Maudite

37-secrètement écrit, précieusement caché

Amelia a encore voulu brûler la lettre de son papa.

Mais elle savait que cette-fois, elle était obligée de faire face à la réalité. Sa réalité. Et la lettre n'était pas agréable à lire.

Amelia grimaça en la lisant, elle pouvait presque entendre les mots durs de son papa lui crier à l'oreille. C'était signé maman et papa, mais elle savait que maman était incapable d'écrire une lettre, ça faisait des années qu'il imitait ses signatures ou son écriture.

Amelia,

Tes professeurs nous ont informés que tu n'es toujours pas première dans tes classes, sauf pour l'Astronomie et la Botanique. Tu sais très bien que cela n'est pas suffisant. J'avoue ne pas comprendre la raison de ces échecs, puisque même Orpheus avait réussi à revenir premier partout de ses classes.

Par conséquent, nous envisageons, ta mère et moi, de te retirer de Poudlard et de t'envoyer dans une autre école de magie, peut-être Beauxbâtons ou Ilvermorny. J'ai envisagé l'école à domicile par ailleurs. Je ne veux pas te faire cela Amelia, mais tu m'y obliges. Et si tu n'as pas la première place d'ici la fin de cette année, il y aura forcément des conséquences supplémentaires que tu ne voudrais pas connaître.

Cela nous ferait mal à ta mère et moi de le faire car nous savons à quel point tu aimes Poudlard, mais garde à l'esprit que tu as toutes les opportunités que nous n'avons pas eues. Nous voulons seulement que tu puisses toutes les prendre.

Prends soin de ta sœur.

Maman et papa.

Il n'y avait même pas eu de bonjour.

Il a toujours été douer à jouer avec les mots. Les menaces n'étaient pas directs, mais entre les lignes, elle voyait bien qu'il lui disait ne me déçois pas. Tu n'as pas le choix.

-Qu'est-ce que c'est ? »

Amelia leva les yeux en retenant un long soupir en voyant Eris et Yenera se glisser sur le canapé de la salle commune, à côté de son fauteuil.

-Une lettre de mes parents. » Répondit Amelia à Yenera en pliant le papier et le jetant ensuite dans le feu. Le parchemin a brûlé dans les flammes bleues qui consumaient les paroles de son père. « Il voulait s'assurer que j'allais bien. »

Eris fronça les sourcils, se réinstallant dans le canapé avec un bâillement et Amelia sentit les yeux brûlant de Yenera la regarder. Ce n'était pas un regard plein de doute comme Eris l'avait, mais plutôt quelque chose de compatissant.

-C'est à propos de tes notes, hmm ? » Eris brisa le silence en l'attaquant directement avec la vérité qui était difficile à accepter à haute voix.

-Amelia, le rang le plus bas que tu aies jamais obtenu est le troisième. Tu peux être fière de toi, même si tes parents disent que ce n'est pas assez bien. » Yenera se leva du canapé et se mit devant le fauteuil dans lequel Amelia s'était recroquevillée. « Et si tu n'es pas fière de toi, sache que Max, Eris et moi sommes très fiers de toi. » Elle lui sourit et pris les mains d'Amelia alors qu'Eris laissait de la place pour qu'Amelia puisse s'asseoir entre elles dans le canapé. Elle le fit.

-Ce que je fais n'est jamais suffisant. » Amelia renifla doucement en regardant les flammes danser dans la cheminée. « Ils me comparent toujours à Moyra et Orpheus, il espère toujours que je fasse comme eux mais à chaque fois il est déçu que je n'y arrive pas. » Amelia sentit ses yeux lui piquer et alors qu'elle s'essuyait la première larme avec sa manche, Yenera lui avait présenté un mouchoir. « Merci » Elle murmura avant qu'elle n'inspire profondément. « Je- Je ne comprends pas pourquoi il me compare toujours à eux, alors qu'il est clair que je n'arriverais jamais à la moitié de ce qu'ils ont accomplis. »