Max Verstappen
Espagne
9 mai
N'importe quoi. Cette course a été n'importe quoi. Ce week-end a été n'importe quoi. Je suis parti 8ème à cause d'un problème sur ma voiture, Lewis a fini par sortir et entraîner son coéquipier avec lui. Et pendant quelques minutes, par je ne sais quel miracle, Esteban a mené la course. Il était premier, maintenant difficilement Lando derrière lui. J'ai fini par remonter et prendre l'avantage sur le français, mais je finis deuxième, derrière Norris. Et ça m'énerve parce que j'aurais pu être premier. J'aurais dû l'être. Comme au Brésil, il y a trois ans. Je repère le responsable de ma deuxième place et m'excuse auprès des journalistes.
Je quitte la zone d'interview et m'approche d'Esteban qui attend la pesée. Exactement comme en 2018. On s'est à nouveau accroché et je refuse de penser que ce n'est pas de sa faute. Il m'a très clairement tapé dedans sans aucune raison. Je n'ai ni le temps de le toucher, ni le temps de lui parler, juste celui d'arriver devant lui. Il recule vivement, comme si j'allais le frapper. Je suis peut-être con, mais je ne m'appelle pas Mazepin. Je cogne pas mes rivaux. Je les bouscules un peu, mais je ne les frappe pas. Déjà que pousser un adversaire n'est pas hyper autorisé, alors le frapper, je peux me faire sanctionner lourdement pour ça. Ma colère retombe d'un coups en voyant son mécanisme de protection, en voyant qu'il a eu peur de moi. Alors que je m'apprête à parler, Marc Marquez se retrouve devant moi. J'avais presque oublié qu'ils n'ont pas course cette semaine et que son mec lui a demandé de rester pour aller voir Esteban courir. J'arque un sourcil en fixant l'espagnol.
Marc – On peut savoir ce que tu fous, Verstappen ?
Max – Qu'est-ce que tu viens me faire chier, toi ?
Marc – Je sais pas. J'étais tranquillement en train de parler avec Alexyan et Davide quand j'ai vu mon beau-frère faire un bon en arrière. Le seul qui soit devant lui, c'est toi. Je suppose donc que tu es le problème, ici.
Max – Dégages, Marquez ! J'veux juste parler à...
Marc – Écoute moi bien, p'tit con. Tu touches à Esteban, je t'encastre dans un mur. On est clair !?
Max – Eh ! Redescends d'un étage, toi.
Marc – Je te préviens juste. Je sais que t'es impulsif. Je sais ce qu'il s'est passé au Brésil. Donc tu ne t'approche pas de lui. Tu ne le touche pas. Tu lui fous la paix. S'il faut que je te frappe ou que je te roule dessus avec ma moto, je le ferais sans hésitation aucune, merdeux !
Alexyan arrive et tire son copain sur le côté.
Alexyan – Il a compris, bébé. Viens.
Marc – Je te le dirais plus. T'as intérêt à avoir retenu, Verstappen. Hamilton m'a chauffé une fois, je l'ai déglingué.
Je me tourne vers l'anglais qui semble bien s'en souvenir. Il se met à sourire en coin, s'attirant un regard noir de la part de l'espagnol.
Lewis – Je confirme, Max. Tu veux pas énerver Marc Marquez, ni toucher à la moindre personne de son entourage.
Max – J'allais rien faire ! Je voulais juste m'expliquer avec Esteban.
Lewis fait une tête faussement convaincue et je sais parfaitement que je suis en train de mentir. Je voulais effectivement bousculer un peu Esteban, à la base. Mais sa réaction m'inquiète plus qu'autre chose. Entre son comportement bizarre, le bleu dans la nuque, il y a trois semaines et maintenant ça ? Comment voulez-vous que je pense qu'il va bien ?
Lewis – Max, fous lui la paix. Je comprends que tu sois attristé de ta deuxième place et que tu as failli être premier, mais... Il a juste perdu le contrôle de sa voiture, vous faisant vous toucher. C'est pas comme au Brésil. Allez viens ! T'as un podium qui t'attend.
Il me tire vers Lando qui semble dans un état second, ayant du mal à réaliser la performance dont il est l'auteur. Je le comprends. Je sais ce qu'il ressent. Sa toute première victoire. Je lui serre la main en souriant et le félicite alors qu'il commence à s'excuser.
Max – Lando... C'est Esteban et moi, le problème. Nos pneus qui se sont touchés. Nos voitures qui ont été légèrement abîmée. Toi, t'as rien à te reprocher. Tu as tout fait comme il faut. Et tu as gagné ta première course. Profites en. Toutes les victoires sont incroyables mais la première est unique.
Il hoche la tête et j'ébouriffe ses cheveux. Il a fait un travail de malade. Il s'est donné à 3000% pendant toute la course et c'est incroyable. Je savais qu'il pourrait y arriver. Esteban est appelé et monte sur le podium pour récupérer sa troisième place sur le podium. Je monte rapidement quand c'est mon tour et Lando arrive quelques secondes après moi. Il salue la foule de mécanos en bas et monte sur la plus haute marche. La sienne. Celle qu'il a réussi à obtenir aujourd'hui. En lançant un regard vers lui, mon regard se pose brièvement sur Esteban. C'est un exploit qu'il ait fait la course. Les cernes s'agrandissent de jours en jours et je me demande encore comment c'est possible que je sois le seul à m'en être rendu compte. Il y a forcément d'autres personnes sur cette Terre qui ont vu. Sa famille. Sa team. Son coéquipier. Un autre pilote. Je ne peux pas être le seul à voir le français devenir l'ombre de soi-même. Je récupère mon prix en souriant alors que l'inquiétude grandit en moi. Je dois faire quelque chose. Et pour ça, il va me falloir un groupe d'action. Un groupe que je dois créer sur les réseaux pour essayer d'en parler avec eux et qu'ils se bougent le cul. Parce qu'au rythme où ça va, on va perdre Esteban en cours de saison.
Dès que j'en ai l'occasion, je me dirige côté Alpine. Il faut que je parle à Fernando. Quand j'arrive, je remarque que l'espagnol est là mais que le français est trop occupé avec un mécano, sans doute à propos de sa voiture légèrement abîmée pendant la course. Je m'assois à côté du plus vieux.
Fernando – Tu veux bien arrêter de me le secouer ? J'ai besoin qu'il soit à 3000 pour espérer marquer un max de points avec lui et monter notre équipe le plus possible.
Max – Je m'en fous de tes points. Et des siens aussi.
Fernando – Pourquoi tu le brusques comme ça ?
Max – Je n'ai rien fait, Fernando. Je ne l'ai pas touché. Il a eu... il a réagi sans que je ne l'effleure. Il a des problèmes. Tu sais s'il a quelqu'un ?
Fernando – Je suis pas son meilleur ami. J'en sais rien. Demandes à Lance.
Max – Il a refusé de me répondre, y a trois semaines.
Fernando – Parce que ça regarde Esteban et pas toi ? Parce que tout le monde sait qu'Esteban, tu t'en fous royalement.
Max – Je crois...
Mécano – Eh ! Doucement, Esteban. Je voulais juste te montrer la pièce.
Il bafouille des excuses et mon regard accroche le sien quelques secondes avant qu'il ne regarde une pièce. La main de son mécanicien est presque à hauteur de visage. L'homme a été un peu trop rapide et ça a effrayé le français.
Max – Je crois qu'il est en couple et que son mec lui cogne dessus.
Fernando – Max... Tu délires...
Max – Je délire pas ! Ton coéquipier a besoin d'aide. Il faut qu'on monte une équipe pour l'aider.
Fernando souffle mais me fais signe de la monter, mon équipe. Il en fait parti si je veux. Et je sais déjà qui je vais impliquer. Je vois Alexyan et son mec arriver et je me fais une note de rajouter les Marquez et Rossi. Je vais avoir besoin d'eux. Et de Davide, Christian et Wolff.

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Family [ F1]
FanfictionQuand l'un des pilotes se trouve en danger, tous les autres sont près à faire front pour lui, malgré les tensions existantes. Pour protéger l'un des leurs, l'énorme famille de la Formule 1 est prête à tout. Absolument tout.