Chapitre Seize

7 0 0
                                    

Je suis en train de perdre la tête.
Voilà ce qu'il se disait en lui-même, seul, dans le noir.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ?
Et si quelqu'un m'avait vu ?
Plusieurs pensées venaient lui rendre visite dans sa chambre à cet instant.
Il faut que tu te ressaisisses.
Voilà les mots qu'il prononçait à voix basse, étant allongé dans son lit, posant ses mains sur ses tempes, comme pour essayer de canaliser toutes les pensées qui arrivaient en foule.
Il s'interdit de continuer à agir aussi imprudemment, ne voulant en aucun cas que tous ses efforts jusque-là, ne partent en fumée pour une personne, une simple fille.
Il souffla, mécontent de lui-même, de ses propres agissements.
Mais après quelques secondes, la scène qu'il venait de vivre quelques heures auparavant, apparu devant ses yeux.
Il revit de nouveau son visage qui était si proche du sien.
Il revit ses yeux marrons avec cette petite pointe de bleu, qu'il se trouvait fier d'ailleurs d'avoir remarqué. Il revit son expression qui se faisait tellement innocente, comme si elle n'avait jamais encore vécu un moment comme celui-ci.
Il revit ses mèches de cheveux qui caressaient délicatement son visage et bougeaient en harmonie avec son souffle à lui.
Il revit aussi l'image de sa bouche, il n'avait pas pu quitter ses yeux de celle-ci, se demandant ce qu'il arriverait s'il tentait quoi que ce soit et c'est cette hésitation qui lui permit d'éviter de faire un acte qu'il aurait sûrement regretté par la suite.
Car pour lui les choses n'étaient pas si simples.
Il a toujours été du genre à ne compter sur personne, agissant comme il le souhaitait, se préoccupant seulement de lui, de son avenir, de sa réputation.
Jamie Salmone faisait en sorte d'accomplir tous ces rêves et de rayer tout ce qui pourrait nuire à cela, nuire à la vie qu'il s'était imaginé, à sa vie rêvée. Et c'était son cas à elle, elle nuisait à sa vie.
C'était comme une chose interdite qu'il faisait malgré lui, sachant pertinemment les conséquences de ses actes.
Au départ quand il la croisait, la voyait, lui parlait, cela était seulement par curiosité, cela se produisait seulement parce que, lui, le désirait et l'accomplissait mais plus les jours avançaient plus il perdait le contrôle, comme s'il ne détenait plus les rennes de son destin mais qu'au contraire il le subissait plutôt.
Elle l'attirait, l'intriguait, l'interpellait sans qu'il ne sache vraiment pourquoi.
Il était attiré par elle d'une attraction qu'il ne savait pas le moins du monde contrôler au fur à mesure que les jours passaient, mais d'un autre côté, il la redoutait aussi au plus haut point, ayant peur de ne pas sortir indemne de cette histoire.
Voilà ce qu'il ressentait à ce moment-là, face à la fille du pont.
Car Elisa Liveune était une jeune fille imprévisible, du moins à ce qu'il avait pu voir d'elle. Elle était réputée pour sa folie, qui quelques fois l'as trahi devant lui. Elle traînait aussi plusieurs instants sur un pont, risquant sa vie, comme si elle n'accordait aucune importance à celle-ci.
Elle ne rendait jamais de compte à personne, agissant de manière folle et déséquilibré sans jamais se soucier de ce que les autres pensaient ou penseraient d'elle.
Voilà pourquoi son surnom était l'Irréelle, car tous ces actes étaient tellement fous, que l'on arrivait même à douter de leurs existences.
Car elle était comme ça, elle était tel un rêve et à tout moment il pouvait se réveiller, alors il ne voulut pas risquer de perdre tout ce qu'il avait pour seulement une poignée d'instant. Contrairement à elle, Jamie lui était un réaliste et pensait souvent au lendemain, il ne voulait jamais se laisser surprendre ou être pris de court, lui seul devait mener le jeu, alors en tant que réaliste il refusa de tenter quoi que ce soit, car dans tous les cas elle ne le méritait guère.
Et puis Jamie Salmone n'était pas le genre de personne à tout risquer, seulement par amour, car pour lui l'amour n'était autre qu'une simple émotion, qui se dissipe aussi vite qu'elle est arrivée.

Alors il secoua la tête et fit en sorte de s'endormir au plus vite.

Cinq jours étaient passés, cinq jours où il n'arrêtait pas un seul instant de travailler, se donnant entièrement à celui-ci, à la limite de l'acharnement, oubliant parfois de dormir ou parfois même de manger.
Personne ne se rendit vraiment compte de ce que le jeune homme vivait, préférant l'acclamer disant qu'il se donnait à cent pourcents que c'était un bosseur, qui ne lâchait rien, que pour son jeune âge il agissait d'une grande maturité, parfois même ils le poussaient à se surmener encore plus.
Cela ne le dérangeait pas, car quand il travaillait il ne pensait plus à rien, ne laissant à son cerveau aucune seconde de répit, l'occupant de toute sorte de cas, de situation, de problème qu'il se devait de régler. En agissant ainsi il fuyait.
Mais lui-même ne savait pas ce à quoi il voulait échapper, ne sachant qu'une seule chose, c'est qu'elle ne devait pas le rattraper.
Alors il travaillait encore plus, jusqu'à oublier même de changer de tenue, ne pensant à rien d'autres qu'au travail, ignorant la plupart de ces appels et quand il répondait il faisait en sorte d'être bref, pour ne pas perdre de temps.
Il se trouvait une nouvelle fois à son bureau. L'heure affichait ; Dix-sept heures zéro huit.
Jamie n'avait pas encore bougé de son bureau depuis ce matin. La salle où se trouvait le jeune homme n'était pas vraiment personnalisée à son image, n'en trouvant pas l'utilité, étant seulement un endroit où il devait travailler. La pièce arborait seulement une fenêtre qui donné sur le centre de la ville, celle-ci était fermé vue le mauvais temps dehors, une pluie se faisait présente, mais légère. Une tonne de papier prônait tout autour de l'ordinateur du jeune homme, accompagné de plusieurs dossiers empilés eux aussi sur le bureau, cela en faisait presque oublier le beau marbre dans lequel il avait était fait.
Jamie avait le regard sur son ordinateur, essayant de trouver des solutions pour concrétiser l'idée qu'il venait d'avoir.
Si on prenait garde, nous aurions pu voir ses yeux qui commençaient à être légèrement cernés, ses cheveux ainsi que sa tenue, eux, étaient impeccable s'étant enfin décidé de rentrer chez lui hier soir.
Pendant qu'il fixait toujours son écran, son téléphone qui était posé à côté de son ordinateur se mit à sonner.
Quand il vit son portable sonner, Jamie détourna les yeux pour les poser sur celui-ci, le prénom ; Maman, s'affichait sur l'écran.
Il hésita quelques secondes avant de répondre n'ayant en aucun cas terminé ce qu'il avait entrepris mais répondit finalement.

Jamie Salmone (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant