Chapitre 20

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Nikita Mazepin

Deux heures plus tard


Je glisse une main dans les cheveux du français alors qu'il s'est enfin calmé. Après les mots de Charles à son encontre, il est retourné à l'hôtel. Pour être sûr qu'il arrive en sécurité, je l'ai suivi et je me suis incrusté chez lui mais, de toute façon, il avait laissé la porte grande ouverte. Après ça, il s'est roulé en boule dans son lit et il a commencé à faire une crise de nerf que j'ai mis bien trop longtemps à calmer à mon goût. Mais il est plus détendu maintenant et je peux le toucher sans qu'il panique, ce qui est une bonne chose. Il se blotti contre moi et je fais une moue. Il méritait pas autant de souffrance, putain !

Este – Tu restes, hein ?

Niki – Aussi longtemps que tu auras besoin de moi, Este. C'est promis.


Je joue avec ses cheveux en silence alors qu'il ferme les yeux. Je le sais fatigué de toute cette situation. Fatigué des cauchemars qu'il a toutes les nuits. Fatigué de voir de la violence. Fatigué d'avoir constamment peur qu'une gifle arrive. Ou pire. Fatigué d'être sous pression, constamment. Je le comprends, d'un côté. Il a vécu l'enfer avec Lawrence Stroll.

Este – Merci...

Niki – Pour ?

Este – Tout. Pour m'avoir suivi quand je suis parti de chez Lewis. Pour m'avoir raccompagné en sécurité. Pour m'avoir empêché de traverser sans regarder alors qu'une voiture arrivait. Pour être entrer quand j'ai laissé la porte ouverte. De rester avec moi alors que tu as certainement d'autre chose à faire. D'être là, tout simplement.

Niki - Je t'ai promis de rester et je tiens mes promesses quand j'en fais.

Este – Merci quand même.

Niki – Dort un peu, ça te fera peut-être du bien.


Il relève la tête vers moi et je lui souris doucement. Les cernes qu'il a sous les yeux sont beaucoup trop grosse. Il ne devrait pas être aussi fatigué.

Niki – Oui ?

Este – Rien... Je voulais juste te regarder. Pardon.


Il détourne le regard et je jure entre mes dents. Je suis con, putain, c'est pas possible.

Niki – C'est rien, ne t'inquiète pas. Ça va aller.


Bien qu'il se soit crispé un petit peu, il ne bouge pas, restant contre moi. Ça devrait me ravir, mais ça n'est pas le cas. Ça veut juste dire qu'il a peur de la réaction que je pourrais avoir s'il s'éloigne de moi. Les flics se sont occupés de cueillir ce mec à l'hôpital mais s'il sort un jour de taule, je le tue. Esteban ne méritait pas ça. Clairement pas. Personne ne mérite de vivre dans la peur constante, sous les coups quotidiens. C'est dégueulasse et ça ne devrait pas exister. C'est pour cette raison que si un jour Lawrence Stroll ose se repointer dans un périmètre non sécuritaire par rapport à Esteban, je le tue.

Este – Je risque d'avoir des comportements bizarres...

Niki – C'est normal. Je le sais. Tous les pilotes le savent. On ne te jugera pas. Jamais. C'est promis.

Este – Merci...


Je lui fais des papouilles dans les cheveux et je le vois fermer les yeux, petit à petit. Il a besoin de sommeil alors s'il s'endort, j'en serais plus que ravi. Il mérite un peu de repos. Et tant qu'il ne sera pas en pleine forme, je veillerais sur lui pour m'assurer qu'il aille de mieux en mieux.

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