04-coups et blessures

94 6 0
                                    

-Évidemment que non, je ne vais pas demander à Blaise de m'aider Max ! »

-Pourquoi pas ? Il t'aime bien je crois, il est où le mal de se servir un peu de lui ? »

Amelia roula des yeux en s'affaissant contre le dossier de sa chaise.

Elle commençait à regretter le fait d'avoir tout raconté à Max. Non- Elle ne lui avait pas tout raconté. Elle gardait toujours le secret pour sa tâche avec Rogue qui lui forçait à faire le sale boulot alors que c'est lui qui allait vers Dumbledore avec les informations qu'elle avait collectées. En y pensant, Rogue devait certainement toujours avoir les éloges du directeur alors que c'était elle qui prenait tout les risques. C'était elle qui devait aller sur le terrain, lui la regardait juste du coin dans l'œil en espérant que sa mission avance. Les jours étaient passées et rien n'avait avancé. Elle était toujours coincée à la case départ.

Amelia se faisait clairement avoir par Rogue et elle ne pouvait rien faire contre cela. Elle ne pouvait pas se plaindre envers le directeur, ni envers ses professeurs encore moins envers ses parents, elle était juste emprisonnée dans un cercle vicieux. Elle était coincée sur des hectares de problèmes qui étaient chacun d'eux une montagne devant elle.

Alors Amelia s'était tournée vers Max aujourd'hui pour lui demander de l'aide. Elle lui avait dit qu'elle voulait juste prendre des cours particuliers avec Malfoy pour avoir de meilleures notes et éviter d'être expulsée. Ce n'était pas un mensonge. Elle n'était pas une menteuse. Elle lui cachait juste une partie de la vérité. Ce n'était pas mentir.

-Il m'aime bien ? » Elle haussa les sourcils en ricanant ironiquement, mais sa gorge se serra. « Il m'harcèle Max. C'est de l'harcèlement ce que Blaise me fait. » Elle déglutit difficilement en assumant cette triste réalité qui la suivait depuis des années.

Elle avait l'impression d'être impuissante quand il s'agissait de cet aspect de sa vie. Non. Elle était impuissante dans tout les aspects de sa vie, mais en particulier celui-ci. C'était comme si elle ne pouvait pas fuir ce qu'on lui faisait et que c'était maintenant une partie d'elle ; elle était harcelée et elle devait se tourner vers son harceleur pour qu'il l'aide. Même les plus démunis de fierté et de bonté de soi ne le feront pas. Mais depuis quand elle avait le choix ?

Elle se mordit la lèvre inférieure et un goût métallique éclata dans sa bouche. Elle passa son doigt sur sa lèvre pour récolter le sang cramoisi qui débordait de sa lèvre.

Le stress, rien de plus, elle pensa.

L'afflux de sang dans ses oreilles l'assourdie quelques secondes. En général elle fermait les yeux, serrait les poings et attendait que ce torrent de bruit dans ses oreilles cesse de la tourmenter. Mais les secondes étaient passées et son cœur s'emballait toujours, ses jambes étaient tremblantes alors qu'elle agrippait le bureau de son dortoir à la mort. Elle goûtait encore le mélange chaud et métallique de son sang sur sa langue alors que deux grandes mains se posaient sur ses épaules. Elle sursauta de peur avant de s'hérisser sur ses pieds.

Non, non, non, non... Pas encore.

Un coup.

Deux coups.

Trois coups.

Quatre.

Trente-huit.

Amelia respire.

Il eut un silence dans la pièce. Un silence assourdissant. Tout était flou autour d'elle alors qu'elle sentait l'odeur de son père s'approcher de son corps fragile. Il était là. Il allait la frapper. Encore. Il allait lui faire du mal parce qu'elle n'arrêtait pas d'échouer. Encore. Elle ne voulait pas ça. Elle ne pouvait pas affronter ça. Pas encore.

MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant