Chapitre 12

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Marc Marquez

23 Mai


Kimi frappe violemment le comptoir avec tellement de force que la réceptionniste sursaute. Je m'éloigne de lui en fronçant les sourcils. Je comprends son énervement, mais il devrait peut-être un peu se calmer s'il veut avoir l'espoir d'obtenir le numéro de la chambre.

Mick – Madame, écoutez... Avec tout le respect que je vous dois... Il nous faut le numéro de cette chambre. Ça fait vingt minutes que vous nous faîtes attendre et l'un de nos... Une personne qu'on connaît est peut-être en danger dans ce putain d'hôtel alors magnez vous !

Réceptionniste – Je ne peux rien faire sans motif valable.

Kimi – Si vous nous donnez pas le numéro maintenant, je fouille chaque chambre jusqu'à retrouver Lawrence Stroll. Alors dépêchez vous.

Réceptionniste – Encore une fois...


Lewis me pousse et passe de l'autre côté du comptoir. Quand la demoiselle s'approche de lui, Kimi lâche un grognement qui la fige. Lewis pianote quelques secondes frappant le clavier quand ça ne va pas assez vite à son avis.

Lewis – Suite Alain Delon. Quatrième étage. Vous voyez, c'était pas compliqué. Merci, Madame.


Il revient de notre côté et on se dirige vers l'ascenseur.

Seb – T'es malade, toi ! C'est de la violation d'information top secrète !

Lewis – La vie d'un gamin de 25 ans est en danger, Seb ! Fallait que j'agisse.

Kimi – 25 ans... J'vais cogner son fils, on verra si c'est aussi drôle, tiens !

Seb – Kimi !

Kimi – Sebastian ! Esteban a l'âge d'être le fils de ce satané connard ! Alors excuse moi, mais je pense qu'il serait en colère si on touchait à son môme. Pourtant, frapper quelqu'un qui en a l'âge ne le dérange vraisemblablement pas. Putain mais si on levait la main sur l'un de mes enfants, je sais pas comment je réagirais.

Lewis – Je tenterais pas... Vu comme t'es énervé pour un gamin qui n'est pas le tien, ça doit être un sacré délire si on touche à Aceman ou Rianna.

Kimi – Il est comme mon gosse. Ils le sont tous. Même si je ne le leur dit pas. Toi aussi, tête de nœud.

Max – J'aurais pas aimé.

Kimi – Je parlais à toi. Même si, évidemment, Lewis peut aussi venir me voir s'il a un problème. D'ailleurs, toi ! Faudra qu'on cause !


Il lance un regard à Sebastian qui roule des yeux. Je sais ce dont il va entendre parler. Les marques sur Hamilton. Les portes s'ouvrent et on se dirige vers la suite. Le plus vieux ne prend pas la peine de frapper et tente d'entrer. J'arque un sourcil avant qu'il ne cogne comme un demeuré contre la porte. Il a vraiment cru que dans un hôtel aussi bien foutu et aussi sécurisé, il avait une chance d'entrer comme bon lui semble dans l'une des chambres ? La porte a à peine le temps d'être ouverte qu'il entre comme un fou furieux. On s'infiltre à sa suite et Lawrence Stroll nous fixe comme si on était tous dingues. Et il n'a pourtant encore rien vu.

Lewis – Où il est ?

Lawrence – Je ne vois pas de qui...


Kimi le colle au mur et serre sa gorge. Seb tire le bras du fils Schumacher pour entrer dans la suite.

Lawrence – Non mais ça va pas, non ?

Kimi – Non, ça va pas, non ! Où est le gamin !?


Je les laisse entre eux et aide les deux allemands à chercher. Mick est le premier à interpeller les autres. Je me dirige vers la chambre avec le quadruple champion du monde. Esteban y est allongé au sol, couvert de traces.

Seb – On s'occupe de lui, Marquez. Appelle Alexyan. Esteban va ...

Esteban – Non...


Il tousse et crache un peu de sang. Mick l'aide à s'asseoir et mon beau-frère me supplie du regard de ne surtout pas prévenir son cadet. Il fait chier ! Il fait chier mais j'accepte. Parce qu'il mérite qu'on lui foute un peu la paix et Alexyan va l'emmerder si fort que je comprends qu'il ne veuille pas le prévenir. Et en y réfléchissant, ça pourrait être mon petit frère à sa place et je n'aimerais pas qu'on force les choses si Alex n'en a pas envie. Alors je souffle mais accepte de ne rien dire à mon petit ami pour le moment, même si un jour, il faudra bien qu'il soit au courant. Je retourne dans la pièce de vie et, alors que mes poings sont serrés à m'en faire mal et que je rêve de frapper Lawrence Stroll, il est déjà au sol. En train de se faire démolir par Chloé Ricciardo. Appuyés contre différents murs et meubles, les gars la regarde faire.

Lewis – Kimi l'a bien entamé avant qu'elle s'y mette.

Marc – Elle n'en reste pas moins impressionnante. Rappelle moi de toujours rester à distance des siens. Et de ne jamais blesser Alexyan.

Lewis – Heureusement qu'elle apprécie même pas Esteban. Dis toi que tu vivrais pire si tu faisais souffrir Alexyan.


Je hoche la tête et vois, finalement, Max la tire en arrière. L'homme au sol n'est devenue qu'une loque humaine. De toute façon, faut en être une pour frapper la personne qui partage notre vie. Un cri suraigu se fait entendre et je remarque la réceptionniste. Bah il lui en aura fallu du temps pour monter, à celle là.

Seb – Marquez !


Je souffle mais me dirige vers la pièce. Esteban tient à peine sur ses jambes et ils apprécieraient un coups de main pour le faire sortir de là. Je m'approche et Mick se décale machinalement pour me laisser sa place. Je récupère mon beau-frère et aide le plus vieux des allemands à le faire sortir. Les gars de la sécurité qui sont montés avec la réceptionniste échangent un regard en voyant l'état du français.

Marc – La chose qui est à vos pieds tabassait son mec. On a du intervenir. Et on aurait pu éviter que ça dégénère à ce point si Mademoiselle la réceptionniste s'était bougé le cul !


Elle marmonne des excuses dans sa langue natale et je la bouscule en sortant. J'm'en tape qu'elle s'excuse. Esteban trébuche et Sebastian et moi avons juste le temps de l'empêcher de tomber. Quand le mot hôpital sort de la bouche de l'allemand, Esteban grogne qu'il refuse, qu'il veut voir les médecins de sa team. Putain ce qu'il est chiant, ce gamin !

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