Tel père, telle fille

Chapitre 44 : Dans le placard

Emma marchait dans le dédale de couloirs qu'était son manoir. Son manoir. Elle ne s'était pas encore totalement faite à l'idée que ce manoir serait un jour officiellement le sien et celui de Drago, mais aussi qu'il reviendrait un jour à l'enfant qu'elle portait aujourd'hui, et avec un peu de chance, aux autres enfants qu'elle porterait. Pour le moment, il appartenait encore aux parents de Drago, mais lorsqu'ils les quitteront, il reviendra à Drago et à sa femme, c'est-à-dire à Emma.

Elle arrivait dans le couloir qu'elle aimait le moins. Dans celui-ci, tous les tableaux étaient de sombres personnages austères qui la jugeaient en claquant la langue lorsqu'elle n'était pas assez apprêtée à leur goût, comme aujourd'hui, par exemple. Si elle voulait se rendre dans le petit salon dans lequel on recevait les invités, elle était obligée de passer par ce couloir. Elle soupçonnait son beau-père de l'avoir rendue volontairement rendue si macabre pour dissuader les invités de s'aventurer un peu trop dans le manoir. Emma évitait cette partie habituellement, mais elle voulait un objet qui se trouvait dans cette pièce et n'avait alors pas d'autres choix que de passer par ce fameux couloir.

- Halte !

Emma s'arrêta subitement au milieu du couloir. Un Mangemort qu'elle ne reconnaissait pas lui barrait le chemin, la main crispée sur sa baguette, prête à l'emploi.

- Qu'est-ce que cela signifie ?

- L'accès à cette partie du manoir vous est interdit, Madame Malefoy.

- Puis-je savoir pourquoi ?

- Je crains que non, Madame.

- Je suis ici chez moi, dans le cas où vous l'auriez oublié. Vous n'avez pas le pouvoir de m'interdire une partie du manoir.

- Moi, non, certes. Mais Monsieur Malefoy, oui.

Emma allait menacer le Mangemort insolent, qui avait un sourire au coin des lèvres, quand elle vit derrière lui son mari arriver à grands pas, une expression qui lui était inconnue gravée sur le visage.

Une fois que Drago fut à côté d'elle, elle voulut lui demander ce qu'il se passait, mais elle n'en eut pas le temps. Il lui attrapa vivement le bras et la conduisit sans traîner dans un placard utilisé par les elfes de maisons pour ranger du matériel d'entretien dans un autre couloir, plus accueillant.

Drago tournait le dos à la porte. Emma était si près de lui qu'elle pouvait voir que l'expression qui abîmait le visage de son mari était de l'inquiétude.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle en se massant le bras.

- Des raffleurs ont ramené... Qu'est-ce que tu as au bras ?

- Rien. Ne t'en fais pas. Continue.

- Je t'ai fait mal ! De la tristesse apparue sur le visage de Drago. Je suis vraiment désolé. J'avais la tête ailleurs. Il déposa un baiser sur son front.

- Ce n'est rien. Dit-elle pour le rassurer.

- On n'a pas beaucoup de temps. Des raffleurs ont ramené Potter et ses deux amis ici, mais il est défiguré. Mon père ne l'a pas reconnu. Personne. À part moi. Je leur ai dit que ce n'était pas lui.

- Tu...

- S'il apprend qu'il est ici, on aura de gros problèmes. Continue Drago en mettant une main sur la bouche d'Emma. Greyback a senti que quelque chose clochait. Il faut aider Potter à partir avant que quelqu'un ne se rendre compte de qui il est. Je ne pourrais rien faire. Je vais devoir y retourner.

- Je m'en occupe. Répondit Emma après avoir retiré la main de Drago.

- Ta mère et mes parents sont...

Drago s'arrêta soudainement de parler. Il attrapa d'une main, sans prévenir, la tête d'Emma pour coller ses lèvres aux siennes. De l'autre main, il attrapa son genou et leva sa jambe pour la coincer contre sa propre hanche.

- Il y a des chambres pour ça.

Drago reposa la jambe d'Emma à terre et détacha ses lèvres des siennes. Il se retourna vers la porte, maintenant grande ouverte.

- Je croyais que vous deviez vous rendre au lieu d'aisance.

- Et moi, je croyais que tu avais une mission, Greyback. Va.

- Votre père vous attend.

- J'y vais.

Greyback s'éloigna. Drago se retourna vers Emma et encadra son visage de ses mains.

- Je suis désolé d'avoir agi ainsi, chuchota-t-il, mais si on nous avait trouvés ici à discuter...

- Nous aurions eu des problèmes.

- Navré.

- Ce n'était pas déplaisant. Un sourire vit le jour sur le visage de Drago. Il l'embrassa avant de lui murmurer à l'oreille : suis-le.

Drago se détacha enfin d'elle et quitta le placard. Emma sortie à son tour et ancra ses yeux sur le dos de son mari, qui s'éloignait en direction de la partie du manoir qui lui était interdite.

- Je ne vous savais pas si publique.

Emma se retourna vers le loup-garou. Il passait sa langue sur ses lèvres, le regard affamé. Emma prit la direction opposée à celle de Drago, la tête haute, avant de se cacher au premier croisement lui s'offrait à elle. Elle vit Greyback prendre un autre couloir que le sien.

Elle allait le suivre, comme le lui avait demandé Drago. C'était très risqué, car avec son odorat de loup, Greyback pourrait la sentir de loin, surtout avec ses hormones de grossesse, mais elle devait essayer. Si Drago lui avait demandé de le suivre, c'était parce qu'il y avait une bonne raison.