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Axel se dirigea vers l'entrée de la maison des Michaud, son regard glissant d'abord sur Dylane qui enfilait ses chaussures, puis rapidement sur Tatiana, tout sourire.

— Bonjour, madame Michaud. Vous allez bien ?

— Appelle-moi Tatiana, pas besoin de tout ça, lança-t-elle. Ça va super et toi ?

— Ça va, ça va.

Axel glissa ses mains dans ses poches. Dylane se redressa.

Un sourire pincé, puis deux.

— Salut, Dylane.

— Hey.

— Seigneur, souffla Tatiana. Sept heures de route sans vous décoincer, ça va être compliqué. Faites un effort.

Dylane projeta son regard sur les deux valises, comme pour faire transition. Axel semblait vouloir de même. Elle les tira jusqu'à la voiture, pendant qu'il se chargeait de transporter les packs d'eau. Elle n'osa pas déplacer les valises d'Axel pour mettre les siennes. Il posa les packs d'eau, fit de la place dans le coffre, abaissa la tige télescopique de la première valise, puis de la seconde, avant de les saisir à deux mains et de les placer dans le coffre.

Elle ne tarda pas à charge les packs d'eau à l'arrière. Sans un regard. Sans un mot. Comme deux étrangers. Quand Axel ferma le coffre, Dylane osa enfin lui jeter un coup d'œil et y vit une pointe de colère. C'était sûrement sa façon d'être si réticente à l'idée de lui montrer un peu d'affection, un peu d'elle — de la vraie elle — qui le poussait à imposer de la distance, surtout devant sa mère qui les regardait, satisfaite, presque amusée comme Herio le serait. Dylane fila étreindre sa mère, lui donnant l'occasion de lui murmurer à l'oreille :

— Décoince-toi, Dylane.

En soi, si elle était si distante, c'est qu'elle ne savait pas ce qu'il avait retenu de cette affinité nocturne. Elle y avait pensé toute la nuit, comme si c'était la seule chose sur laquelle elle devait se concentrer à l'heure actuelle. Son battement de cœur était la seule chose qu'elle eût entendue, et son regard après le baiser, la seule chose qu'elle eût vue en boucle.

Avant de monter dans la voiture, Tatiana lui donna un sachet de boissons et de friandises. Une fois à bord, Axel attendit qu'elle mette sa ceinture de sécurité avant de prendre la route, sensible à son parfum qui embauma le véhicule. D'abord, il n'alluma pas la radio, espérant qu'une discussion s'engagerait. Seulement, voyant qu'elle fixait la route et semblait tout faire pour ne pas croiser son regard, il mit du son... quelques secondes, avant d'inspirer profondément.

— Tu pourrais me donner le premier album que tu trouves dans la boîte à gants, s'il te plaît ? demanda-t-il, tournant une petite fois la tête vers elle.

Aussitôt demandé, aussitôt elle l'ouvrit et y sortit l'album Near, de Keaton Henson. Elle inséra le CD dans l'autoradio, glissant un rapide regard au brunet, tout en lui demandant si c'était le sien, ou le CD de sa mère.