Family [ F1]

T3 - Chapitre 5

Romain Grosjean

Esteban s'extirpe difficilement de sa voiture et je fronce les sourcils. Le crash qui vient d'avoir lieu entre Piastri et lui était d'une violence assez soudaine. Esteban s'approche du petit australien qui vient de descendre et le gamin fait un pas en arrière. Je me redresse alors que Kevin a lâché son portable au moment du crash.

Kévin - C'est pas une réaction normale, ça. À moins qu'Esteban l'ait menacé, ce que je ne crois sincèrement pas.

Romain - Ce gosse a les réactions d'une victime d'abus.

Kévin - Papa Stroll, tu penses ?

Romain - Pourquoi venir faire la minute de silence si c'était son bourreau ?

Kévin - Tu penses pas à... Lance ?

Je me lève et il attrape mon poignet.

Kevin - Il est en plein essai libre. Tu vas faire quoi ? L'attendre dans son garage ou sa loge ?

Romain - Je vais voir Piastri. Il me répondra. Non ?

Kevin - J'en doute fortement. T'es pas quelqu'un dont il est proche. Perso, j'irais pas me confier sur ça à quelqu'un que je connais pas.

Je soupire.

Kevin - Par contre, tu peux aller t'assurer qu'Esteban va bien ! Ca pourrait te faire du bien de te rassurer. Et lui, il se sentira moins seul.

J'embrasse la joue de Kev et sors. Arrivé en bas des escaliers, j'hésite une seconde et fini par me diriger vers les garages de mon ancienne écurie. Gunther me laisse entrer sans poser de soucis et je vais jusqu'aux loges. Je trouve facilement celle de l'australien et m'y installe. Je vais d'abord m'assurer qu'il va bien. Quand il entre, ses sourcils se froncent.

Oscar - Salut...

Rom - Je suis pas là longtemps. J'ai vu ton crash et je voulais savoir comment tu vas.

Oscar - Rien de plus ? Je vais pas me faire frapper parce que c'était Esteban ou quoi, hein ? J'suis désolé. Je..

Rom - Piastri, respire. Je vais pas te frapper. Je ne lèverais pas la main. Jamais. Tu vas bien ?

Oscar - Juste un peu mal aux côtes. Mais ça ira.

Rom - Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, j'ai un jour fait partie de la famille Formule 1 et j'en suis toujours un peu membre, si jamais. Tu demandes mon numéro ou tu me trouves sur les réseaux sociaux.

Il hoche la tête et se décale quand je m'approche. Il a retiré le haut de sa combinaison, laissant ses bras nus. Les traces de coups sont assez anciennes pour que ça ne soit pas Lance, mais ça ne veut rien dire. Il peut parfaitement viser le torse pour que ça ne se voit pas.

Oscar - Ouais... idiot, hein ?

Rom - Comment ça ?

Oscar - Ca doit être ce que tu penses. Non ? Je me suis jeté dans la gueule du loup en me rapprochant de Lawrence.  Tout seul. Comme un con.

Rom - T'es sorti avec ce taré ?

Oscar - Idiot. C'est ce que je dis. Mais je voulais tellement le faire tomber...

Rom - C'était courageux. Idiot, mais courageux. Tu aurais sans doute dû te préparer et en parler à quelqu'un, mais c'est courageux. Tu peux être fier de toi pour avoir réussi à tenir le coups. Tu dois être soulagé qu'il soit mort, non ?

Oscar - J'ai plus à subir les coups et les humiliations, au moins. Est-ce que j'en suis heureux pour autant ? Non. Je... Je ne peux pas me réjouir de la mort de quelqu'un.

Je hoche la tête et lui sourit faiblement avant de lui rappeler qu'il peut m'appeler s'il a besoin. Je sors et soupire. Ce gosse c'était mis dans une belle merde. Heureusement que quelqu'un s'est occupé de Lawrence avant que cet enfoiré s'occupe définitivement d'Oscar. Je soupire et me dirige vers les garages Alpine. Je dois parler à Esteban.