Épilogue

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    Alors que ses pieds pendaient au-dessus du lit, dans cette maison éclairée par la lune, son attention se concentra sur cette personne courant de ses jambes flageolantes au milieu de la route

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    Alors que ses pieds pendaient au-dessus du lit, dans cette maison éclairée par la lune, son attention se concentra sur cette personne courant de ses jambes flageolantes au milieu de la route. Si la fenêtre avait été ouverte, sûrement seuls ses souffles brefs auraient été entendus dans ce peu de son dans les rues luxembourgeoises. Environ quarante secondes plus tard, la personne n'était plus qu'un point infinitésimal dans sa vision. Comme à son habitude, Dylane avait tendance à lire un brouillon du carnet d'Axel par jour. Des extraits de dialogues entre Nathaniel et Estelle, ou des pensées de Nathaniel, un rêveur inavoué.

Axel avait écrit :

« J'ai couru si fort et j'ai ressenti parfois. Je me suis perdu et je suis mort quatre fois. Quand j'ai senti ma perte, j'ai souhaité si fort. Que je ne connaissais que ceux qui sourient. Je me suis dit que ça finirait. Mais cela commence à devenir un problème. Ça grossit trop vite et je ne peux pas supporter. Ces sentiments vides que je peux sentir. Comme la pression qu'ils mettent sur moi. Et maintenant je sais que je ne peux pas l'être. Mais je souhaite toujours que parfois. Tout ce que je ressentais pouvait rester derrière. Ma vie, moi-même, mon rêve à la fois. Et maintenant je sais que je n'ai pas gagné. Je souhaite qu'ils puissent voir. Ce qu'il se passe en moi. La façon dont ils m'ont fait me sentir. Chaque fois que je le veux encore. J'aimerais qu'ils sachent. La façon dont je veux dire non. Chaque fois que j'ai besoin de parler. Quand tout ce que je veux, c'est une dernière promenade. Et je crie dans le silence, au sommet de la vallée bourgeonnante :

— Laissez-moi tranquille, laissez-moi tranquille. Je suis seul, je resterai seul. C'est ce qu'ils m'ont fait être quand tout ce que je voulais, c'était être libre.

La chose est telle qu'ils nous veulent, là où ils ne vont pas. Et ils nous voient, là ils ne voient pas. Et ils tentent de faire réfléchir ceux qui ne comprennent pas. Ou plutôt qui ne vont pas comprendre ou ne le veulent pas, plus. Parfois, simplement parce qu'il n'y a rien à voir, parfois plus. Pas même des mots simples. Qui font savoir pourquoi on aime. Pourquoi on voit. Ou des choses aussi simples que le genre qu'ils sont. Mais la simplicité parfois. Fait de nous. Des gens si loin. Des gens d'autrefois, dit-on. Quand l'ancienneté n'est autre qu'une tradition foncière, qui, parfois. Réfutent ceux dits civilisés par eux-mêmes.

Le pari est gagné.

Qu'est-ce donc là le sens à donner à ces mots qui ne sont rien d'autre qu'un manque d'honnêteté et l'essence même de l'apprivoisement ? Des sources gratifiantes qu'un être pur aurait léguées à ses créatures maléfiques, à demeurant. Se voulant pures et supérieures par proximité aux dires du prince des ténèbres prises pour vérité. Qu'est-ce donc la chose à voir à travers ce chaos ?

Le pari est gagné.

Nous sommes ceux qu'ils sont. Aussi dur et cruel qu'il soit de l'admettre aux âmes ci-bas. Nos cœurs d'ébène sont si loin de ceux de ces terres bénies de l'Empyrée où demeuraient nos aïeuls tant brocardés. Hélas faut-il croire que nous ne sommes rien de plus qu'une cause perdue.

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