T2 - Chapitre 14

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Oscar Piastri


Je fixe mon reflet, les mains agrippées au rebort du lavabo. J'ai les yeux rouges de l'alcool que j'ai ingurgité hier soir et les cheveux ébouriffés de ce qu'il s'est passé ensuite. Je baisse les yeux quand le miroir me renvoie l'image d'un autre homme dans la pièce avec moi.

Lawrence - Je vois que tu commences à avoir le reflex de baisser la tête quand je suis dans la même pièce que toi. C'est une bonne chose.


Je l'entends s'approcher et sa main se plaque dans ma nuque.

Lawrence - Si tu pouvais apprendre à fermer ta gueule, des fois, ça pourrait être bien aussi. Tu sais que c'est ton arrogance d'hier soir qui t'a valu le coups, n'est-ce pas ?


Je hoche la tête en serrant les dents et il relâche ma nuque. Il ne m'a pratiquement pas frappé. Juste un seul coup. Un seul et unique. Pile dans le genou gauche.

Lawrence - D'ailleurs, la prochaine fois que tu danses avec Hauger, je te le pète.


J'inspire profondément et me crispe quand ça toque. J'enfile un t-shirt pour couvrir les traces de coups que je porte et vais ouvrir. Quand je tombe nez à nez avec Daniel, je ne suis qu'à moitié étonné. Je lui souris doucement.

Dan - T'es sobre, c'est bon ?

Oscar - Probablement pas totalement, mais suffisamment pour faire la conférence. J'arrive.

Dan - Je peux entrer ?

Oscar - C'est le bordel.


Je me penche et attrape mes chaussures pour les enfiler, restant dans l'entrée. Si Daniel tombe sur le mec qui partage mon motorhome depuis quelque temps, il va littéralement me tuer. J'attrape ma veste, mon portable et mes clés avant de sortir en poussant légèrement Dan qui se laisse faire. Je ferme à clé et il passe son bras autour de mes épaules dès que j'ai enfilé mon sweat.

Dan - Qu'est-ce que tu caches, p'tit mec ?

Oscar - J'vois pas de quoi tu parles.

Dan - Du fait que tu m'interdis d'entrer depuis quelques jours. Hier soir, t'as pratiquement paniqué à l'idée que j'ai tes clés entre les mains.


Ce n'est pas le cas. J'ai paniqué, je m'en souviens vaguement, mais ce n'était pas la peur qu'il ait mes clés. C'était la peur d'où pouvait aller sa main quand elle s'est approché de moi. La peur qu'il entre et qu'il trouve Lawrence chez moi. Il peut avoir les clés de chez moi entre les mains autant qu'il veut tant qu'il n'entre pas.

Dan - Ce n'est que moi. Je ne te jugerais jamais. Et rien de ce que tu pourras faire ne me décevra.


J'aimerais sincèrement y croire, mais je pense qu'au contraire, il risque de m'en vouloir très fort quand il saura. Il sera déçu de moi et je le sais parfaitement. Dennis s'approche et je m'éloigne pour rejoindre mon garage. Je tiens suffisament à lui et à mon genou pour ne pas tenter ma chance. Lancre sourit en coin en me voyant faire et j'ai envie d'aller lui en coller une, mais je ne suis pas sûr que ça vaille le coups de risquer de me faire exterminer ce soir.

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