Chapitre 40 : Le présent du père

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Les festivités avaient commencé. Emma et Drago discutaient joyeusement, enfin aussi joyeusement qu'il leur était permis, pendant que leurs parents discutaient avec les autres invités. Plusieurs tables avaient été dressées les unes en face des autres de sorte à former un immense carré. Voldemort, bien entendu, se trouver dans le plus grand des sièges à la vue de tous. À sa gauche se trouvait Rogue et à sa droite Bellatrix. En face, à l'autre bout de la pièce, sur une autre table, le nouveau couple mangeait leur viande saignante, discutant de tout et de rien.

L'atmosphère était étrangement normale. Pas de piques crachées au visage, pas d'insultes lancées dans tous les sens. Personne n'avait sa baguette magique dans une main cachée sous la table, personne ne tentait de se cacher sous la nappe blanche immaculée pour se soustraire au regard du Seigneur des Ténèbres. Certains osaient même lever leur verre en sa direction pour le féliciter. Tout cela étonnait Emma. Emma était habituée depuis un moment à l'air froid et aux regards meurtriers. Mais aujourd'hui, tous les Mangemorts présents s'étaient, semblait-il, mis d'accord pour mettre de côté toute noirceur. Bellatrix en personne souriait en discutant avec sa sœur, assise juste à côté d'elle. Cela faisait plaisir à Emma de la voir ainsi. Elle ne l'aimait pas particulièrement, mais elle était tout de même heureuse de constater qu'elle pouvait se dérider de temps à autre.


" Le marié appelle sa jeune épouse.

- Drago. Emma tourna la tête vivement en direction de son cousin. Pardonne-moi. J'étais perdue dans mes pensées.

- Je l'avais remarqué. Qu'elles étaient ?

- Aucun Mangemort ne cherche à s'attirer les faveurs de père. Aucun ne tente d'en tuer un autre. Mère elle-même prend part à la joie de l'évènement. C'est peu commun.

- Profites en. Je crains que cela ne dure pas. Mais il est vrai qu'un petit de paix, Drago posa sa main sur celle d'Emma, est toujours agréable. "


Emma souriait à Drago, pleinement comblée par cette journée. Les elfes de maison arrivèrent pour emporter les plats. Un autre bon point de ces festivités était qu'aucun Mangemort ne semblait s'intéresser aux elfes. Habituellement, il y en avait toujours un pour enfoncer sa fourchette dans l'oreille d'un elfe ou pour lui verser de la sauce bouillante sur la tête. Ils pouvaient travailler sans se faire torturer en ce jour. Emma en était soulagée.

D'autres elfes arrivèrent avec les desserts. Des montagnes de chou à la crème en forme de chaudrons, des petits gâteaux aux diverses saveurs par centaines et surtout, une immense pièce montée aux couleurs de Serpentard. Le gâteau fut disposé devant Emma et Drago.

Sous les regards de tous les invités, ils se levèrent et sortirent leur baguette. Ils joignirent leur main, paume contre paume et prononcèrent le sortilège de découpage. Leurs deux baguettes s'allièrent pour trancher la pièce montée en deux parties. Les invités applaudirent pendant que le jeune couple rangeait leur baguette et reprenait place sur leur chaise, un immense sourire figé sur leur visage.

Des elfes terminèrent de couper le dessert et de le distribuer à tous les invités avant de disparaitre de nouveau dans les cuisines.


Quinze minutes étaient passées, les estomacs étaient plus que remplis. Tous attendaient l'ordre de leur Seigneur pour aller danser. Lorsqu'il se leva de sa chaise, Emma pensa qu'il allait enfin ouvrir le bal. Elle était impatiente de danser avec Drago. Elle n'était pas une grande adepte de danse, mais le fait que son partenaire soit Drago rendait la chose moins pénible.


" Mes chers, très chers, amis. Vous tous ici, me servaient depuis tant d'années, avec tant de loyauté. "


Emma avala avec difficulté sa salive. Le début de son discours ne présageait rien de bon et Drago le sentait aussi car Emma avait senti sa main se glisser dans la sienne sous la table pour la serrer.


" Certains d'entre vous m'ont déçu, à plusieurs reprises dans certains cas. "


Il se tourna légèrement vers Lucius, qui baissa la tête vers son assiette vide, avant de reposer son regard sur le reste de l'assemblée. Il sortit sa baguette et posa un pied nu aux ongles trop grands et crasseux sur la table. Il monta debout sur celle-ci pour en redescendre au centre du carré.


" Toutefois, vous vous êtes fait pardonner, car Lord Voldemort est un homme clément et compatissent. Mais, je dois avouer, que j'ai été particulièrement... blessée, il posa sa main libre sur son cœur et adopta le regard d'un chien battu, par... il tourna sur lui-même pour faire face à l'un des Mangemorts et le pointer de sa baguette, toi, Dolores, Jane, Ombrage.

- Mon Seigneur... La voix fluette du bonbon rose sonnait plus aigüe que d'habitude.

- Oui, toi. Tu es parvenue à retrouver mon médaillon. Je comptais sur toi pour le protéger, mais, tu as laissé Potter s'en emparer. Tu l'as laissé prendre quelque chose qui m'appartient, et qui aurait dû appartenir à mon seul enfant. Il accentua le côté mélodrame en adoptant une voix douce sur les derniers mots de sa phrase.

- Mon Seigneur... Je... "


Voldemort souleva par magie Ombrage et la fit tomber à ses pieds. Il posa l'un d'eux sur le visage de la pauvre femme. Sa peau ridée s'écrasait contre ses os. La femme ne ressemblait plus qu'à un vulgaire chewing-gum que l'on écrase au sol.


" En tant que père, je me dois d'offrir un cadeau remarquable à ma fille pour ces noces. Tu lui as pris de son temps en ne parvenant pas par toi-même à vaincre Potter. Alors, je me suis dit que te prendre ce temps serait un merveilleux cadeau pour ma chère fille. "


Voldemort retira son pied de la tête d'Ombrage. Il pointa sa baguette sur la sorcière, recroquevillée en boule aux pieds de son maître, le suppliant de lui laisser la vie sauve. Mais il était inutile de supplier le Seigneur des Ténèbres lorsqu'il avait décidé de vous tuer. Emma l'avait bien compris. Bien au contraire. Il se délectait de cette puissance qu'il avait sur elle pour faire durer le moment de sa mort. Lorsqu'il se sentait d'humeur joueuse, il torturait avant de gracier, avant de torturer de nouveau pour finalement tuer une fois lassé.

Ombrage n'avait aucune chance.

Tel père, telle filleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant