Chapitre 21

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Esteban Ocon

Quelques heures plus tard


Le coeur battant la chamade, je fixe le plafond. La sueur a collé mon t-shirt à mon torse et à mon dos. Un cauchemar m'a réveillé et je suis incapable de me rendormir. Un bras passe autour de ma taille et je sais que je ne devrais pas en être inquiet, que Lawrence est en prison en attente d'un procès et que c'est probablement Nikita, mais je ne peux pas m'empêcher d'être effrayé quand même. Sans bouger, je tente de réfléchir à comment sortir de ce bras qui me donne l'impression d'être emprisonné sans réveiller le propriétaire et sans me faire démolir ensuite. Des coups sont toqués à la porte et je fronce les sourcils. Qui vient faire chier les gens à trois heures et demi du matin, sans déconner ? Nikita grogne et roule, son bras se retirant de ma taille et je me lève pour aller ouvrir. Quand je le fais, je reconnais aussitôt Pierre qui me sourit doucement.

Pierre - Je suis probablement l'une des dernières personnes que tu veuilles voir, mais je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé à la soirée. La bagarre entre les Marquez et Charles. Mais aussi et surtout les mots de Charles. Ce qu'il voulait dire par J'ai pas confiance en Esteban, c'est qu'il sait très bien que jamais tu n'aurais frappé Alex Marquez pour l'éloigner de Charles. Alors effectivement, Charles s'est mal comporté et a dit qu'il te faisait pas confiance, mais il était juste inquiet. Tu... Je sais que tu peux le comprendre. Je sais comme tu as eu envie de tuer Marc quand il s'est mis à sortir avec Alexyan. C'est normal. C'est l'instinct d'un grand frère de vouloir protéger ses cadets. C'est normal, Esteban. Pour les paroles... Charles est vraiment désolé mais il ne se voyait pas se pointer devant toi pour te le dire. On se doutait que tu ne le prendrais probablement pas bien.

Esteban - Donc tu t'es dit que t'allais venir à 3h30 du matin pour me dire tout ça ?

Pierre - J'avoue que j'ai pas assuré... Tu... Tu veux parler de pourquoi tu ne dormais pas ?

Nikita - Este ? C'est qui ?

Pierre - Oh... Je dérange. Désolé ! On se voit demain.


Il s'en va avant que j'ai eu le temps de dire quoique ce soit et je souffle. Je ferme la porte et retourne dans l'espace chambre.

Nikita - C'était qui ?

Esteban - Pierre. Il voulait s'excuser pour la soirée.

Nikita - Désolé pour mon bras. J'ai pas vraiment contrôlé pendant que je dormais.

Esteban - C'est pas grave.


Je me remet dans le lit et tire la couverture sur moi. Nikita s'allonge sur le côté et m'observe. Je fais de même et nos regards se croisent. Le russe tend le bras et j'ai un mouvement de recul, mais il remet simplement une mèche de mes cheveux en place. Je ferme mes yeux et le laisse faire, me sentant presque en confiance avec lui. Mon cerveau me rappelle alors que je me sentais en sécurité aussi avec Lawrence, avant la violence. Avant les humiliations. Avant l'enfer. J'ouvre les yeux et le blond m'observe en souriant doucement.

Nikita - Ne penses pas à lui. Tous les hommes ne sont pas aussi mauvais que ce gros con.

Esteban - Je sais... Déso...


Il pose son doigt sur mes lèvres et je me coupe.

Nikita - Cesse de t'excuser constamment, joli coeur.

Esteban - C'est un réflexe qu'il m'a fait avoir.

Nikita - On n'est pas obligé d'en parler si tu n'es pas prêt.


Il caresse ma joue et je ferme les yeux à nouveau.

Nikita - J'ai envie de t'embrasser...

Esteban - Qu'est-ce qui te retiens ?

Nikita - Je veux pas te brusquer...

Esteban - Je te fais confiance.


Les yeux toujours fermés, je sens ses lèvres se poser sur les miennes et je me laisse faire, profitant juste du moment. Il caresse ma joue et prend son temps, ne précipitant pas les choses. Quand on se sépare, j'ouvre les yeux.

Nikita - Ca va ? Tu te sens bien ?

Esteban - Oui, ça va. Je t'aurais re...

Nikita - On sait tous les deux que c'est faux. Tu n'en aurais pas eu le courage. Tu aurais eu peur des conséquences... Mais il n'y en aura aucune. Quoique tu fasses, je ne lèverais jamais la main devant toi. Déjà parce que j'ai du respect pour toi. Et ensuite parce que la violence ne résout rien. En plus, j'ai 3 ans de moins que toi. Ce serait abusé que j'essaie de t'être supérieur. Jamais je ne lèverais la main devant toi. C'est juré.


Je hoche la tête et il embrasse doucement ma joue. J'ai l'impression d'être un gamin effrayé... Je souffle et il caresse mes cheveux avec une douceur à laquelle je ne suis plus habitué. Il va falloir que je réapprenne tout à ses côtés.

Family [ F1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant