Maudite

07-brûlures coincées

Ce n'était pas un rêve. Ni un cauchemars. C'était réel.

Draco était là, dans l'embrasure de la porte.

Elle le vit jeter un autre sort non-verbal sur l'inconnu, le rendant ainsi complètement immobile sur le sol.

Amelia aurait sangloté de soulagement si elle avait pu. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il faisait ici mais à ce moment-là, elle était si heureuse de voir n'importe qui la sortir au plus vite de là.

Ses yeux quittèrent son agresseur au sol pour se poser sur elle et il s'avança à grands pas, agitant son poignet et soudain, elle fut libérée de ses liens invisibles.

Amelia se redressa d'un coup, une main contre son cœur battant la chamade, l'autre agrippant le draps sous elle alors qu'elle reprenait son souffle, sa vision s'obscurcissant. Elle ressentait la même chose dans son corps que si on l'avait assenée de coups de pied. Ça faisait mal, ça l'empêchait de respirer et elle allait s'évanouir. C'était bien réel. Ce n'était pas un mauvais cauchemars. On l'avait encore fait du mal et ça ne s'arrêtera jamais. Elle ne pourra jamais se reposer, elle ne pourra jamais respirer alors que les mains de son père sont constamment autour de son cou à l'étrangler.

« Tu pourrais mourir personne ne remarquerait la différence. »

Elle n'arrivait plus à respirer. Ses mains montèrent à son cou, le griffant alors que l'illusion de mains autour de sa gorge la faisait trembler.

Draco s'était agenouillé à côté d'elle, ne la touchant pas du tout mais la regardant toujours de près. Elle pouvait à peine distinguer ses yeux  qui étaient assombris par la rage, et elle grogna, pressant la paume de ses mains contre ses yeux pour calmer le battement derrière eux. Elle y sentit encore ses larmes. Le sang montait jusqu'à ses tempes lui donnant des vertiges à peine soutenables.

Non, non, non, non, non.

-Williams. Regarde-moi. Concentre-toi sur ma voix. »

Elle ne pouvait pas. Sa voix était étouffée, comme si elle était sous l'eau. Non, ce n'était la voix de Draco qui était noyée, c'est elle qui se faisait prendre par le courant et qui s'enfonçait dans les profondeurs. Elle n'arrivait pas à remonter à la surface, c'était trop dur. Elle était en train de se noyer par les mains qui n'arrêtaient pas de la marquer de la saleté et du dégoût.

Elle avait envie de vomir ses tripes.

Elle secoua la tête, essayant de lui dire qu'elle ne pouvait pas et le monde tourna encore plus vite autour d'elle. Elle était désorientée et à bout de souffle, ayant l'impression que ses poumons se resserraient en un nœud étouffant. Des mains. Des mains dans ses cheveux. Des mains entre ses cuisses. Des mains sur son cou. Il y avait beaucoup trop de mains.

-Williams- Putain-» Il sembla réaliser qu'elle avait une attaque de panique et glissa ses mains dans ses cheveux, tournant la tête pour qu'elle soit forcée à le regarder. Elle essaya de se dégager de son étau alors que ses mains s'enfonçait dans ses longueurs claires.

-Regarde-moi. Tu es en sécurité. Respire. »

-Non, non, non, non, non, no-» Elle frissonna. « Laisse-moi, laisse-moi, laisse-moi. Je t'en supplie laisse-moi. Je suis désolée, je suis tellement désol-»

Elle sentit l'humidité contre ses joues. Elle ne savait pas quand elle avait recommencé à pleurer. Ses mains étaient froides contre son visage et elle avait l'impression qu'elle brûlait. Non, elle avait l'impression qu'elle allait imploser. Il faisait beaucoup trop chaud, sa peau lui brûlait. Elle lui brûlait de la même manière que son père faisait éteindre ses cigares sur son avant-bras pour la punir.