendue dès le début. Dylane avait ainsi compris que son passé n'était sans doute pas marqué sur son front.
Les conversations avec ses camarades étaient intimidantes des deux côtés. C'était timidement beau de les voir chercher les mots justes comme elle, d'une voix frêle et dont le rire faisait percevoir cette pointe de peur de continuer la conversation.
C'était ça, la normalité. Apprendre à se connaître et partager dès jeudi une aventure enrichissante. Dylane était là où le dessin était une passion ! Ce n'était plus bizarre d'en parler ou de ne penser qu'au dessin. C'était un partage. Humain. Passionnel.
Le sourire aux lèvres, elle se faufilait entre les groupes pour leur parler et parfois, c'étaient eux qui venaient la voir. Dylane avait repéré quelques garçons mignons, mais ne s'y était pas attardée plus que ça. Elle voulait prendre son temps et s'amuser en même temps.
— Au fait, on organise une fête ce soir avec Judite, ça te dirait de venir ? lui demanda Emma-Lise, un gobelet de café en main qu'elle sirotait entre deux phrases.
Judite, dont les parents d'Emma-Lise avaient accepté de la prendre le temps de ses études, lui avait-elle expliqué précédemment.
— Mouais, c'est plutôt son frère en médecine qui organise la soirée d'intégration, intervint Benji, qui parlait initialement à un autre groupe sur leur droite.
— Vous serez combien ? demanda Dylane.
— Une vingtaine, je dirais. Mais on vit dans une maison, c'est pas un problème.
Une maison au cœur de Paris. Dylane garda un visage neutre, ne voulant soudainement pas paraître plus amicale. Une maison en plein Paris doit coûter au moins plus d'un million, non ? Au moins, Emma-Lise n'avait pas l'air d'une fille prétentieuse — du moins, elle ne s'affichait pas comme telle. Et ça, ça lui plaisait.
— Une vingtaine, seulement ? s'exclama Benji, s'approchant d'elles, puis passant son bras autour du cou d'Emma-Lise, qui le repoussa instantanément en grimaçant. Juju et Liz sont des menteuses. Y'aura soixante-dix à cent personnes.
— Vous vous connaissiez avant la fac ? demanda Dylane.
— Y'a aussi Niko pas loin d'ici, le p'tit blond qui tente de pécho la Sarah, là-bas. On était meilleurs potes. Et on voulait pas trop se séparer, alors... on a suivi le rêve de Liz.
— Tu peux leur dire qu'ils sont cons, t'inquiètes.
Dylane esquissa un sourire.
— Nan mais j'aime l'art, hein, se justifia Benjamin. Y'a beaucoup de nichons qui vont passer dans les diapos pendant les cours d'histoire de l'art, moi, ça me va.
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General Fiction"𝘜𝘯𝘦 𝘤𝘰𝘭𝘰𝘤𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯. 𝘛𝘳𝘰𝘪𝘴 𝘤𝘰𝘭𝘰𝘤𝘢𝘵𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴. 𝘓𝘦 𝘥𝘦𝘳𝘯𝘪𝘦𝘳 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘤𝘦𝘯𝘵." À sa rentrée universitaire, 𝐃𝐲𝐥𝐚𝐧𝐞 fait ses premiers pas à Paris, emménageant dans un studio partagé avec 𝐃𝐢𝐧, streameur, et 𝐀𝐱𝐞𝐥...