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Samedi 21 octobre 2017

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Samedi 21 octobre 2017

Le chapitre intitulé Les Épopées de Sercey touchait donc à sa fin. La nouvelle lui avait été annoncée assez tardivement, puisque les choses s'étaient faites ainsi. Franck avait proposé à Tatiana de s'installer avec elle au Luxembourg. Dylane savait que la demande en mariage ne tarderait pas. Elle n'avait pas eu son mot à dire, et n'aurait rien dit de toute façon, tant que sa mère aurait retrouvé le bonheur, peu importe le nombre de kilomètres qui les sépareraient.

    Toutefois, voir les boîtes en carton jongler partout dans la maison n'était pas une mince affaire. Tatiana avait l'intention de vendre la maison avec les meubles, à moins que Dylane n'ait l'intention de garder ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas voulu, si ce n'est les objets décoratifs qui portaient une valeur affective à ses yeux. 

    Dans sa chambre, alors qu'elle rangeait ses affaires personnelles dans les boîtes en carton que sa mère lui avait données, Tatiana lui demanda, à un mètre d'elle, l'aidant, où elle en était dans son choix de carrière, et si sa licence, finalement, lui plaisait. Dylane pouffa amèrement, avant de prendre son courage à deux mains et lui annoncer que, finalement, elle n'avait encore une fois pas trouvé sa place.

    Après tout, peut-être que je ne suis pas faite pour les études supérieures, s'était-elle dit tout le semestre en classe. Mais dans un monde où notre valeur était jaugée d'après nos caractéristiques physiques et nos revues mensuelles, y avait-il une chance de réussir sans études ? Elle n'était ni Bill Gates, ni Mark Zuckerberg — n'avait pas en tête un projet qui révolutionnerait le monde, ni un héritage qui lui permettrait de se consacrer sur son art. Au juger, Dylane n'avait pas vraiment de choix si elle voulait rentrer dans les cases, peu importe ce que son cœur ou sa santé mentale requerraient.

    — Et tu comptes te réorienter ? demanda sa mère en s'asseyant sur son lit.

    Elle n'avait pas l'air en colère ou déçue. La jeune femme sentit un poids en moins sur ses épaules, alors qu'elle continuait de ranger son matériel dans la boîte en carton, impassible.

    — Est-ce que le contexte actuel me donne envie d'étudier ? (Haussement d'épaules) Peut-être que la réponse, c'est que je finirai par vous rejoindre au Luxembourg.

    Tatiana ébaucha un sourire pincé. Mais elle ne pouvait pas faire plus, si ce n'est dissimuler son regard inquiet qu'elle posait timidement sur sa fille. Ce n'était pas bon, de ne pas se projeter dans sa vie future et désirée, mais de se glisser dans celle des autres. Comme si, au fond d'elle-même, Dylane commençait à ne rien voir en ces jours proches qu'étaient les siens.

    — Et Axel ? fit-elle transition en se redressant, comme sa fille, fronçant légèrement les sourcils.

    — Axel ? Axel quoi ?

    — Qu'est-ce qu'il a l'intention de faire du coup ? T'as eu des nouvelles ?

    Dylane s'humecta les lèvres, pressant sa langue contre son palais, avant de secouer la tête avec lassitude — peut-être même décryptant de la déception, Tatiana n'était pas sûre.

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