━━━━━ÉPILOGUE

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ELLE RETINT SON SOUFFLE. A travers les hautes herbes qui entouraient son corps, elle vit passer des silhouettes félines. La patrouille ne la repéra heureusement pas et continua sa route.
Elle attendit encore quelques instant avant de respirer de nouveau, soulagée. Le danger était passé. Son précieux chargement dans la gueule, elle continua sa route. Ses pattes se posaient silencieusement sur le sol et sa queue restait basse, de même que ses oreilles. Elle ne devait pas se faire repérer.
Elle pesta lorsque sa fourrure pommelée s'accrocha à un buisson épineux. Elle remua dans tous les sens avant de réussir à se dégager, laissant quelques poils gris accrochés aux branches.

Elle s'aventura dans la "Terre Neutre" comme ils l'appelaient. Elle préférait se dire que ce n'était qu'un simple bout de son territoire, totalement illimité. Elle était sauvée mais pas pour longtemps. Si d'autres solitaires la voyait avec des remèdes dans la gueule, ils n'allaient certainement pas la laisser repartir tranquille.
L'odeur des plantes commençait d'ailleurs à lui monter à la tête alors elle accéléra le pas. Enfin, dans un silence absolu, elle atteignit son but. Un trou s'enfonçant dans la terre. Un vieux terrier de renard. La cachette parfaite. Quelques feuilles en masquaient l'ouverture mais l'odeur seule, bien qu'assez vieille, suffisait à faire fuir les plus observateurs. Bien que cette dernière lui hérisse encore la fourrure, elle s'y était presque habituée.

A l'intérieur, dans la pénombre régnante, un vieux mâle gris la fixait. Ses petits yeux malades clignèrent d'un air inquisiteur. Elle voyait ses côtes perçant sa fourrure terne et sale se soulever lentement, avec douleur. Cette vue lui donnait mal au cœur. Elle s'approcha de lui et donna un petit coup de langue sur le haut de son crâne, après avoir déposé son précieux ballotin.
Le mâle ouvrit la gueule mais fut interrompu par une quinte de toux rauque. Horrifiée, la jeune chatte vit son corps secoué de soubresauts, tandis que des gouttelettes écarlates jaillissait de la bouche du vieux chat.

Avale ! s'écria-t-elle paniquée en lui fourrant les herbes qu'elle avait apportées dans la bouche.

Il obtempera et se calma, enfin. Sa respiration sifflante s'apaisa un peu et ses muscles tendus se relachèrent.

De l'Herbe Miraculeuse ? articula-t-il de sa voix rauque.

De l'herbe à chat, oui. Ainsi que ce qu'ils appellent de la "tanaisie", pour la toux.

Les yeux du malade se voilèrent un instant. La petite femelle se précipita à ses côtés. Les traits de son joli et délicat visage était tendu sous l'effet de la panique. Mais le mâle secoua la tête et redevint lucide.

Tu es encore allée en chercher chez les Clans.

Ce n'était pas une question.
Inutile de nier l'évidence. Elle en portait encore les traces sur sa douce fourrure grise.

Et la ville des Bipèdes ?

Sa fourrure s'ébouriffa sous l'effet de la colère.

La dernière fois, j'ai failli être capturée ! répliqua-t-elle avec fougue. Et les Clans en ont à foison ! Et au pire... ils sont nombreux, eux. Moi... moi, je n'ai que toi !

Sa voix se brisa. Le vieux mâle soupira avant de lui lâcher un petit sourire. Il n'approuvait pas le vol mais elle faisait cela pour lui, il le savait. Elle avait besoin de lui autant qu'il avait besoin d'elle. Et il n'avait pas envie de la laisser seule, même s'il sentait que son heure approchait.
Il se recoucha et ferma les yeux. Un instant, la femelle prit peur mais se rassura. Il avait besoin de beaucoup de repos. Silencieusement, elle s'en alla.
Il n'avait même pas remarqué les traces de sang sur ses griffes.

Les premières étoiles apparaissaient dans le ciel. Elle aimait bien voir ces petits points lumineux dans le noir. Pour elle, ils représentaient tous ceux qu'elle avait perdu. Elle pensa à son père. Elle ne se faisait pas d'idées. Il mourrait bientôt. Les remèdes ne lui apportaient qu'un peu de sursis. Et l'obligeaient à se rendre chez ces Clans qu'elle haïssait tant. Mais pour lui, elle ferait n'importe quoi.
Pourtant, malgré sa présence dans le terrier, elle n'avait pas l'impression qu'il soit là. Comme si quelque part, il avait déjà commencé à partir.

Il ne sortait plus. Elle devait chasser pour deux, se battre pour deux, être forte pour deux. Elle évitait sans cesse les autres solitaires, brutaux et bagarreurs, qui la répugnaient, s'isolant elle-même.
Et cela la rendait affreusement triste.

Car quoi qu'elle fasse, Clara serait toujours seule.







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𝙇𝙖 𝙨𝙪𝙞𝙩𝙚 𝙙𝙖𝙣𝙨 :
𝙋𝙀𝘼𝙍𝙇 𝙇𝙂𝘿𝘾 ━ 𝘾1 𝙏2
𝗠𝗔𝗧𝗜𝗡 𝗗𝗘 𝗣𝗟𝗨𝗜𝗘
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「 PEARL LGDC 」↳ ᶜʸᶜˡᵉ ¹━ La Prophétie du Traître  ⎪ ᵀᵒᵐᵉ ¹━ L' Aube du Jour NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant