Tel père, telle fille

Chapitre 24 : Albus Dumbledore

Emma se massait les tempes avec ses doigts. Elle ne s'attendait pas à devoir subir ce sortilège. Maintenant qu'elle savait ce que cela faisait d'avoir un intrus dans sa tête, elle comptait bien se mettre à l'apprentissage de l'occlumencie.

Contre toute attente, son parrain lui laissa quelques minutes de répit pour qu'elle puisse se remettre du choc.

" Bien. Je sais que je peux te faire confiance. Comprends-tu pourquoi j'ai fait cela ?

- Oui. Mais vous auriez pu me prévenir. Emma tentait tant bien que mal de se tenir droite et digne, mais cela lui était difficile.

- Assieds-toi. La discussion sera longue. "

Emma prit place dans le siège que lui indiquait son parrain pendant que lui-même prenait place derrière son bureau. Elle attendait qu'il engage la conversation, mais il ne semblait pas décider à être le premier à parler. Emma commença à ouvrir la bouche, mais la referma rapidement. Rogue ne la regardait pas. Il regardait une chose se trouvant dans son dos. Quand Emma voulu se retourner pour voir ce qui intéressait autant son parrain, celui-ci prit enfin la parole, l'obligeant à le regarder.

" Nous allons devoir déterminer quoi faire. Tu n'es absolument pas du côté de ton père, et j'en suis ravi. Malheureusement, je ne peux pas t'offrir l'hospitalité, que ce soit dans ce château ou ailleurs. Je pourrais te cacher dans la salle sur demande en te faisant passer pour une élève, mais les autres idiots qui s'y cachent finiraient par découvrir qui tu es.

- Vous ne pouvez pas non plus me confier à l'Ordre du Sphinx...

- Phénix. C'est l'Ordre du Phénix et non, je ne peux pas te confier à eux car ils te tueraient ou t'emprisonneraient sur le champ.

- De toute façon, je doute que ce soit une bonne idée de me cacher à mes parents.

- En effet.

- Et puis, il y a Drago. Je ne veux pas le laisser.

- Drago ?

- Lui non plus ne veut pas avoir de rapport avec les Mangemorts, mais à cause de son père, il n'a pas le choix.

- Je ne peux pas me permettre de mettre une autre personne dans la confidence.

- Ce n'est pas ce que je vous demande. Je voudrais seulement ne pas me cacher pour ne pas le laisser seul. De plus, je serais probablement plus utile auprès de mon père.

- Tu voudrais être mon espionne.

- Je pourrai vous aider.

- Si l'Ordre gagne, ton père mourra. Ta mère sera enfermée ou tuée. Tu le seras probablement ainsi que moi-même. Sans oublier les Malefoy. Si ton père gagne, tu pourrais avoir une forme de liberté, à la condition qu'il n'apprenne pas ta trahison.

- Je préfère prendre le risque.

- Tu vas devoir faire tous ce que je te dis sans discuter. Tu vas devoir me donner une confiance aveugle. Tu devras faire des choses horribles.

- Moins horribles que celles de mon père.

- Je n'en serais pas si sûr, à ta place. Une fois que auras fait ton choix, tu ne pourras pas revenir en arrière.

- J'en suis consciente. Je veux aider à détruire ce monstre. "

Rogue hocha la tête. Ses yeux se reposèrent brièvement sur un point derrière Emma. Il se mit debout et se déplaça jusque devant sa filleule.

" Lève-toi et retourne-toi. "

Emma fit ce que son parrain lui demandait sans vraiment le comprendre. Pourquoi voulait-il qu'elle se retourne ? Qu'y avait-il derrière elle ? Lorsqu'Emma se tourna comme l'avait demandé Rogue, elle fut surprise de ne rien voir de particulier. Elle s'attendait à voir un sorcier ou une sorcière. Ou peut-être un objet étrange au milieu de la pièce, mais il n'y avait rien.

" Tu dois être Emma Serpentard. "

La pauvre jeune fille sursauta en entendant parler un tableau. Emma n'y était pas habitée. Au manoir, si les tableaux faisaient du bruit sans y avoir été invités, ils étaient brûlés. Un vieil homme était assis dans un somptueux fauteuil. Il avait une longue barbe blanche et des cheveux bien plus longs encore.

" Tu n'as pas à avoir peur. Je suis Albus Dumbledore.

- L'homme que mon père se vante d'avoir tué.

- En vérité, c'est Severus, qui m'a tué. Emma tourna vivement la tête vers son parrain, ne s'attendant pas à une telle révélation. Mais n'est crainte, il l'a fait pour le bien de sa mission. J'ai écouté votre conversation, et je pense que nous pouvons te faire confiance.

- Vous êtes le chef de l'Ordre.

- Avant, oui. Maintenant, je ne suis plus qu'un souvenir. Mais cela ne m'empêche pas de combattre. Voldemort m'a, sans le savoir, permis d'avoir une connaissance plus large de ce qui se passe car vois-tu, en tant que peinture, je n'ai aucune obligation de dormir, et je peux me déplacer où bon me semble. Je peux donc tout surveiller en permanence.

- Pourtant, tous les autres tableaux dorment à la nuit tombée.

- Un plaisir leur rappelant leur vie de mortel.

- Es-tu prête à faire ce que je te demanderai ? Rogue coupa court à l'échange entre les deux sorciers.

- Oui.

- Es-tu prête à risquer ta vie, pour les sorciers. Nous ne sommes pas les seuls à être concernés. Si Voldemort gagne, c'est tous les sorciers, du monde entier, qui seront touchés. Ainsi que les Moldus.

- Je le sais. Je suis bien décidée à le faire sombrer dans l'oubli une fois pour toute.

- Bien. "

Un sourire apparut sur le visage de Dumbledore. Cette enfant avait les mêmes paroles que sa mère, la même détermination que son père, mais avec un cœur plus pur qu'ils ne pourraient avoir à eux deux, pensait l'ancien directeur. Il en était surpris, mais avoir la fille de Voldemort dans son camp ne pouvait que lui donner l'avantage. Il faudrait toutefois la surveiller de près. De très près.