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Le jour de la rentrée, l'atmosphère était déjà pesante

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Le jour de la rentrée, l'atmosphère était déjà pesante. Dylane avait repéré Emma-Lise lui jeter des regards noirs avec ses amis. Une situation qu'elle trouvait injustifiée après ce qu'ils avaient fait et laissé les garçons faire. Ils réagissaient comme si ce n'était pas Axel qui était rentré blessé, humilié.

Alors, à la pause de dix heures, devant le distributeur de boissons chaudes, quand Emma-Lise vint vers elle, Dylane ne voulait pas la laisser la malmener. Elle était consciente que tout ce qu'elle pourrait dire était peut-être déjà calculé à l'avance. Lorsqu'elle se pencha pour attraper son gobelet de chocolat chaud, la blonde se colla à sa droite.

— On peut parler ? demanda-t-elle.

Dylane se redressa et traça son chemin sans la regarder. Emma-Lise la talonna.

— Dylane arrête de faire des manières, je veux juste parler.

Elle gloussa, s'arrêtant tout à coup devant elle. Dylane la toisa, prisonnière de ses pulsions.

Tu peux le faire. Sans bafouiller. Tu dois le faire. Pour ce qu'ils ont fait. Fais-lui face.

— Moi je fais des manières ? s'exclama-t-elle. Ah ouais ? Faut m'expliquer.

Dylane se fichait que quelques étudiants les regardent, contrairement à Emma-Lise qui croisa les bras dans un moment de fausse supériorité.

— Tu me laisses pas l'occasion de le faire, rétorqua la blonde.

— Bah vas-y, tu voulais dire quoi ?

— Je parlerai pas si tu me parles sur ce ton.

— Je te parle avec le ton que je veux après ce que vous avez fait.

— C'était qu'une soirée d'intégration, Dylane !

— Une soirée d'intégration ? Ah ouais ? Une soirée d'humiliation, plutôt !

— Parle doucement, tout le monde nous regarde.

— Ils ont qu'à regarder ! Tu veux pas parler ? Bien. Je parlerai à ta place. Parce que j'ai des trucs à te dire. J'en ai assez d'être prise pour la conne de service. Je sais tout. Pour tes plans, tes manières de te croire supérieure à toutes celles que tu croises, et j'ai envie de te dire que pour quelqu'un qui tente de faire sa maline, c'est raté. On n'est plus à l'école primaire ou au collège. On ne fait pas ça à notre âge, ça frôle le ridicule.

La blonde portait cette expression typique du menteur. Les yeux perdus, les sourcils froncés, la bouche pincée. Insupportable, trouvait Dylane.

— Qu'est-ce que j'étais censée faire à qui ? De quoi tu parles ?

— Axel m'a tout dit.

Emma-Lise se décomposa.

— Ah. Donc tu le connaissais et tu m'as rien dit.

— Le monde ne tourne pas autour de toi.

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